En décembre 2012, l’Union européenne reçoit le prix Nobel de la
Paix. Sa résilience est par conséquent soulignée par la communauté
internationale : née des décombres, des ruines, l’Europe
communautaire apparaît désormais comme un acteur de “paix et de
réconciliation “ dans le monde.
Au lendemain des violences de masse, La paix sera donc l’essence
même de la construction européenne. Ce n’est pas en années mais
en générations qu’il conviendra de compter pour déposer “le
chapeau noir du passé”.
En effet, après deux guerres mondiales dévastatrices, des figures
individuelles comme celle de l’abbé Franz Stock, des associations
culturelles, politiques, professionnelles, religieuses ou sportives
initient l’élan du rapprochement franco-allemand, cœur de
l’édification de l’Europe par la négociation et non plus par la
confrontation.
Dans le contexte de la Guerre froide, Les Pères fondateurs
poursuivent le processus de réconciliation entre les nations
européennes, aux rivalités séculaires, pour rendre la guerre
impossible en créant un “Nous” résiliant par l’adhésion à un projet
commun.
Ce projet communautaire, initié par la déclaration Schuman de 1950
et par la création de la Communauté Européenne du Charbon et de
l’Acier en 1951 puis, à partir des années 1970, par l’extension de la
construction européenne au champ politique portent à la fois les
idéaux de Paix Perpétuelle de l’abbé de Saint Pierre et d’ Emmanuel
Kant ainsi que les valeurs contemporaines de la sécurité collective
c’est-à-dire celles de la démocratie libérale et des droits de l’Homme,
celles des principes des Nations Unies et du droit international, celles
de la paix et de la sécurité internationale, celle du développement
économique et social et enfin celle du multilatéralisme.
Ainsi, par un difficile et long travail des mémoires depuis 1945, année
zéro, l’Europe communautaire a tiré les enseignements d’humilité
des drames du passé, en particulier des séquelles des génocides juif
et tsigane, comme autant de sources d’une sensibilité et d’une
générosité particulières pour être devenue une “école de paix” basée
sur le principe de réconciliation entre anciens ennemis.
Désormais l’Union européenne peut exercer sa mission
réconciliatrice en oeuvrant pour la paix dans le monde par la
définition d’une Politique pour la Sécurité et la Défense Commune
(2007), par des coopérations bilatérales institutionnalisées avec
l’ONU et avec l’OTAN, par la participation à l’Organisation pour la
Sécurité et la Coopération en Europe ou encore par l’Initiative
Européenne d’Intervention (2018).
Forts d’une réconciliation exemplaire, Les Etats de l’Union
européenne, chantier en cours, se sont ainsi “octroyés le privilège de
dire aux autres ce qu’il en coûte de bâtir un monde nouveau”, celui
d’une entité politique et culturelle libérée de la fatalité de la guerre.
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