Aujourd'hui, 1er octobre 331 avant notre ère, un vent brûlant souffle sur les plaines de Mésopotamie, et l’Histoire s’apprête à basculer.

Ce jour-là, près du petit village de Gaugamèles, dans la Turquie actuelle, un jeune roi macédonien, à peine âgé de 25 ans, affronte le plus puissant empire du monde connu : la Perse achéménide.

Son nom ? Alexandre, fils de Philippe, qu’on appellera bientôt le Grand.

Face à lui, Darius III, le roi des rois, a tout prévu. Il a choisi le terrain, fait aplanir la plaine pour mieux manœuvrer ses chars de guerre. Il dispose d'une armée gigantesque, peut-être plus de 200.000 hommes, contre à peine 40.000 soldats macédoniens. Autant dire que les jeux semblent faits…

Mais ce qu’on ne peut pas prévoir, c’est le génie militaire. Alexandre observe, patiente, puis attaque avec une précision chirurgicale. Il simule une fuite sur le flanc droit, étire l’armée perse, ouvre une brèche… et fonce droit dans le cœur du dispositif ennemi, vers Darius lui-même. Paniqué, le roi perse prend la fuite, une fois de plus.

La bataille de Gaugamèles est une leçon d’audace et de stratégie. Elle scelle le destin de l’Empire perse, vieux de 2 siècles, et offre à Alexandre les clés de Babylone, de Suse, puis bientôt de Persépolis.

Mais ce n’est pas seulement une victoire militaire : c’est le début d’un monde nouveau, où l’Orient et l’Occident se rencontrent, se mélangent, se transforment. Ce 1er octobre 331 av JC, dans la poussière de Gaugamèles, ce n’est pas seulement Darius qui tombe. C’est une ère. Et une autre qui s’ouvre, portée par le souffle d’un conquérant qui voulait toucher les dieux.

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Retour sur le 30 septembre 1938 , les Accords de Munich, lorsque les démocraties abandonnent la Tchécoslovaquie à Hitler.

Vendredi 30 septembre 1938, l’Europe retient son souffle. Depuis des mois, Hitler réclame l’annexion des Sudètes, région frontalière de Tchécoslovaquie peuplée en partie de germanophones. Prague refuse, mais le Reich menace d’entrer en guerre. Le spectre de 1914 hante les esprits.

À Munich, quatre dirigeants se réunissent : Adolf Hitler, Benito Mussolini, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et le président du Conseil français Édouard Daladier. La Tchécoslovaquie, pourtant directement concernée, n’a pas été invitée. Toute la nuit, on négocie. À l’aube, un accord est signé : les Sudètes sont livrés à l’Allemagne en échange de la promesse qu’Hitler n’ira pas plus loin.

À Londres et à Paris, on parle de « paix pour notre temps ». Mais pour Prague, c’est une trahison : privée de ses fortifications et de son industrie, la Tchécoslovaquie est vulnérable. Six mois plus tard, Hitler annexera le reste du pays.

Ce vendredi 30 septembre 1938, les démocraties croient avoir évité la guerre.

En réalité, elles viennent d’ouvrir la porte au conflit mondial qu’elles redoutaient tant. Winston Churchill lucide  dira: «Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre».

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Retour sur le 29 septembre 1954 avec la création du Centre européen de recherches nucléaires, le CERN.

L’Europe sort péniblement des ruines de la Seconde Guerre mondiale. Mais au cœur de ce continent meurtri, une idée prend forme : unir les nations autour de la science plutôt que des armes. Depuis plusieurs années, des physiciens de renom militent pour créer un grand laboratoire de recherche nucléaire commun, capable de rivaliser avec les États-Unis et l’URSS dans le domaine de la physique fondamentale.

Ce mercredi 29 septembre 1954, 12 pays européens signent à Paris la convention fondant le Centre européen de recherches nucléaires, le CERN. Installé à la frontière franco-suisse, près de Genève, il aura pour mission d’explorer les secrets de la matière et de l’Univers, en mettant en commun ressources financières, infrastructures et talents scientifiques.

Très vite, le CERN deviendra un lieu où se côtoient chercheurs de toutes nationalités, symbole d’une Europe scientifique et pacifique. On y construira des accélérateurs de particules toujours plus puissants, et c’est là, en 1989, que naîtra le World Wide Web (qui est une application qui utilise Internet pour fonctionner).

Le 29 septembre 1954 marque donc bien plus que la création d’un laboratoire, c’est la preuve qu’après la guerre, l’Europe pouvait choisir la coopération et la connaissance comme horizon commun.

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Retour sur le 28 septembre 1978, Mort suspecte du pape Jean-Paul Ier, 33 jours après son élection.

Jeudi 28 septembre 1978, à peine plus d’un mois plus tôt, le conclave avait surpris le monde catholique en élisant un pape souriant, modeste, attaché à la simplicité : Jean-Paul Ier, né Albino Luciani.

Son style tranchait avec la solennité habituelle : il refusait la tiare, parlait sans notes, aimait les homélies claires et directes. On l’appelait déjà « le pape au sourire ».

Mais derrière les murs du Vatican, l’Église traverse une période troublée : scandales financiers autour de la banque vaticane, luttes d’influence entre courants conservateurs et réformateurs, attentes immenses après le concile Vatican II. Jean-Paul Ier, déterminé à moraliser et à réformer, donne l’impression de vouloir agir vite.

Dans la nuit du 27 au 28 septembre, après seulement 33 jours de pontificat, il est retrouvé mort dans son lit. Officiellement, une crise cardiaque. Mais l’absence d’autopsie et les contradictions dans les témoignages alimentent rapidement les rumeurs : empoisonnement, complot lié aux finances, ou simple fatalité ?

Ce jeudi 28 septembre 1978, le monde découvre, stupéfait, que le pape du renouveau n’est plus. Son successeur, Jean-Paul II, régnera plus de 26 ans, mais l’ombre du mystère entoure toujours la fin brutale de Jean-Paul Ier.

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Retour sur le 27 septembre 1822, Champollion présente sa découverte du déchiffrement des hiéroglyphes.

Vendredi 27 septembre 1822, les couloirs de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres bruissent d’une tension feutrée. Depuis des siècles, les hiéroglyphes — ces signes énigmatiques gravés sur les temples de l’Égypte ancienne — restent impénétrables, comme un langage silencieux que personne ne parvient à déchiffrer. Pourtant, un jeune linguiste français, passionné et obstiné, travaille inlassablement à percer leur mystère : Jean‑François Champollion.

Ce jour-là, il présente sa Lettre à M. Dacier, exposant une découverte bouleversante : les hiéroglyphes ne sont pas que des images figées, ils mêlent éléments phonétiques et idéographiques, un système d’écriture complexe et subtil. C’est l’acte fondateur de l’égyptologie moderne : le « code » est craqué, et l’Égypte antique revit par les mots de ses anciens habitants.

Mais la révélation la plus intime se déroule quelques jours plus tôt. Dans un grenier parisien, Champollion comprend enfin la teneur de son travail. Dans un élan d’extase, il s’écrie : « Je tiens l'affaire ! », avant de s’évanouir, submergé par l’émotion. Puis, le 27 septembre 1822, il annonce officiellement sa découverte devant l’Académie, devant des savants dont son rival Thomas Young.

Ce vendredi 22 septembre est bien plus qu’une date : c’est l’aube d’une nouvelle ère scientifique. Le murmure des stalles académiques fait place au retentissement d’un monde ancien renaissant, celui des pharaons, des pyramides, des pyramides et des dieux silencieux.

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Retour sur le 26 septembre 1983, jour où Stanislav Petrov évite une guerre nucléaire en désobéissant à l’alerte soviétique

Mardi 26 septembre 1983, au cœur de la Guerre froide, la planète frôle l’apocalypse. Les tensions entre les superpuissances sont à leur comble : l’URSS et les États-Unis surveillent leurs satellites et leurs dépôts nucléaires avec une vigilance mortelle.

Dans la nuit du 25 au 26 septembre, à Serpoukhov‑15, une base ultra-secrète à une centaine de kilomètres de Moscou, le lieutenant-colonel Stanislav Petrov veille sur le système d’alerte automatique. Soudain, le silence est brisé par une alerte terrifiante : un missile intercontinental balistique a été détecté. Puis 1 autre... jusqu’à 5. Selon la procédure, ces signaux signifient une attaque américaine imminente — une riposte soviétique immédiate serait déclenchée.

Mais Petrov, face à l’écran rouge indiquant « LANCEMENT », ressent une conviction calme et irrésistible : tout cela est faux. Il désobéit au protocole. Il décide de ne pas transmettre les alarmes comme légitimes à ses supérieurs. Son instinct — ce « pressentiment étrange au creux de l’estomac » — se révèle exact. Quelques minutes plus tard, les systèmes confirment l’erreur : le satellite a confondu le reflet du soleil sur les nuages avec une salve de missiles.

Grâce à son sang-froid, une réaction en chaîne destructrice est évitée. En déclenchant un contre‑feu nucléaire, l’URSS aurait engagé une guerre qui, selon certaines estimations, aurait anéanti des centaines de millions de vies, voire plus.

Ce mardi 26 septembre 1983, un homme seul, dans la solitude d’un bunker, suspend l’apocalypse. Pendant des années, son geste reste inconnu — jusqu’à ce qu’il soit révélé au grand jour en 1998. Petrov sera finalement honoré à son tour, recevant plusieurs distinctions internationales, notamment le Dresden Peace Prize et un prix des médias allemands

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Retour sur le 25 septembre 1513 : Vasco Núñez de Balboa découvre l'océan Pacifique.

Depuis vingt ans, les navigateurs européens explorent les côtes du Nouveau Monde. L’Espagne, installée sur l’isthme de Panama, entend vérifier une rumeur rapportée par les autochtones : à l’ouest existerait une mer immense. Vasco Núñez de Balboa, gouverneur de Darién, décide de partir vérifier par lui-même.

Accompagné de quelques dizaines d’hommes et de guides amérindiens, il s’enfonce dans la jungle étouffante, franchit des rivières, gravit des montagnes. Après près de trois semaines d’efforts, il atteint un sommet d’où il aperçoit, scintillant sous le soleil, un horizon d’eau sans fin.

Ce dimanche 25 septembre 1513, Balboa devient le premier Européen à contempler l’océan Pacifique depuis le continent américain. Il descend jusqu’à la côte, prend possession de cette mer au nom du roi d’Espagne, et la baptise « mer du Sud ».

Cette découverte ouvre une nouvelle ère dans l’exploration : désormais, l’Espagne sait que ses conquêtes peuvent s’étendre bien au-delà des Amériques, jusqu’aux richesses de l’Asie.

Le 25 septembre 1513, un homme et une poignée de compagnons ont relié par leurs pas 2 océans — et élargi les frontières connues du monde.

Pour la petite histoire, c'est parce qu'il habitait Avenue Balboa, à Los Angeles, que Sylvester Stallone a appelé son héros Rocky Balboa...

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Retour sur le 24 septembre 1853 : la Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française.

Au milieu du XIXᵉ siècle, la France de Napoléon III cherche à renforcer sa présence dans le Pacifique. La Nouvelle-Calédonie, grande île habitée par les Kanaks depuis des millénaires, attire l’attention pour sa position stratégique et ses ressources naturelles.

Ce samedi 24 septembre 1853, dans la baie de Balade, le contre-amiral Febvrier-Despointes prend officiellement possession de l’île au nom de la France. Le pavillon tricolore est hissé, et la Nouvelle-Calédonie devient une colonie française. L’objectif affiché est double : établir une base navale et créer un nouveau lieu de déportation pénitentiaire, destiné notamment aux condamnés de droit commun et aux communards après 1871.

Pour les populations autochtones, c’est le début d’une colonisation qui bouleversera profondément leurs modes de vie, leurs terres et leurs structures sociales. Pour la France, c’est un jalon dans la constitution de l’empire colonial qui, à la fin du siècle, s’étendra sur plusieurs continents.

Le 24 septembre 1853 marque ainsi la rencontre — souvent brutale — de deux mondes aux histoires très différentes, sur une île qui deviendra l’un des confettis français du Pacifique.

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Retour sur le 23 septembre 1846 et la découverte de Neptune, grâce aux calculs de Le Verrier.

Depuis des années, les astronomes observent qu’Uranus ne suit pas exactement l’orbite prévue par les lois de Newton. Quelque chose perturbe sa course. En France, l’astronome Urbain Le Verrier se lance dans un pari audacieux : calculer la position d’une planète encore inconnue, uniquement grâce aux mathématiques.

Ses résultats, transmis à l’Observatoire de Berlin, indiquent où pointer la lunette. Ce soir du mercredi 23 septembre 1846, l’astronome Johann Galle braque son instrument vers la zone indiquée… et trouve immédiatement la planète, là où Le Verrier l’avait prévu. Neptune vient d’entrer dans la carte du ciel. C'était il y a 180 ans...

Cette découverte est une victoire éclatante pour la mécanique céleste : pour la première fois, une planète est trouvée non pas par hasard, mais par la seule puissance du calcul humain. Et elle confirme que l’Univers, dans son immensité, obéit aux mêmes lois que notre monde.

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Retour sur le 22 septembre 1862 jour où Lincoln annonce la proclamation préliminaire d’émancipation des esclaves. 

La guerre de Sécession déchire les États-Unis depuis plus d’un an. Au Nord, l’Union de Lincoln combat pour préserver l’unité du pays ; au Sud, la Confédération défend son indépendance et un système économique fondé sur l’esclavage. Jusqu’ici, Lincoln s’était gardé de faire de l’abolition une cause officielle de la guerre, craignant de perdre le soutien des États esclavagistes restés encore fidèles à l’Union. 

Mais en septembre 1862, une victoire de l’armée nordiste à Antietam donne au président l’occasion qu’il attendait. Ce lundi 22 septembre, Lincoln annonce une « proclamation préliminaire » : si les États rebelles ne déposent pas les armes d’ici le 1ᵉʳ janvier 1863, tous leurs esclaves seront déclarés libres. 

C’est un tournant historique. La guerre n’est plus seulement une lutte pour l’unité nationale, mais aussi pour la liberté. Cette annonce galvanise les abolitionnistes, affaiblit moralement la Confédération et prépare l’émancipation de près de 4 millions d’êtres humains. 

Ce 22 septembre 1862, Abraham Lincoln inscrit la cause de l’abolition au cœur même de l’histoire 

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