De la pluie, du froid, des gorges montagneuses, une course poursuite terrible dans la forêt, beaucoup de blessés, et un seul mort, voilà pour le décor de Rambo.
On le sait peu, mais Rambo, à la base, cʹest un roman, écrit par David Morrell, auteur canadien.
Mais avant de vivre de sa plume, il fait des études.
Il obtient un doctorat en littérature américaine et apprend les bases de l'écriture romanesque.
Il se met à enseigner.
Notamment à des vétérans du Vietnam.
Ceux-ci lui racontent leur vie.
Ils ont quitté l'Amérique de Kennedy sûrs de leur bon droit pour retrouver une Amérique hippie et moralisatrice, qui formule de sévères critiques à leur encontre.
Ils sont tristes, amers.
Ils connaissent de lourdes difficultés de réinsertion.
Alors qu'il ne connaît quasiment rien à ce conflit et à ses ramifications, Morrell se renseigne, étudie, analyse et en sort fasciné puis choqué par ce qu'il a appris et par ce qu'il constate.
En 1968, il assiste à des campagnes de manifestations pacifistes.
Il voit aussi les émeutes violentes qui embrasent lʹAmérique.
Morrell a alors la vision d'un pays profondément déchiré, en guerre sur son propre sol entre deux camps irrémédiablement opposés.
Et puis, comme tout le monde, à la télévision, il voit des images crues, sordides.
Il voit du sang.
Beaucoup de sang,
Lʹhorreur sur le terrain.
Lʹarmée a décidé de tout montrer, elle nʹexerce pas encore de censure vis-à-vis des journalistes sur le terrains.
Dans lʹimaginaire de notre futur écrivain, toutes ces images se mêlent aux témoignages de ses élèves.
David Morrell les écoute, prend des notes, et finit par créer un personnage de vétéran, en bute contre toute une société après avoir subi des brimades et des humiliations à la chaîne.
Il nomme son personnage Rambo, car il lit beaucoup les œuvres dʹArthur Rimbaud à ce moment-là, et il les fait lire à ses élèves anciens soldats qui prononcent Rambaud.
First Blood est enfin prêt. Cʹest la transposition en mode mineur de la guerre du Vietnam aux Etats-Unis.
Nous sommes en 1972, le livre est terminé.
Il sort en librairie dans ce contexte trouble de 1972 où lʹon sait que le combat sʹest complètement enlisé au Vietnam, que lʹAmérique sort défaite dʹun conflit absurde et fait rentrer ses soldats, tête basse.
Le livre connaît vite un grand succès critique et public.
Car il met le doigt sur un vrai problème.
Ces soldats qui errent, ignorés et méprisés de tous, en proie à un stress post-traumatique intense et à une rage folle.
Le succès du livre finit bien évidemment par attirer les gens du cinéma.
Et cʹest un réalisateur canadien, Ted Kotcheff, qui finit par obtenir les droits dʹadaptation.
Aidé de David Kozoll, William Sackheim, et Sylvester Stallone, Ted Kotcheff adapte le roman au cinéma.
POUR LE NET
Les interviews des acteurs
Interviews sur le net de Ted Kotcheff :
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