Aussi efficace qu’un écran à LED en haute définition, le papier électronique mis au point par des chercheurs suédois est une petite révolution. Ultramince, flexible, pliable et hyper économe en énergie, le prototype qui a été présenté par les scientifiques est capable d’afficher sous une lumière naturelle, la même palette de couleurs que nos écrans traditionnels.
Rediffusion du 29 octobre 2016.
Comment ? Du papier « électronique » en lieu et place de nos superbes écrans de smartphones, d’ordis ou autres tablettes tactiles et connectées ? Mais vous n’y pensez pas ! Cette technologie d’affichage, qui imite pourtant à la perfection l'apparence d'une feuille imprimée ou les pages d’un livre, par exemple, est aujourd’hui passée de mode. Tuée dans l’œuf, par les diodes électroluminescentes plus connue sous l'appellation DEL ou LED en terminologie anglaise.
Mais la technique du rétro-éclairage, en bombardant en permanence nos rétines de rayons bleus, suscite l’inquiétude de certains spécialistes estimant qu’elle abimerait nos yeux, contrairement au papier électronique qui se contente de réfléchir la lumière ambiante.
L’utilisateur d’une liseuse aura toujours besoin d’un éclairage pour parcourir du texte ou consulter des images. Des informations qui s’affichent, hélas, en noir et en nuance de gris sur le fond blanc des tablettes de lecture.
C’est la raison pour laquelle, des chercheurs suédois des laboratoires de l'Université Chalmers ont décidé de passer à la couleur en développant une nanostructure souple, de moins d'un micromètre d'épaisseur qui offre des images en haute résolution de la même qualité que les écrans LED.
Optimiser le processus de fabrication
Une couche d'or et d'argent recouverte de polymères, donc de matière plastique, compose l’essentiel de leur feuillet électronique. Un agencement savant de ces substances qui permet de contrôler la façon dont la lumière est absorbée et réfléchie par le dispositif.
« Notre prototype fonctionne très bien sous une lueur vive, comme le soleil, contrairement aux écrans rétroéclairés qui fonctionnent mieux dans l'obscurité », précisent les chercheurs en présentant un petit timbre qui affiche le logo de leur université.
Les scientifiques espèrent maintenant optimiser le processus de fabrication de leur papier électronique qui emploi des matériaux trop coûteux, afin de produire des feuillets de grande taille.
« Nous avons besoin d'ingénieurs » pour industrialiser ce nouveau support, annoncent-ils. « Libéré, délivré », de la tyrannie des LED, le papier électronique prend peut-être aujourd’hui sa revanche. Journal ré-imprimable à l’infini, il ferait le bonheur de la presse écrite.
Sur les murs de la ville, il permettrait d’afficher à la demande des images en très haute définition sur des panneaux publicitaires géants. Une technologie de rupture assurément capable de transformer en liseuse colorée et animée n’importe quel support sans dépenser quasiment le moindre courant.
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