La guerre en Ukraine a mis la traite des êtres humains sous le feu de lʹactualité médiatique. Certaines Ukrainiennes contraintes à lʹexil seraient la proie de personnes qui les exploiteraient dans la prostitution ou le travail domestique, prévenait Europol en mars dernier. Mais la traite, en Suisse, ne concerne pas que les personnes réfugiées. On la trouve dans de nombreux secteurs : hôtellerie, ambassades, chantiers, salons de massage, nettoyage. Ses victimes, souvent sans-papiers, restent encore invisibles. La Suisse a ratifié la Convention du Conseil de lʹEurope en 2012 et sʹest dotée dʹun arsenal légal pour lutter contre cette forme dʹesclavage moderne. Pourtant, les condamnations sont rares et, sur le terrain, associations, syndicats et ONG se battent pour une meilleure prise en charge des victimes et davantage dʹattention au phénomène.