Le Pécressethon est "quasiment bouclé". C'est ce qu'a annoncé le patron de LR Christian Jacob hier sur RTL. La candidate LR touche au but. Valérie Pécresse s'est retrouvée endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros après son score catastrophique à la présidentielle, 4,78% qui ne permettent pas d'obtenir le moindre remboursement public. Entre la dotation de LR et l'appel aux dons lancé au lendemain du premier tour, Valérie Pécresse approche des 4 millions 700 milles euros selon le parti. La date butoir c'est mardi prochain, le 31 mai. "On n'est pas loin de l'objectif" se réjouit un de ses proches. Il manque encore environ 300 000 euros, ça n'est pas une paille, mais vu d'où Valérie Pécresse partait c'est un moindre mal. Les dons peuvent arriver jusqu'au début de la semaine prochaine et si ça n'arrive pas, la présidente de la région Ile de France piochera dans ses deniers personnels...

Les candidats de la majorité ont fort à faire avec un thème qui revient dès qu'un macroniste met le pied sur un marché : le pouvoir d'achat. "C'est systématique". Des candidates sont interpellées par des retraités qui ont demandé si leurs retraites allaient vraiment être réindexées sur l'inflation cet été. Les interpellations fusent aussi sur le prix des carburants et des produits alimentaires. Les macronistes essayent de rassurer en vendant le futur chèque alimentaire, en promettant que le bouclier tarifaire pour l'énergie va continuer mais il y a la concurrence de la NUPES, bien mieux-disante sur le pouvoir d'achat. "Ils peuvent promettre la lune" enragent des macronistes "Mélenchon peut faire de la surenchère, il sait qu'il ne gagnera pas". Autre sujet qui revient en boucle : la santé et l'accès aux soins.

Les Insoumis sont bien partis pour devenir le principal groupe d'opposition à l'Assemblée et revendiquer la présidence de la commission des finances. "Elle nous revient de droit et on l'aura" martèle une dirigeante insoumise. Mais l'idée d'examiner le budget sous la houlette d'un mélenchoniste donne des sueurs froides à la majorité présidentielle. Au ministère du budget, où Gabriel Attal vient d'arriver, on se dit que ça peut être "vraiment sport". Le règlement de l'Assemblée prévoit que la présidence revient à "un député d'un groupe d'opposition", ça ne dit pas "du plus gros groupe d'opposition". "On pourrait soutenir un LR" dit un stratège. Ou voter pour un socialiste. Valérie Rabault, l'actuelle patronne du groupe PS, serait un "bon compromis" glisse un conseiller. Les insoumis sont prêts à crier au "hold up démocratique" s'ils n'ont pas la commission et cherchent à rassurer : "on ne se comportera pas comme des brigands".

Les 15 ministres candidats aux législatives sont prévenus : s'ils perdent en juin, le gouvernement c'est fini. Un conseiller d'Emmanuel Macron n'est pas 100% serein pour Elisabeth Borne qui mène sa première campagne dans le Calvados. "Borne, c'est un peu Juppé en rigide" . Les autres têtes pensantes de la majorité ne sont pas inquiètes : "avoir une Première ministre ça aide une circonscription, il ne faut pas l'oublier". C'est pas gagné en revanche pour Damien Abad dans l'Ain : "RN très fort... départ tardif de LR, qui lui en veut... LREM qui ne l'aime pas... et le contexte lié aux accusations de viols" dit un macroniste. Justine Bénin, la secrétaire d'état à la mer, Modem et élue de Guadeloupe "risque de prendre la mer" ironise un proche du Président car les scores de Mélenchon là-bas sont énormes. Pas de certitude non plus pour Amélie de Montchalin en Essonne ou Olivier Dussopt en Ardèche. Il est ministre du travail "et des retraites" grimace un conseiller de l'Elysée.

Selon "Mediapart", deux femmes accusent de viol Damien Abad, le ministre des solidarités venu de LR. Il se défend dans un long communiqué : "ces accusations relatent des actes qui me sont tout simplement impossibles à raison de mon handicap". Elisabeth Borne a dû réagir. La Première ministre l'assure : "s'il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision". Côté Elysée, on explique que Damien Abad sera bien à la table du conseil des ministres tout à l'heure et on renvoie à la déclaration d'Elisabeth Borne, sans faire plus de commentaires. Ces accusations embarrassent l'exécutif. Un ministre ne voit pas comment il peut rester. "Ca va pas bien se passer" lâche un cadre de la majorité. Un autre qui "refuse de condamner avant la justice" admet que "c'est très gênant", "surtout après Peyrat".

Selon nos informations, Aurélien Rousseau, directeur de cabinet d'Élisabeth Borne avait initialement été approché pour être celui de Catherine Vautrin.

Nommée lundi à Matignon, Élisabeth Borne a doublé sur le fil la présidente du Grand Reims Catherine Vautrin, à qui le poste semblait promis.

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