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On fait un écoquartier ? Oui, bien sûr. On commence par quoi ? …
Certains de nos épisodes sont plus longs que d’autres. Il faut mettre la table, on dirait, apprendre à se connaître. La patience d’une conversation vaut sûrement la peine, dirons-nous, surtout quand il s’agit, comme dans le cas de cet épisode avec Philippe Dufort, de parler d’aboutissements dont on pourrait croire, à tort, qu’ils ont poussés du néant et dans leur forme définitive.
Dans un exercice qui s’apparente à reparcourir un labyrinthe en suivant le bon trajet dessiné au sol, l’équipe de Cadre bâti est retournée aux Jardins de Métis pour discuter de CMētis avec son président et fondateur, Philippe Dufort. Se décrivant comme un « universitaire désagrégé », Philippe a été jusqu’à très récemment professeur en innovation sociale à l’Université St-Paul à Ottawa, point d’orgue d’un parcours universitaire et engagé où il va passer des années à l’international, et notamment en Colombie. Dans un spectaculaire revirement de situation, Philippe et sa conjointe, surmené·es, ont volontairement choisi un retour en famille dans le Bas-Saint-Laurent, un changement de rythme de vie nécessaire et qui les a mené·es, de fil en aiguille, à abandonner la vie universitaire.
Ce rare retour à la case départ aurait pu être l’occasion de ranger l’idéalisme dans les tiroirs. Ce ne fut pas le cas. Un désir toujours vivant de transformation sociale, amplifié par la crise du logement dans le Bas-Saint-Laurent, on fait naître un premier projet d’écoquartier à Métis-sur-Mer, coopté à même la communauté, puis à un second à l’étape de projet à Rimouski, le tout piloté par CMétis, un organisme à but non lucratif « […] à haut impact de transformation sociale intégrant les expertises de la conception, de la construction et du développement immobilier écologique ».
On commence par quoi, alors ? C’est le sujet de la seconde partie de cet entretien avec Emile et Guillaume. Suivant un premier projet dont la principale qualité, nous dit notre invité, est d’exister, contre vents et marées, il est question ici du défi constant à mettre sur pied un commun, à s’assurer de le financer adéquatement et d’en faire une pièce maîtresse dans le déploiement d’autres projets similaires, mais jamais identiques, car émergent de leur milieu d’implantation.
Ce qui frappe le plus notre invité dans sa nouvelle carrière ? La capacité d’impact d’une telle approche, car pour peu qu’on en accepte les énormes complications et responsabilités, l’échelle de l’écoquartier constitue l’un des moyens les plus efficaces aujourd’hui de construire des interstices dans un système dont on critique les paramètres, et de faire une cité autre, certes, mais de la faire surtout autrement.
Dans cet épisode, Guillaume rencontre Thierry Paquot, un philosophe de la ville qui a quitté depuis peu la périphérie parisienne pour la campagne normande. Enregistré alors qu’il était en plein processus d’écriture d’un livre, cet épisode est riche en réflexions et anecdotes.
Dans cet épisode aux accents ASMR*, Guillaume et Maude échangent avec Claudine Déom, professeure à l’École d’architecture de l’Université de Montréal et spécialiste du patrimoine bâti. Ayant grandi à Sault-au-Récollet, dans le nord de Montréal, Claudine a été en contact avec la pierre grise dès son enfance. C’est ensuite par l’étude de la géographie au collégial, puis de l’urbanisme au baccalauréat et de l’histoire de l’art aux cycles supérieurs qu’elle forge son intérêt pour les questions liées à la conservation des environnements bâtis.
Pour la professeure, il existe à ce jour certaines préconceptions persistantes à déconstruire à propos du patrimoine, comme l’idée que sa préservation constitue un frein à la créativité pour les architectes, ou que conserver veut dire “ne pas toucher”. Cet épisode est une invitation à aller au-delà d’une vision dichotomique du patrimoine qui
Cet épisode a été enregistré devant public aux Jardins de Métis dans le cadre de l’École d’été de la Faculté d’aménagement de l’Université de Montréal, une édition intitulé « Paysages généreux, paysages faits main » et dirigée par Emile Forest. Ce dernier et Guillaume découvrent dans cet entretien la vie multifacette de Jérôme Dupras. Professeur à l’Université du Québec en Outaouais et titulaire de la Cherche de recherche du Canada en économie écologique, Jérôme est d’abord connu à titre de bassiste des Cowboys Fringuants. Un mode de vie dual qu’il partage avec Guillaume et sa vie (plus ou moins) cachée de drummer…
Le parcours de Jérôme a été marqué, en alternance, par des moments consacrés à la musique et d’autres à des études universitaires où il est passé de la biochimie à l’écologie, pour finalement s’orienter vers la géographie avec la réalisation d’une thèse de doctorat sur la question des services écosystémiques — un concept dont il est aujourd’hui plutôt critique.
Jérôme se voit d’abord comme un environnementaliste qui se sert de la musique et de l’enseignement pour faire atterrir certaines idées. Maintenant tourné vers l’économie écologique — avec une posture épistémologique qui s’éloigne de l’économie classique dont le rapport à l’environnement reste plutôt trouble — Jérôme s’inscrit dans une recherche à la fois fondamentale et appliquée. Il s’intéresse de fait aux relations du vivant et du non-vivant avec les flux de matière, et développe en ce sens des outils pratiques pour rendre ces relations plus harmonieuses — que ce soit en traduisant les objectifs de la COP 15 en différentes cibles et actions concrètes sur le territoire, ou en proposant des aménagements qui prennent en compte la vulnérabilité climatique des quartiers.
La transition énergétique en cours nécessite de revoir notre relation aux énergies fossiles ou au plastique, par exemple, mais plus globalement doit engager une refonte de notre rapport à la nature. Plutôt que de la considérer de sa seule valeur d’utilité, il faut y voir une valeur intrinsèque, relationnelle, voire spirituelle. Or, plutôt que d’y aller de manière descendante, il s’agit, selon Jérôme, de penser des solutions locales pour s’engager dans une perspective de changements globaux.
Cet épisode est une invitation à prendre en compte la complexité et la beauté du monde qui nous entoure, mais aussi à prendre la parole et à agir dans le monde de plus en plus incertain. La science post-normale, concept dont il est question dans l’entretien, c’est penser à partir d’un inconfort qui devrait galvaniser plutôt que paralyser.
Pas facile de glisser d’un métier à l’autre dans le champ professionnel. Plusieurs programmes universitaires ont beau jeter leurs oisillons dans le sens de l’inter, voire de la transdisciplinarité, l’énergie investie ensuite dans le travail perpétuel de dédoublement de soi et de justification à la face du monde pousse souvent dans le sens d’un recalibrage simple : appelez-nous pour ceci, c’est notre spécialité.
C’est dans ces replis complexes que l’on retrouve aujourd’hui Christopher Dessus, architecte début trentenaire et figure émergente de l’architecture française, rencontré il y a quelques mois par Guillaume dans les bureaux parisiens de Paf atelier, un bureau d’architecture et de scénographie dont il est le fondateur. Peut-être faut-il ajouter à l’exigence d’avoir à justifier son existence sur plusieurs fronts créatifs celle, plus viscérale encore pour une jeune boîte, de trouver le point d’équilibre entre rentabilité et énoncé de mission. Pour cette jeune firme fondée en 2017 et qui a cherché dès le départ à s’engager dans une démarche alliant recherche et création, il va de soi que ces questionnements viscéraux font partie intégrante du processus, ce qui ne veut pas dire que le tout ne se fait pas dans la joie.
Dans un entretien tout en douceur où interviewer et interviewé parlent presque d’une même voix au fond des bureaux de Paf atelier pour ne pas déranger les collègues, nous reprenons, sans romancer pour autant, le court parcours qui a vu Christopher émerger d’un milieu paysan pour se projeter dans des études brillantes en architecture. S’en suivent un séjour révélateur au Québec, puis la fondation de l’influente revue Pli qui se mute actuellement en maison d’édition orientée vers les arts, l’architecture et le design. C’est enfin à Paf atelier qu’on le retrouve, entouré cette fois d’une équipe engagée dans le sens d’une pratique hybride, combinant sans discriminer le travail sur des projets à toutes échelles, allant de la scénographie pure et du projet de design et d’architecture à la collaboration avec d’autres équipes lorsqu’il s’agit, par exemple, de s’attaquer au concours actuel pour réaliser le Schéma Directeur Culturel du Centre Pompidou.
Les clés de l’aventure transdisciplinaire menée par Christopher se trouvent peut-être ici : trouver son équipe, s’entourer de personnes qui ne s’inquiètent pas outre mesure des frontières étanches entre spécialisations, puis travailler fort, mais sans trop se soucier de se tromper à l’occasion. L’épisode offre en ce sens de belles leçons pour quiconque veut s’attaquer aux problèmes actuels, par nature interdisciplinaires, du bien commun, mais qui cherche à le faire avec des étoiles dans les yeux.
Dans cet épisode, Emile et Guillaume discutent avec Carole Lévesque, directrice de l’École de Design de l’UQAM et co-fondatrice du Bureau d’étude de pratiques indisciplinées (bé pi).
Il est aussi question de l’architecture temporaire comme dispositif
Dans cet épisode enregistré devant public à l’Espace ville autrement, Emile et Guillaume s’entretiennent avec Pierre Lapointe, auteur-compositeur-interprète, mais avant tout, artiste.
Pour ce premier événement public de Cadre Bâti, Guillaume et Emile ont le plaisir de recevoir le maire de Laval, Stéphane Boyer, à l’espace ville autrement. Élu en novembre 2021, Stéphane fait partie de cette nouvelle vague de maires et mairesses qui voient dans le palier municipal un potentiel transformateur.
Lavallois “born and raised”, Stéphane cumule très jeune des expériences de travail humanitaire à l’étranger avant de revenir chez lui, convaincu désormais qu’il vaut mieux commencer par s’impliquer chez soi pour changer le monde. Il découvre alors, déçu, la politique municipale sous Gilles Vaillancourt, un peu avant la Commission Charbonneau. Dans la foulée, il se présentera comme conseiller de ville pour un parti d’opposition.
C’est à cette époque qu’il amorce la rédaction de son deuxième livre, Des quartiers sans voitures (Éditions Somme Toute, 2022). Le court essai est pour lui un outil pour amorcer une discussion et pour faire rêver. L’idée d’imaginer des quartiers complètement dépourvus de voitures est une proposition qui peut apparaître radicale dans le contexte nord-américain, et particulièrement celui de Laval ! Mais sa proposition, loin d’être dogmatique, est surtout défendue avec des arguments terre-à-terre : faire l’économie de la voiture, c’est s’épargner d’immenses dépenses en infrastructure, en plus d’offrir une expérience différente de la ville.
De la ville rêvée à la ville réelle, la discussion est aussi l’occasion d’échanger sur la complexité du Laval d’aujourd’hui : des quelques traces d’enclaves villageoises à des power malls voués à se réinventer, des bungalows à sa nouvelle centralité émergente, Laval n’a effectivement plus grand-chose à voir avec l’image de la banlieue-dortoir qui lui colle pourtant à la peau. Elle est le lieu de nouvelles dynamiques décidément urbaines : un lieu pour vivre, mais aussi, et de manière de plus en plus marquée, un lieu pour travailler, pour se divertir, pour sortir. Un pôle métropolitain, en somme.
“Laval, urbaine de nature” ? Un slogan qui se traduit en intentions, avec les nouvelles politiques de protection des terres agricoles et du territoire forestier, et ce, même si ces mesures essentielles entrent parfois en tension avec la croissance actuelle de la municipalité.
Est-ce là, la “nouvelle saveur de Laval” ? C’est à découvrir dans cet épisode qui déboulonne quelques mythes sur cette ville parfois mal aimée, en plus — qui sait ? — de participer à la construction de quelques nouveaux mythes !
Qu’est-ce que le placemaking au juste ? Ce néologisme toujours mal traduit — vous allez entendre nos laborieux efforts de traduction lors de cet épisode ! — a le vent dans les voiles en aménagement depuis une dizaine d’années. Le terme tente en somme de définir un type d’initiative agile visant à activer des espaces publics sous-utilisés ou abandonnés avec des aménagements temporaires et une programmation culturelle.
Cet épisode est le fruit d’un second séjour hivernal aux Jardins de Métis pour l’équipe de Cadre bâti. Ce lieu enchanteur est le théâtre d’une discussion animée entre Guillaume, Emile et Marie-Hélène Voyer, une auteure originaire des arrières terres du Bic et professeure de littérature au Cégep de Rimouski.
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