À l’origine, confucianisme et taoïsme sont des mouvements spontanés avec un enseignement fluide et vivant communiqué à des groupes de tailles restreintes. Après quelques siècles, l’un et l’autre s’érigeront en doctrine. Le confucianisme se fige en ritualisme et bureaucratie tandis que le taoïsme se délite en superstitions. Le premier succombe à un excès de « terre » et le second à un excès de « ciel ».
Comme l’histoire n’est qu’un éternel recommencement, le taijiquan aujourd’hui en Occident est confronté aux mêmes problématiques : d’un côté, le cadre institutionnel des fédérations et de l’autre, la magie du Qi. Dans le premier cadre, les structures limitantes étouffent et provoquent une perte de vie tandis que dans le second, faute d’un minimum de structures, la vie se disperse. On a le choix entre rigidité ou laxisme. Dans les deux cas, on se coupe de l’esprit. La voie du milieu est la plus étroite, la plus difficile et la moins fréquentée.