En ce 1er Août, cʹest sous le soleil de plomb du Kosovo que les volontaires de la Swisscoy, soit le contingent de lʹArmée suisse au Kosovo, écoutent les discours de leur chef, de lʹambassadeur et du plus haut gradé de lʹarmée suisse, le Commandant de corps Laurent Michaud, venu spécialement de Suisse. Depuis vingt-deux ans, les uniformes suisses font partie du paysage kosovar. Intégrés dans la KFOR, la force armée multinationale mise en œuvre par lʹOTAN au Kosovo, les militaires suisses rejoignent pour une durée de six mois les contingents de la Swisscoy, qui patrouillent dans différentes parties du Kosovo pour veiller au maintien de la paix.

Gjonʹs Tears a représenté la Suisse à lʹEurovision 2021. Né en Suisse pendant la guerre du Kosovo, dʹun père kosovar et dʹune mère albanaise, le chanteur a grandi à Broc, dans le canton de Fribourg. Le réalisateur Fisnik Maxhuni est quant à lui arrivé du Kosovo quand il était enfant et a grandi à Neuchâtel. Tous deux ont choisi dʹépouser des carrières artistiques, alors que leurs parents ont dû subir les conséquences douloureuses de la migration. Aujourdʹhui, comment vivent-ils leur double identité? Quelles sont les valeurs partagées et les espaces dʹincompréhension entre eux et leurs parents?

En Suisse, nombreuses sont les petites entreprises gérées par des patrons kosovars: gros œuvre, peinture, Coop Pronto, bureaux de poste ou restaurants ne survivraient peut-être pas sans eux. Pajtim Ramadani est arrivé il y a vingt ans dans le canton de Neuchâtel. Il avait alors 10 ans. Aujourdʹhui, il dirige une entreprise de plâtrerie et peinture qui emploie une dizaine de travailleurs, dont plusieurs sont originaires des Balkans. Entre employés et patron, tous nʹont pas le même rapport à la communauté et au pays dʹorigine.

Lʹadoption internationale ne cesse de diminuer en Suisse, mais reste un système de relations Nord-Sud asymétriques. Si lʹamour entre parents comblés et enfants chéris donne lieu à des rencontres émouvantes, les récits de personnes adoptées soulèvent des questions insolubles et vertigineuses: celles de lʹidentité, des origines, de la mémoire, du racisme. A lʹheure où les enfants adoptés illégalement ces dernières décennies sont devenus des adultes, leur parole questionne la légitimité de disposer exclusivement dʹun enfant qui vient dʹailleurs et qui nʹa pas forcément souhaité son déracinement.

Abandon: un mot chargé de séquelles pour les personnes adoptées, mais aussi pour les mères qui nʹont pas pu garder leur enfant. Devant la fenêtre à bébé de Berne, une maman en détresse lui préfère le verbe "confier". Quant à cette femme adoptée de Roumanie, que la mère biologique a récemment refusée de rencontrer, il lui faut accepter ce deuxième abandon.

Anaïs a renoué avec sa mère biologique dans les montagnes péruviennes. Retourner dans son village de naissance représente une heure et demie de marche initiatique. Adoptée par une famille de Nendaz, en Valais, cʹest aussi grâce aux sommets des Alpes quʹelle cultive le lien avec sa terre dʹorigine. Son frère biologique, adopté par une autre famille suisse, nʹa quant à lui jamais ressenti lʹappel des Andes.

Amandine se prépare à aller chercher son fils adoptif en Thaïlande, un pays dont elle ne connaît pas grand-chose. Comme tous les couples de Suisse qui se préparent à adopter, elle a suivi le cours obligatoire mettant en garde les futurs parents sur les blessures affectives que leur enfant portera en lui en arrivant en Suisse. Son déracinement sera une épreuve violente. Lors de ce cours, les parents adoptants sont soumis à un exercice remuant, qui permet de se mettre à la place de lʹenfant. Pour lʹaccueillir au mieux.

Souvent infantilisée, la parole critique des personnes adoptées transnationales permet de remettre en question un système occidental où colonialisme, racisme et condescendance font bon ménage. Pour déconstruire le mythe de lʹadoption comme acte humanitaire et dénoncer les souffrances qui en découlent, Joohee Bourgain, autrice de "L'adoption internationale, mythes et réalités" et la réalisatrice Amandine Gay ne pratiquent pas la langue de bois.

Avant dʹêtre adoptée lʹan dernier, Sara a passé les sept premières années de sa vie en Colombie. Quand elle en fait le récit, certains secrets quʹon imagine lourds restent bien gardés. Pour les parents curieux de cette vie dʹavant, le respect sʹimpose face aux silences troublants. Rose et Eliot, 4 et 5 ans, posent des questions à leur mère adoptive sur leur passé haïtien. Raconter leur adoption à ses enfants nécessite beaucoup de délicatesse.

Pourquoi la perche a-t-elle tant de succès auprès des Suisses? Depuis les années 50, le plat de filets de perches est devenu incontournable dans les restaurants des bords de lacs. Les pêcheurs du pays déploient des efforts considérables pour satisfaire une demande qui les dépasse largement: on estime quʹils pêchent moins de 10% des poissons consommés sur le territoire. Par conséquent, les restaurateurs proposent une spécialité "locale", faite majoritairement de filets importés dʹEstonie, de Russie ou dʹIrlande. Dans nos lacs, la perche sauvage est menacée, entre autres, par le réchauffement climatique. Lʹavenir est-il à lʹaquaculture?