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Un premier roman ne sert jamais à gagner de l’argent, autant vous le dire tout de suite et vous éviter une mauvaise surprise. En revanche, si vous vous débrouillez bien, il est possible de faire connaître son livre et de se faire un nom à la fois dans la communauté des auteurs et dans celle des lecteurs.
Je sais bien que ce n’est pas la gloire qui paie le loyer, mais se forger une réputation, faire connaître son livre est la première étape pour espérer, un jour, dégager un revenu « raisonnable » de votre production littéraire.
La seule chose qui est certaine, c’est que cela ne se fait pas en un jour, alors autant s’y mettre tout de suite, dès le premier roman, pour que le second, le troisième et les suivants jouissent de cette renommée.
Dans cet article, je vous donne 5 tactiques marketing qui ne feront pas de vous les nouveaux Rockfeller, mais qui vous placeront comme le nouvel auteur sur qui il faudra dorénavant compter.
Amazon est LA plate-forme par laquelle il est le plus simple de commencer. Vos éventuelles considérations éthiques sur ce géant du capitalisme américain sont compréhensibles, mais n’oubliez pas qu’Amazon représente, à lui seul, plus de 50 % du marché francophone du livre. Donc pour faire connaître son livre, c’est là qu’il faut être.
Lorsque vous publiez votre livre sur la plate-forme KDP, Amazon vous demande si vous voulez entrer dans l’offre KDP Select. Cette offre est un contrat de trois mois que vous signez avec Amazon et dans lequel vous vous engagez à ne pas publier votre ebook sur une autre plate-forme que la leur pendant toute la durée du contrat.
En contrepartie, Amazon vous fait rentrer dans son programme, ce qui vous permet de bénéficier de :
– la possibilité de lancer une promotion (baisse de prix) une fois tous les trois mois,
– la possibilité de rendre votre livre gratuit une fois tous les trois mois,
– la possibilité pour les abonnés de KDP Select d’emprunter gratuitement votre ebook. Vous serez alors rémunéré par Amazon en fonction du nombre de pages lues.
Beaucoup d’auteurs s’interrogent sur le bien-fondé d’adhérer ou non au programme KDP Select. La possibilité de faire des promotions est très intéressante, mais se fermer les portes des autres plates-formes (Kobo, Lulu, Fnac, etc.) en gêne beaucoup.
Pour ma part, je considère que c’est un débat qui a du sens si vous êtes un auteur jouissant déjà d’une solide réputation. Mais si vous vous lancez et que vous n’avez qu’un seul roman à proposer, alors n’hésitez pas plus longtemps et adhérez au programme.
Multiplier votre présence sur plusieurs plates-formes implique également une multiplication du travail pour se faire connaître sur chacune d’elle… et croyez-moi quand je vous dis que se faire connaître sur Amazon quand on part de zéro, c’est bien assez de travail comme cela.
Par ailleurs, les outils promotionnels proposés par KDP Select sont de véritables épées magiques pour acquérir une petite réputation qui deviendra grande.
Promotion et emprunt de votre ebook sont intéressants, mais l’Excalibur de la renommée reste la promotion gratuite.
En proposant votre livre gratuitement pendant une petite semaine, vous vous garantissez deux choses d’importance :
– d’être découvert par un maximum de lecteurs qui seront intéressés par votre 2e livre payant s’ils ont aimé le premier,
– d’augmenter vos chances d’être proposé par Amazon dans les recommandations qu’ils envoient chaque semaine par email à leurs abonnés.
(Lisez l’article « 5 façons de faire partie d’une recommandations Amazon »)
Attention !
Une promotion gratuite ne vous fera pas gagner des places dans le classement payant d’Amazon. Vous avancerez dans le classement des livres gratuits, mais cette avancée s’évaporera sitôt votre période de gratuité terminée.
Enfin, si vous voulez que votre promotion gratuite ait le moindre impact sur votre réputation, vous devez faire en sorte que tout le monde sache qu’elle existe.
Et oui ! Pour un livre gratuit comme pour un livre payant, vous ne pouvez pas vous contenter de lancer votre promo et d’attendre que les gens la découvrent. C’est à vous qu’il appartient d’aller chercher les lecteurs.
Vous devez vous mettre dans la peau d’un chasseur qui traque son gibier et non d’un pêcheur qui attend que le poisson morde.
Alors, parlez-en ! Parlez-en partout et tout le temps.
– sur votre page Facebook, Twitter, Instagram, YouTube,
– à votre travail, à votre club de gym, à votre église,
– sur les groupes Facebook spécialisés : Livres Ebook gratuits, Ebook gratuit pour tous, Livres en PDF gratuits
– Par email à vos abonnés (si vous en avez),
Parlez-en partout et tout le temps à tout le monde. Vous serez sans doute étonné du résultat et des personnes qui vous aborderont au boulot en disant « J’ai lu ton livre. Il est vachement bien. »
De la même façon qu’un premier livre ne vous rendra pas riche, une chronique ne fera pas décoller vos ventes à moins que le chroniqueur ne soit célèbre ou fasse autorité dans son domaine (la rubrique livre de Télématin ou la page « Culture » du Monde, par exemple).
Les chroniqueurs sur des blogs ou des vlogs sont aujourd’hui bien trop nombreux pour que leurs recommandations aient un réel impact sur le comportement des lecteurs.
En revanche, les blogueurs et vlogueurs sont absolument essentiels pour deux éléments bien plus précieux que les quelques euros de vente de votre livre :
– la preuve sociale,
– votre réseau,
La preuve sociale, c’est un élément qui va rassurer votre acheteur potentiel sur son futur achat.
Cela peut prendre la forme d’un commentaire sur une plate-forme d’achat ou d’une chronique par un blogueur ou un vlogueur.
L’origine ou la célébrité du chroniqueur n’a pas d’importance lorsqu’il s’agit de preuve sociale (après tout, nous ne connaissons pas les clients Amazon qui laissent des commentaires sur un produit). Pour l’acheteur, seul compte le fait que quelqu’un d’autre a lu le livre avant lui et qu’il l’a aimé.
Pour en savoir plus sur la preuve sociale, lisez l’article « Définition : La preuve sociale »
Les blogueurs et vlogueurs font partie intégrante des acteurs du monde du livre aujourd’hui, c’est indéniable.
Ces acteurs forment une communauté très active et très solidaire sur les réseaux sociaux. La « communauté du livre » prodigue à ses membres conseils, soutien et participe grandement au développement (ou à l’enterrement dans certains cas rares) de la réputation d’un auteur.
S’il est établi que les blogueurs n’auraient rien à chroniquer sans les auteurs, il est évident qu’un auteur ne pourrait pas faire connaître son livre sans le réseau que constituent les chroniqueurs et les autres auteurs.
C’est donc une coopération, un échange gagnant-gagnant ou chacun doit y trouver son compte.
Aimez-vous tous les genres de livre ? Non ? Alors vous pouvez parier qu’il en va de même pour les blogueurs qui écrivent des chroniques.
Tout comme vous, les chroniqueurs se spécialisent dans un ou plusieurs genres de romans : fantasy, littérature blanche ou enfant, policier, horreur ou fantastique. Il est donc inutile de leur demander une chronique sur un roman qui ne correspond pas à leur ligne éditoriale. Vous perdrez votre temps et vous leur ferez perdre le leur.
(Lisez l’article « 3 bonnes raisons et 1 mauvaise d’envoyer son livre à un blog littéraire»)
Pour vous faire connaître auprès des chroniqueurs, vous avez deux solutions :
La gratuite
1 — Vous relevez vos manches et vous partez à la chasse aux chroniques sur Google. Cherchez celles du genre qui correspond à votre livre et mettez l’adresse du blogueur dans vos favoris.
2 — Faites connaissance avec le chroniqueur. Laissez des commentaires sur ses chroniques, échangez avec lui sur les réseaux sociaux, etc. Les chroniqueurs sont des personnes avec seulement 24 h dans une journée. Ils doivent se fixer des priorités dans les chroniques à rédiger et ils seront plus à même de répondre favorablement à la vôtre si vous êtes plus qu’un étranger pour eux.
3 — Envoyez-leur un email dans lequel vous vous présentez. Parlez-leur de votre livre, précisez le genre, résumez-en l’histoire et le style en quelques mots et demandez-leur s’ils seraient intéressés pour le lire et éventuellement le chroniquer.
4 — Quand ils vous répondent par l’affirmative, envoyez leur votre roman au format PDF, EPUB ou MOBI selon leur préférence sans contrepartie financière.
(Lisez l’article : « EPUB ou Mobi : quel format d’ebook choisir ? »
Je vais insister sur ce dernier point qui me semble important (et que je vois malheureusement trop souvent).
Faire une chronique de votre livre est un service que le blogueur vous rend. Il est donc totalement impensable de lui demander de payer pour se procurer votre roman. Vous devez le lui envoyer gratuitement.
Avantages : excellente pour le réseau et la preuve social et gratuit
Inconvénient : C’est long
La payante
Il existe des sites, comme le site SimplementPro, qui proposent des services de presse gratuits ou payants. Ces sites mettent en relation les auteurs et les chroniqueurs.
La version gratuite permet de créer une fiche qui présente votre livre. Vous devez alors partir à la chasse aux chroniqueurs du même genre que le vôtre [idem que la technique précédente] ou attendre que le poisson morde tout seul… ce qui, nous l’avons déjà vu, est inefficace.
En revanche, si vous avez quelques euros à dépenser, vous pouvez demander à ce que votre roman soit positionné en haut des listes de recommandations du site et suggéré aux chroniqueurs via une newsletter hebdomadaire.
Si vous êtes plus du genre « pêcheur », cela équivaut à balancer 15 kilos d’appât dans l’eau.
Ce sont alors les chroniqueurs qui vous contacteront et ils seront d’autant plus nombreux si vous leur proposez une version papier de votre livre [à envoyer à vos frais].
Avantages : Bon pour la preuve sociale et rapide pour trouver des chroniqueurs,
Inconvénients : Relation « one shot » peu efficace pour développer son réseau.
Il n’y a rien qui attire autant la foule que… la foule.
Imaginez-vous face à deux terrasses de restaurant sur la même place. Le décor est le même, la carte est la même, les prix sont les mêmes, mais une terrasse est vide alors que l’autre est bondée. Sur quelle terrasse allez-vous vous installer ?
La recommandation d’une tierce personne, même du plus parfait inconnu, aura toujours plus de valeur aux yeux du public que tous vos slogans et campagnes de pub.
Histoire vraie
Une auteure du nom de Coralie Raphaël a écrit un très joli roman nommé « Le jardin secret de Marie » clairement inspiré de l’univers manga et plus orienté romance. N’étant friand ni de l’un ni de l’autre, je n’étais pas vraiment intéressé.
C’était sans compter l’une de ses fans adeptes de la twittosphère. Pendant des semaines, elle a tweeté sur ce livre qu’elle avait adoré, le recommandait à ses amis, demandait à ceux qui l’avaient lu ce qu’ils en avaient pensé, etc.
Elle y mettait tellement de passion et d’acharnement que tous ses contacts Twitter connaissaient Coralie Raphaël et son roman sans même l’avoir rencontré, discuté avec elle ou lu.
Au final, j’ai fini par céder à la curiosité et j’ai découvert un roman joliment écrit et très rafraîchissant. Une belle découverte.
La morale de cette histoire n’est pas que j’ai acheté ce livre, mais plutôt l’impact et l’influence qu’a eus UNE personne sur UN réseau social. Maintenant imaginez que vous ayez, non pas une personne comme celle-là, mais 10 ? 20 ? ou 30 ? Votre nom et celui de votre livre seront visibles sur de très nombreux écrans pendant des semaines.
C’est à cela que sert une équipe de soutien. Très utile pendant les lancements, elle est composée de proches [amis, famille] ou de fans qui seront prêts à acheter votre livre et qui s’engageront à le promouvoir sur les réseaux sociaux et à le commenter sur les plates-formes de vente.
S’ils sont assez nombreux et/ou suffisamment dynamiques, vous aurez votre foule de fans prête à tout pour faire connaître votre livre à laquelle se greffera d’autres foules et d’autres fans.
Une vraie boule de neige.
Ne sous-estimez pas la presse locale, surtout si vous êtes figure de prou du club de foot local ou doyenne de l’association de marche nordique.
Les journaux locaux aiment les success-stories des enfants du pays et n’hésitent pas à faire des articles dithyrambiques sur vos accomplissements.
Ils couvriront vos séances de dédicaces, participation à des salons ou soirée de lancement et donneront une vraie visibilité géographique à votre nouvelle carrière d’auteur.
Pour profiter de cette visibilité, le seul élément dont vous avez besoin c’est d’un peu de culot. Les journalistes sont comme les lecteurs, ils ne viendront pas tout seuls à vous. Alors, faites fi de votre modestie légendaire et appelez-les pour leur demander de couvrir votre histoire c’est un excellent moyen de faire connaitre son livre et l’article sera une excellente preuve sociale à partager sur les réseaux sociaux.
Cela peut prêter à sourire et ce n’est sans doute pas la recette miracle pour faire connaître son livre, mais ce sont les petits cours d’eau qui font les grands fleuves.
Les boîtes à livre ont fleuri un peu partout sur le territoire français. Le principe est simple : à l’abri des intempéries, sur la voie publique, on installe une boîte dans laquelle poser des livres. N’importe qui peut les emprunter, n’importe qui peut en mettre, il n’y a pas besoin de carte de bibliothèque et personne ne surveille si vous le ramenez après l’avoir lu. Cela fonctionne à 100 % sur la confiance et l’esprit de citoyenneté.
On en trouve dans les halls d’hôpital, près des abribus ou des aires de covoiturages, sur les plages l’été et les montagnes en hiver. Les boîtes à livre sont des outils de pur partage et une occasion en or pour faire connaître votre livre à des gens qui ne l’auraient jamais trouvé autrement.
À titre personnel, je prends également plaisir à dédicacer mes exemplaires de « Charlie » ainsi distribués :
« A toi jeune lecteur anonyme,
J’espère que les aventures de Charlie et de son ami le magicien invisible te feront agréablement passer le temps.
Sois sympa et remets ce livre où tu l’as trouvé quand tu l’auras terminé. D’autres lecteurs comme toi attendent de le découvrir.
Jérôme V. »
Vous avez publié votre premier livre ou vous êtes sur le point de le faire ? Qu’avez-vous prévu pour vous faire connaître ? Partagez votre expérience dans les commentaires.
L’article Comment faire connaître son livre (même le premier) est apparu en premier sur Écrire et être lu.
Vendre son livre en ligne… Non, vendre UN MILLION d’ebooks en ligne : voilà une promesse qui semble difficile, voire impossible à tenir. Mais c’est pourtant ce qu’a réussi à accomplir John Locke, auteur américain de roman d’espionnage. Une passion qu’il a transformée en une activité louable et commerciale à part entière.
John Locke écrit ce que ma grand-mère appelait des romans de gare. Du genre avec une jolie fille dévêtue en couverture sur un pochoir en forme de pistolet. L’équivalent de la collection des romans SAS que l’on trouve en grande quantité au rayon librairie d’Auchan.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses romans ne laissent pas indifférents. Que ce soit sur Amazon ou booknode, les avis oscillent entre « 5 étoiles : c’est génial » et le « J’ai mis 1 étoile parce que je ne peux pas mettre 0 » avec une moyenne à peine supérieure à 3.
Pourtant, John Locke est le premier auteur autoédité à avoir atteint le chiffre de 1 million d’ebooks vendus dans le monde, à avoir atteint la première place du classement général d’Amazon, à avoir occupé la première ET la deuxième place du classement général en même temps… et plein d’autres records du même genre ; et tout cela à temps partiel, sans agent littéraire ni publicité et sans expérience du marketing.
Alors comment s’y est-il pris pour vendre ses ebooks en ligne ? Comment a-t-il atteint un tel succès? Un tel volume de vente avec des romans d’une qualité que je qualifierai de litigieuse ?
C’est pour répondre à cette question que John Locke a écrit le livre « How I sold 1 millions ebooks in 5 months » (Comment j’ai vendu 1 million d’ebooks en 5 mois)
Un livre indisponible en français dont je vous propose une synthèse dans les lignes qui suivent.
Je passe rapidement sur les éternels chapitres dédiés à asseoir la légitimité de l’auteur dans ce genre de livre pratique (John Locke a fait ceci, a fait cela, blablablabla…) pour marquer un court arrêt sur les méthodes qu’il a employées pour vendre son livre, et qui n’ont pas fonctionné pour lui. À savoir :
Donner des interviews à la radio, faire de la publicité dans différents médias… toutes ces tentatives n’ont eu pour effet que de lui faire perdre son argent et son temps. La raison principale à cela est son statut d’auto-édité.
Souffrant d’une mauvaise presse et d’un manque de soutien patenté de la part du circuit du livre, ce statut seul suffit d’après lui à expliquer pourquoi ces méthodes traditionnelles ne sont pas efficaces dans son cas.
Les auteurs autoédités qui ne vendent pas leur livre sont légion, mais les raisons de cette absence de vente, elles, sont au nombre de quatre.
Si vous faites partie de cette catégorie d’auteurs qui tentent tout sans arriver à un résultat, vous faites sans doute l’une des erreurs suivantes :
Les deux premières sont la base, les deux dernières sont primordiales, mais découlent directement des deux premières.
Écrire sans un plan et sans savoir comment vendre son livre en ligne, revient à jouer aux fléchettes dans le noir et les yeux bandés. Dans ces conditions, la seule façon d’atteindre le succès est par un coup de chance monumentale.
Comme souvent lorsqu’on aborde la question de la vente de livre en ligne, John Locke nous dit que ce qui manque à la plupart des auteurs autoédités, c’est une stratégie claire. Les auteurs n’ont pas besoin d’outils ou de tactiques compliqués pour atteindre leur but. Les outils, nous les avons tous déjà :
Et c’est tout !
Le reste est superflu. Vous pouvez essayer TikTok, Whatsapp, Telegram, etc. et changer d’outil tous les mois jusqu’à trouver celui qui vous permettra de trouver le succès… mais cela ne marchera pas. Car peu importe l’outil, ce qui compte c’est comment et pourquoi vous vous en servez.
Selon John Locke, le meilleur moyen de vendre son livre en ligne est de savoir qui est votre audience et ce qu’elle veut avant même de commencer à écrire votre livre. Vous devez tout savoir sur vos lecteurs à l’avance et ensuite écrire votre livre.
Mais la plupart des auteurs font les choses à l’envers : ils écrivent leur livre d’abord et ensuite il cherche à qui le vendre. Cela revient à être face à 20 000 personnes et devoir en toucher une avec une seule balle. Quelles sont vos chances de l’atteindre ? Proche de zéro.
C’est pourtant ce que font la plupart des auteurs.
Toutes les histoires de succès ont commencé avec un type qui a ciblé une niche. Et 9 fois sur 10, quand ils ont essayé de sortir de leur niche, ils ont fini par échouer.
C’est la raison pour laquelle John Locke a toujours refusé les propositions des gros éditeurs. Il sait que l’éditeur voudra élargir son lectorat pour toucher plus de lecteurs. Il voudra le sortir de sa niche. Il essaiera de lisser les personnages pour qu’ils plaisent à une audience plus large. Et il détruira, sans le vouloir, ce qui a fait leur succès et les raisons pour lesquelles ses romans plaisent à sa niche.
Donovan Creed, le personnage phare des romans de John Locke, possède un petit lectorat. Quatre lecteurs sur cinq n’aiment pas ses livres, mais Locke ne les écrit pas pour eux. Il les écrit pour les 1 sur 5 qui les adorent.
« Comprendre qui est son lectorat et ce qu’il veut est le point le plus important pour vendre son livre en ligne. »
« Essayer d’étendre sa niche c’est se destiner à l’échec, car vous perdrez ceux qui sont vos fans de la première heure et auraient continué d’acheter vos futurs livres. »
Si vous voulez étendre le nombre de vos lecteurs, alors écrivez pour une autre niche, un autre livre qui parlera à d’autres gens.
Afin d’être plus clair sur ce que John Locke appelle une niche et surtout « savoir ce que les lecteurs veulent », il partage l’analyse de SA niche. En voici un condensé :
« Les gens qui aiment mes livres adorent les héros du quotidien. Ils font preuve de compassion pour les opprimés, mais aiment l’irrévérencieux et possèdent un sens de l’humour acide.
Ils sont de tout âge, mais un nombre surprenant sont des hommes actifs et des femmes de plus de 50 ans. Plus de 70 % sont des femmes, ce qui surprend quiconque a déjà lu un de mes livres. Beaucoup sont des docteurs, des infirmières et des businessmans.
Ce sont des personnes occupées et débordées au-delà de ce qu’on peut imaginer et ils aiment mes livres, car ils cherchent à se libérer du stress. Ils ont lu de nombreux livres plus intellectuels dans le passé, mais aujourd’hui ils lisent essentiellement pour se détendre, pour respirer et rirent des situations extravagantes que je leur propose.
Mes lecteurs hommes veulent être Donovan Creed (NdT : héros des romans de J. Locke) et mes lecteurs femmes souhaitent une relation galante avec lui. Elles ne veulent pas l’épouser, car elles savent qu’il n’est pas stable, mais elles sentent un potentiel qui pourrait se développer avec la bonne personne.
Mes lecteurs aiment les héros discrets, et ils aiment les voir s’enliser dans des situations dangereuses. Par-dessus tout, ils aiment les voir plaisanter avec les autres personnages qu’ils rencontrent. Ils aiment les romans d’action où les descriptions sont légères et les dialogues présents. Ils aiment les héros malins et plein de ressources, mais ne veulent pas qu’il s’en tire trop facilement (…)
Mes lecteurs aiment que je fasse peu de recherche. Ils ne veulent pas être éduqués, mais ils apprécient apprendre un ou deux faits peu connus qu’ils pourront ressortir pendant une conversation à un diner (…)
Mes lecteurs aiment les situations impliquant le sexe et les plaisanteries sexuelles. Ils les trouvent drôles, mais ne veulent pas de détails érotique ou pornographique. Ils savent que je ne prends pas mes livres au sérieux et ne s’attendent pas à ce qu’ils le soient. Ils savent que je n’essaie pas de sauver le monde ou d’écrire de la littérature qui sera présentée aux enfants à l’école. »
Plus votre lectorat est « étroit » et plus il est facile à identifier, car il se distingue par une caractéristique précise. C’est la raison pour laquelle il est plus facile d’identifier des lecteurs pour les livres de cuisine, les romans jeunesse, Young adult et les livres pratiques.
Les lecteurs de mystère, thriller ou romance sont plus difficiles à cibler, car ils peuvent toucher tous les âges, toutes les classes, tous les publics… mais c’est possible.
Hélas, alors que tous les auteurs sont d’accord pour dire qu’il faut cibler les bricoleurs pour vendre un livre de plomberie, ils abandonnent cette vision des choses dès qu’il s’agit de roman et de fiction.
Pourtant le principe est exactement le même, et la description de la niche ci-dessus n’a rien à envier à la stratégie consistant à cibler les bricoleurs, les auteurs ou les adolescents. Il suffit juste de définir à qui vous allez vous adresser avant d’écrire.
La meilleure façon de trouver son lectorat-niche reste d’écrire quelque chose d’original. Quand vous êtes vraiment original, immanquablement, vous savez que vous ne plairez pas à tout le monde. Beaucoup de lecteurs trouveront votre travail offensant, choquant, malsain, unique ou bizarre, mais ce n’est pas grave.
(Lire l’article : « Critiques négatives : comment répondre sans se facher »)
Si c’est votre voix, votre ton, votre style alors, gardez-le fièrement et bravez la tempête des avis négatifs, car ils précèdent les éloges.
Un mauvais avis n’est pas un rejet de vous en tant qu’auteur. Cela veut tout simplement dire que le lecteur n’est pas dans votre niche ; et plus la critique est virulente plus la personne est loin de la cible. Mais après les critiques négatives viendront les excellentes.
La bonne nouvelle avec l’écriture authentique et originale c’est que, peu importe ce que vous écrivez, il y aura toujours un lectorat pour l’aimer.
En réalité, si vos écrits ne suscitent pas de commentaires offensants, c’est probablement parce que vos livres ne sont pas assez originaux ; et moins vos romans sont originaux, moins vos lecteurs vous seront loyaux.
Vous faites peut-être partie des centaines de milliers d’auteurs qui ont déjà écrit un livre sans avoir défini son lectorat avant. Vous aviez sans doute une excellente motivation pour écrire un livre génial, mais pas de cible en tête ; et une fois le livre écrit, vous vous êtes demandé « Et maintenant qu’est-ce que je fais ? »
Ce n’est pas la méthode la plus simple pour y arriver, mais cela reste possible. Pour cela, vous allez vous glisser dans la peau d’un profiler du FBI pour déterminer quel type de personne aurait pu commettre le crime.
Voilà quelques pistes à suivre :
Pour dire les choses plus simplement : identifier quelles personnes ont aimé votre livre, pourquoi elles l’ont aimé et qu’est-ce qui les relie entre elles.
Cette méthode n’est pas la meilleure. Il est préférable d’identifier votre cible d’abord. Mais ces méthodes peuvent vous aider à rattraper le coup.
Quand on écrit de la non-fiction, on écrit avec un public en tête : les auteurs, les golfeurs, etc.
Pourquoi ne le faisons-nous pas pour les livres de fictions ? Savoir qui sont vos lecteurs et ce qu’ils aiment est aussi évident et nécessaire que de savoir pour qui on écrit un livre pratique et à quel besoin il va répondre.
Bien sûr savoir qui ils sont et ce qu’ils aiment ne suffit pas pour vendre son livre en ligne, il faut également savoir comment les attirer jusqu’à vous en mettant en place un plan d’action.
Ce plan d’action, John Locke le partage également dans son livre, et je vous en donnerai tous les leviers dans la prochaine partie de ce dossier sur son livre.
Mais avant dites-moi ce que vous pensez de la méthode de John Locke.
Son approche très « américaine », très « marketing » de l’écriture n’est pas toujours en phase avec la vision beaucoup plus artistique des auteurs français.
Pour autant, comprenez-vous sa démarche ? Allez-vous y souscrire ? La tenter ?
Dites-le-moi dans les commentaires.
L’article Vendre son livre en ligne : Cibler ses lecteurs est apparu en premier sur Écrire et être lu.
Qu’on le veuille ou non, Amazon est devenu plus qu’un revendeur de livres. Le site du géant américain est un véritable moteur de recherche pour tous les lecteurs en quête de livre. C’est pourquoi il est essentiel, pour un auteur qui veut augmenter ses ventes de livres en ligne, de comprendre le fonctionnement de l’algorithme d’Amazon, car c’est lui qui décide quel livre Amazon va recommander à quel lecteur.
Aujourd’hui, et malgré le grand nombre de revendeurs de livres en ligne, il n’y a rien de comparable, en termes de visibilité, à la mention de votre ouvrage dans le top 100 d’Amazon ou dans la liste des recommandations qui est envoyée par email à ses milliers (millions ?) d’abonnés.
Le temps de lire cet article, mettez de côté votre éventuel ressentiment pour ce géant du capitalisme et ses méthodes managériales douteuses et prenez conscience de ceci : de nos jours, il n’est tout simplement pas possible d’ignorer ce canal de distribution si vous voulez être lu par le plus grand nombre, et encore moins si vous caressez l’espoir de vivre de vos écrits.
Cet article est la première partie d’un dossier qui en compte trois. Dans celle-ci, je vous parle du fonctionnement de l’algorithme d’Amazon qu’il est important de comprendre pour la suite.
Dans la seconde partie (la semaine prochaine), j’aborderai de plus près les moyens qu’utilise Amazon pour promouvoir les livres qui se vendent.
Enfin, dans la troisième partie, nous parlerons de ce qu’il faut savoir pour améliorer votre classement dans ces listes et augmenter votre visibilité.
L’algorithme d’Amazon est un sujet qui peut vite devenir très technique, aussi je vous promets de faire de mon mieux pour rendre ce contenu le plus accessible possible à tout le monde.
Mais d’abord…
Il faut comprendre que tout le monde fait une erreur en parlant de l’algorithme d’Amazon au singulier. Nous devrions parler DES algorithmeS d’Amazon, car le site en utilise plusieurs pour classer et recommander les livres qu’il vend. Il s’agit d’une combinaison de plusieurs algorithmes qui, comme des sentinelles bien entraînées, ont chacune la charge d’un secteur du magasin.
Donc si vous trouvez sur le web un grand manitou qui affirme avoir trouvé LE secret de l’algorithme d’Amazon et qu’il est prêt à le partager avec vous (en échange des 10 chiffres de votre carte bleue évidemment), remerciez-le pour sa générosité, dites-lui que vous allez y réfléchir et barrez-vous en courant.
« Mais nom d’une pipe en bois ! Je ne suis pas mathématicien, moi ! Je suis auteur. Alors, dis-moi ça c’est quoi que c’est qu’un algorithme ».
D’abord, calmez-vous. Vous en perdez le sens de la syntaxe et mes yeux saignent.
Quand on parle d’un moteur de recherche (comme Google) ou d’un site marchand (comme Amazon), un algorithme est un ensemble de règles et de calculs complexes fait par ordinateur pour classer et présenter des résultats de recherche et des produits.
L’algorithme d’Amazon est donc une espèce de robot informatique qui décide quels livres il va montrer et l’ordre dans lequel il va les montrer quand un de ses clients tape un mot-clé dans la barre de recherche.
Par exemple, si je tape les mots « epic fantasy » dans la boutique Kindle, Amazon me propose pas moins de 50 000 titres. Les livres qui apparaissent et leur ordre d’apparition sont décidés par l’algorithme (l’algorithme A9 pour être précis).
Mais cela va encore plus loin, car l’algorithme d’Amazon décide également du classement de votre livre dans sa liste des best-seller et son placement (ou non) dans la liste d’ouvrages recommandés par email.
Si vous avez déjà été abonné à Kindle Unlimited, vous avez certainement reçu un email pour vous recommander une liste de livres. Sachez que c’est un algorithme qui a choisi ces livres pour vous.
Même si Amazon dispose de plusieurs algorithmes, ils partagent tous la même philosophie : rendre les clients heureux et les inciter à acheter plus de livres, autant que possible. C’est un point important à souligner. Amazon et vous avez le même objectif, c’est-à-dire de vendre des livres. Plus vous en vendez, et plus ils font de l’argent.
La seule différence, c’est que vous voulez qu’Amazon vende VOTRE livre, alors qu’Amazon se fiche de savoir quel livre il vend, du moment qu’il le vend. Au final, tout se résume à cela.
Quand on a compris ça, il est facile de comprendre que le critère de calcul n° 1 de l’algorithme d’Amazon est le nombre de ventes. En somme, plus vous aurez vendu d’exemplaires et plus Amazon le mettra en avant dans sa liste et dans ses emails.
Pour autant, toutes les ventes ne se valent pas.
Par exemple, si vous faites une promo de dingue sur une journée et que vos ventes décollent pendant 24 heures avant de retomber en piqué, l’algorithme d’Amazon considérera cette augmentation soudaine comme une anomalie et ne vous récompensera pas autant en visibilité que si ces ventes s’étaient étalées sur plusieurs jours.
En d’autres termes, Amazon préfère les plateaux aux pics.
Il vaut donc mieux organiser une promotion qui dure plusieurs jours en planifiant votre communication de façon à ce que tous les lecteurs potentiels n’arrivent pas au même moment ; plutôt qu’une opération coup de poing qui vous fera grimper en flèche et redescendre aussi vite à votre point de départ. Amazon cherche la stabilité.
On vient de le voir, la période des ventes est importante pour l’algorithme d’Amazon, mais l’origine de ces ventes l’est tout autant. Je m’explique…
Vous avez mis votre livre en ligne sur Amazon et vous avez également intégré un lien vers la page Amazon de votre livre sur votre site auteur (et vous avez raison). Les lecteurs ont donc deux moyens d’acheter votre livre : soit en tapant un mot-clé dans le moteur de recherche Amazon, soit en cliquant sur le lien de votre site auteur.
(Lisez l’article : Landing page, un outil pour vendre son livre )
Ce sont deux origines différentes de vente pour Amazon qui va donner plus d’importance aux ventes faites pas mot-clés. La raison en est simple : si l’algorithme d’Amazon remarque que votre livre se vend bien pour une recherche de mot-clé donnée, il voudra vous mettre en avant en premier pour cette recherche.
Est-ce que cela veut dire qu’il ne faut pas mettre de lien sur son site auteur ? Bien sûr que non. Une vente venant d’un site externe comptera toujours plus que pas de vente du tout. Par contre, cela signifie que vous devez bien choisir les mot-clés qui mèneront les clients d’Amazon tout droit sur votre roman.
(Lisez l’article : Trouver les bons mots-clés pour vendre votre livre en ligne )
Ce qu’Amazon va récompenser encore plus que les ventes, c’est un bon taux de conversion.
Si vous n’êtes pas familier avec ce terme, voilà un petit rappel : une conversion est un événement par lequel un simple visiteur devient un client qui achète votre livre. Quand un internaute arrive sur votre page Amazon et clique sur le bouton « Acheter », c’est une conversion.
Le taux de conversion est le ratio entre votre trafic et le nombre de conversions réalisées.
Exemple : si 200 personnes viennent sur votre page Amazon et que 15 personnes achètent votre livre, votre taux de conversion est de (15/200)*100=7,5 %.
Vente ET taux de conversion sont d’une importance capitale pour l’algorithme d’Amazon, car, plus que tout, Amazon veut vendre des livres. Si l’algorithme a le choix entre deux livres qui font le même nombre de ventes, il va privilégier celui avec le meilleur taux de conversion, car il sait qu’en envoyant plus de trafic sur cette page, il aura plus de vente.
C’est la raison pour laquelle il est vital que vous soigniez votre page Amazon le plus possible. Que ce soit avec une couverture professionnelle, un synopsis attractif et une biographie qui déchire.
Voilà pour cette introduction au fonctionnement de l’algorithme d’Amazon, j’espère qu’elle aura été claire pour vous.
La semaine prochaine, vous verrez les multiples façons qu’utilise Amazon pour recommander votre livre aux lecteurs. Oui, vous avez bien lu, elles sont multiples et chacune a un fonctionnement différent. Il vaut donc mieux les connaître pour être bien positionné dessus.
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Que la fin de votre roman soit gravée dans votre tête avant de commencer à écrire ou qu’elle vous vienne au fur et à mesure de l’avancée de votre projet, il y a une chose qu’un auteur doit maîtriser s’il veut laisser une impression durable à ses lecteurs : savoir finir une histoire.
La fin d’une histoire a un impact énorme sur comment les lecteurs se souviendront de votre livre. S’ils sont déçus par la fin du dernier chapitre, ils seront moins à même de le relire et encore moins de le recommander autour d’eux. Si le commencement de votre livre va déterminer si le lecteur continue de lire ou non, la fin sera décisive pour transformer un lecteur en fan.
Bien sûr, il n’existe pas de « bonne » fin universelle. L’écriture est un art et l’art est avant tout subjectif. Chaque lecteur appréciera un film ou un livre pour différentes raisons.
Cependant, l’écrivain doit prendre en considération les attentes du lecteur et l’histoire sera meilleure s’il répond à ces attentes (ou s’il n’y répond pas de façon intentionnelle).
Ces attentes varient d’un lecteur à l’autre, mais il est possible de les anticiper en tenant compte des éléments suivants :
– Le genre,
Si vous écrivez une romance, sachez que beaucoup de personnes ne comprendront pas que votre fin sorte du « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » (ou à minima un « ils furent heureux sur le moment »).
– la structure de l’intrigue
Si vous suivez le voyage du héros de Campbell pour la structure, votre héros se retrouvera à son point de départ, mais transformé par son expérience.
– le lectorat cible,
Un enfant aura des attentes très différentes d’un adulte.
– le thème du livre,
Votre thème et l’impression que vous voulez laisser à votre lecteur détermineront si vous voulez répondre à son attente ou, au contraire, la contrarier de façon intentionnelle (si vous la contrariez, assurez-vous quand même qu’elle soit fidèle au personnage, à l’intrigue et au thème que vous avez choisi sinon le lecteur sera complètement perdu).
Puisque je n’ai pas la prétention d’avoir inventé l’eau chaude et que d’autres ont déjà fait cela bien mieux que moi, voici une liste des 6 types de fins que l’on peut trouver dans un roman :
Emballées avec un gros nœud rose. La fin résolue répond à toutes les questions posées dans le roman et dénoue tous les nœuds de l’intrigue. Tout ce qui arrive au personnage principal est clairement explicité au lecteur.
Très souvent utilisée dans les romans « stand alone » pour lesquels aucune suite ou ambition de série n’est pressentie (sauf si c’est le dernier volet de la série). Elle est très utilisée pour les romances (Et ils vécurent heureux…), mais pas que.
Ce type de fin soulève plus d’interrogation qu’il ne donne de réponse, et laisse le lecteur avec l’envie de savoir ce qui va se passer après. Cela laisse généralement pensif, on se remémore toutes les épreuves que le héros a traversées et laisse notre imagination inventer la suite non écrite.
Tout ne doit pas être non résolu. Il faut répondre à certaines questions ; laisser un os à ronger au lecteur. Mais des questions doivent être en suspens et de nombreuses portes laissées ouvertes.
L’anticipation et l’excitation qu’une fin non résolue crée la rendent idéale pour une série de livres. Qui n’adore pas (déteste) un bon cliffhanger ?
Les fins ambiguës laissent le lecteur en train de se demander « Et si… ? ». Plutôt que d’écrire explicitement ce qui arrive aux personnages à la fin du roman, la fin ambiguë instille un léger doute qui va laisser la porte ouverte aux spéculations sur ce qui va se passer après. La fin n’est pas non résolue, mais reste soumise à interprétation.
C’est la fin qu’il vous faut si vous voulez que le lecteur continue à réfléchir, après sa lecture, au message véhiculé par votre roman.
Une fin résolue répond à toutes les questions et met donc fin à la réflexion. En revanche une fin ambiguë bien tournée tentera de rapprocher le lecteur de ce que l’auteur a voulu dire à travers son histoire.
Vous avez conduit vos lecteurs à croire que votre roman va se terminer d’une certaine façon, mais (en bon sadique) vous ajouter un rebondissement qu’ils n’avaient pas vu venir à la dernière minute.
Une fin inattendue réussie est une vraie source de fierté pour un auteur. D’autant plus que, aujourd’hui, les lecteurs/spectateurs abreuvés en permanence de films et de séries sont devenus très difficiles à surprendre.
Attention néanmoins, car une fin inattendue mal tournée peut frustrer les lecteurs et les rendre furieux. Même inattendue, même surprenante, la fin doit être cohérente avec le reste du roman.
Agatha Christie était la reine des fins inattendues. Celle des « Dix petits nègres » est devenue légendaire.
Dans les romans dans lesquels toute l’intrigue repose sur un mystère (« Qui est le meurtrier ? » par exemple). Les fans du genre « s’attendront à être surpris » et seront même déçus s’ils ne le sont pas. Cela ne veut cependant pas dire que le retournement doit venir de nulle part. Pas de Deus ex machina s’il-vous-plait !
Comme le petit Poucet, vous devez laissé des miettes de pain tout au long du livre, préparez le terrain pour que le lecteur puisse s’y référer quand il aura le mot de la fin et qu’il puisse se dire : « Mais oui, bien sûr ! »
Si vous suivez le « Voyage du héros » de Campbell comme structure narrative, votre histoire est un cycle dans lequel le héros revient, à la fin, à son point de départ (souvent au sens métaphorique).
En d’autres termes, l’histoire se termine là où elle a commencé que ce soit d’un point de vue géographique (au même endroit), contextuel (la même situation) ou événementiel (les mêmes actions).
Plus commune dans la fiction de genre, ce type de fin a l’avantage de donner une direction pendant que vous écrivez. Après tout, vous allez finir là où vous avez commencé. Mais n’allez pas croire que cela rend l’écriture plus facile. Au contraire, c’est à vous de donner plus de profondeur à ces actions et événements répétés afin qu’à la fin, ils donnent une sensation complètement différente.
Aussi connue sous le nom d’Épilogue, elle montre ce qui arrive au monde dans lequel se déroule l’histoire après la clôture de l’histoire du héros, à un point plus ou moins éloigné du futur.
S’il vous reste des choses à dire à la fin de votre histoire, ou quelques morceaux à recoller, mais que vous n’en avez pas eu l’occasion durant le récit, alors c’est la fin pour vous.
Attention, cependant que la fin étendue vient en plus d’une fin traditionnelle et ne suffira pas à rattraper une fin bancale. Elle est juste là pour donner un coup d’œil aux conséquences du récit sur le reste du monde concerné par l’histoire.
Maintenant que vous avez une vue d’ensemble sur les différentes fins possibles et comment vous en servir, voici une petite compilation de trucs et astuces pour créer une fin qui restera dans les mémoires de vos lecteurs.
Même si votre histoire comporte plusieurs intrigues et sous-intrigues, tous les livres tournent autour d’une question posée dans le premier chapitre : Qui a tué le docteur Lenoir ? Cet homme et cette femme vont-ils finir ensemble ? Va-t-il sauver le monde ? Vont-ils sauver leur couple ? Etc.
C’est cette question qui sera la force motrice de votre intrigue. Vous voulez donc vous assurer que vous y répondez avant la fin du livre.
Même si votre livre est le premier d’une longue série, il faut que chaque livre de la série possède sa propre question centrale et que vous y répondiez avant la fin pour qu’il soit complet.
Votre personnage a traversé l’enfer tout au long du roman, laissez-le donc voir un peu de la beauté du monde pour lui permettre de reprendre son souffle. Un peu d’espoir pour lui permettre de s’engager dans une nouvelle aventure.
Même si votre fin doit donner envie au lecteur d’en savoir plus, il doit refermer le livre en se disant que ce monde est cruel, mais aussi merveilleux.
Ce n’est pas parce que vous avez su amener le lecteur jusque-là que vous devez vous relâcher. Même si certains genres induisent un certain type de fin, vous ne voulez pas que vos lecteurs vous voient arriver à cinquante kilomètres.
En d’autres termes, même si une résolution aux questions posées est attendue, il est de votre devoir d’auteur de proposer une fin qui reste originale et intéressante ; pour cela, le conseil est le même que celui pour éviter les clichés : allez plus loin que votre première inspiration. Si c’est la première que vous avez eue, dites-vous que c’est probablement la première à laquelle penseront les lecteurs. Continuez à creuser après votre première idée, voire après la deuxième et la troisième.
(Lisez l’article : Comment éviter les clichés)
D’une certaine façon, la dernière ligne d’une histoire est encore plus importante que la première. C’est la dernière impression que vous laisserez dans l’esprit du lecteur et le point final de votre livre.
Réfléchissez au genre d’émotion sur laquelle vous voulez que votre lecteur referme votre livre et demandez-vous quelle image finale pourrait le mieux provoquer cette émotion.
« Vous devez boucler la boucle. Vous devez terminer là où vous avez commencé. Vous devez prendre la vérité en laquelle votre personnage principal croyait au début de l’histoire et l’exposer comme le mensonge qu’elle est à la fin. Dans votre fin, le personnage principal n’a pas à obtenir ce qu’il veut, mais il doit obtenir ce dont il a besoin. » Jenn Bailey
(Lisez l’article : « Jusqu’où aller dans la construction de ses personnages ? »)
Il y a un équilibre à trouver pour une bonne fin. Si vous ne répondez pas assez aux questions posées, la fin aura l’air précipitée, bâclée et insatisfaisante, mais si vous répondez à trop de questions, le dénouement sera trop lent.
Alors que faire ? Je pense qu’il est préférable de faire confiance à vos lecteurs, plutôt que de passer des chapitres entiers à vous assurer que toutes les questions que vous avez posées ont reçu une réponse. Ne vous inquiétez pas trop pour vos lecteurs. Ils tireront leurs propres conclusions.
L’erreur à ne pas commettre, c’est de garder toutes vos résolutions pour les cinq dernières pages et de vous retrouver coincé. Il vaut mieux distiller les réponses au goutte-à-goutte, cela permettra à votre récit de respirer.
Je termine sur un dernier conseil : quelle que soit la fin que vous avez choisie pour votre roman, gardez toujours en tête l’histoire qui l’a précédée et donnez-lui la fin dont elle a besoin. N’essayez pas de trouver celle que vous pensez que vos lecteurs attendent, et tout le monde sera satisfait.
À vous ! Quelle est votre façon préférée de terminer une histoire ? Avez-vous une méthode particulière ? Dites-le dans les commentaires en dessous.
Image par Gerd Altmann de Pixabay
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Vous voulez savoir comment on trouve une idée de roman? Je vais vous le dire, mais laissez moi d’abord vous raconter une histoire.
Le 2 décembre 2017, je passais un dimanche tranquille avec ma belle-famille. Ma compagne était alors enceinte de plusieurs semaines. Nous savions que ce serait un garçon, et nous savions que nous l’appellerions Charlie. A cette époque, bon nombre des conversations tournaient autour de la grossesse, des bébés et des enfants.
Mon adorable belle-mère s’inquiétait à voix haute de l’effet potentiellement néfaste des smartphones et tablettes sur les tout-petits. J’allais dans son sens, et je racontais comment, étant enfant, je passais des heures dans ma chambre à jouer avec mes figurines, à leur inventer des aventures. C’est sans doute grâce à cela que j’avais acquis ce goût et cette « aisance » à raconter des histoires. Si les tablettes avaient existé en ce temps-là, j’aurais probablement passé tout mon temps le nez collé dessus et ma vie aurait été très différente. J’ai toujours placé l’imagination et la créativité très haut sur l’échelle de mes valeurs.
Ma compagne enchaîna en se rappelant que, étant petite, elle avait un ami imaginaire qui la suivait partout. Un homme invisible du nom de Harold et…
C’est ce qu’il s’est passé dans ma petite tête. Il y a eu une collision, un choc frontal entre deux idées : un enfant imaginatif qui s’invente des histoires et un ami imaginaire invisible. Ainsi est né le concept de « Charlie et le magicien invisible ».
Ce phénomène n’est pas rare. Il est même particulièrement fréquent pour tout et n’importe quoi. J’ai des courgettes, j’ai du fromage… BING ! Je fais un gratin de courgettes.
C’est également ainsi que bon nombre d’idées d’invention émergent. J’ai une moto, j’ai des skis… BING ! J’invente la motoneige (ou Ski-doo pour les Québécois).
Bref, ce que nous appellerons ici l’inspiration peut se manifester n’importe où, n’importe quand et à n’importe quel sujet. Les Grecs de l’antiquité appelaient les muses, Stephen King y fait référence comme au type qui squatte son garage et pille son frigo, Elizabeth Gilbert l’imagine comme des entités magiques qui nous rendent visite… peu importe. Cette inspiration, c’est elle qui décide où, quand et comment elle frappe.
« Mais alors, me direz-vous, comment savoir si cette inspiration va un jour me bénir de son touché gracieux et me faire don d’une idée de roman ? Je vais peut-être attendre toute ma vie pour rien ! »
Tututut ! Pas de défaitisme prématuré ! L’inspiration est comme un joueur de baseball qui s’entraîne à la frappe. Plus vous lui envoyez de balles, et plus il a de chances de réaliser un home run.
Voici donc des sources d’inspiration connues et reconnues pour leur efficacité qui vous permettront d’approvisionner votre inspiration en matière première.
Vous l’avez compris avec mon exemple, une idée peut vous venir n’importe où.
Stephen King a eu l’idée de la scène d’ouverture du roman Carrie en faisant un petit boulot de nettoyage du vestiaire des filles, dans un lycée. S’il était resté chez lui, le nez collé sur sa machine à écrire, à attendre que l’inspiration vienne, il serait peut-être encore prof de lycée et non l’un des auteurs les plus prolifiques de ce siècle.
Il convient donc de sortir, de s’aérer l’esprit. D’abord parce que l’air frais est un excellent stimulant, mais aussi parce qu’observer la vie en 3D qui se déroule devant vos yeux est source d’inspiration.
Vous devez donc être attentif à ce qu’il se passe autour de vous. Soyez un spectateur actif, ne vous contentez pas de mettre un pied devant l’autre en attendant que cela se passe. L’idée de roman que vous recherchez peut venir de n’importe où : la forme d’un nuage, le braiment d’un âne au loin, la démarche d’un passant…
Faites ce qui vous convient le mieux. Certains trouvent une grande source d’inspiration dans une promenade en pleine nature, d’autres s’abreuvent en observant les gens passer depuis une terrasse, un verre de vin à la main.
Il n’y a pas UN type de sortie meilleur qu’un autre. Vous devez avant tout y prendre du plaisir.
Avez-vous déjà essayé le canoë ? La nourriture coréenne ? L’accrobranche ? Le théâtre d’improvisation ? La peinture sur soie (ou sur soi ) ?
L’expérience est pour moi le plus grand des trésors. C’est ce qui fait de nous des êtres riches et complets. J’ai essayé des centaines d’activités (dans la limite de mes moyens) tout au long de ma vie, et je ne connais pas de meilleures sources d’inspiration pour avoir une idée de roman.
Vous découvrirez de nouvelles sensations, de nouvelles façons de voir les choses et les gens, de nouvelles émotions. C’est le saint Graal de tout auteur qui souhaite transmettre des émotions à ses lecteurs et cette manne est abondante et très accessible. Pourquoi s’en priver ?
La réponse à cette question est très souvent la peur. Nous avons peur de ne pas y arriver, nous avons peur d’être ridicules devant les autres. Heureusement pour nous, 99,99 % de ces autres personnes ne s’attendent pas à ce que vous soyez parfait dès votre premier essai, et 101 % de ces mêmes personnes se fichent complètement de vos performances et ne vous regardent même pas.
Donc, pas d’excuse.
Parfois, le début d’une idée de roman ne part pas d’un concept, mais d’un personnage. Un caractère, une personnalité loin des clichés habituels qui portera une histoire d’une façon inédite.
J’ai une bonne nouvelle ! Les rues de votre ville ou village sont bondées de personnages comme ceux-là. Il ne tient qu’à vous de les rencontrer et de les découvrir.
Pour réussir, quelques conseils :
Ne les informez pas que vous cherchez de l’inspiration en eux, en tout cas pas au début. Qu’ils puissent se retrouver propulsés dans une histoire dont ils ne savent rien et dans la peau d’un personnage sous le total contrôle de la plume d’un inconnu peut en effrayer plus d’un.
Écouter plus que vous parler. C’est vous qui êtes en quête d’inspiration, pas eux. Vous devez donc avoir les oreilles ouvertes et la bouche fermée. Heureusement, la plupart des personnes aiment parler d’elles et n’ont pas besoin d’être poussées très longtemps avant de raconter des histoires et de se dévoiler.
Si vous trouvez le personnage de vos rêves parmi une de vos connaissances, gardez le ou les traits de sa personnalité qui vous intéressent, grossissez-les jusqu’à la taille souhaitée… et changez tout le reste. Décrire de façon trop précise une connaissance peut devenir très délicat si la personne en question ne se sent pas flattée par la description. La perception des autres est aussi imprévisible que le tirage du loto. Vous ne pouvez jamais savoir comment ils réagiront.
Si vous avez pour ambition d’écrire votre premier roman, je vous conseille vivement de débuter avec un sujet que vous maîtrisez déjà.
Bien sûr, vous pouvez écrire sur tout ce que vous voulez. En théorie, vous ne souffrez aucune limite. En pratique, si vous abordez un récit à une époque ou dans un contexte dont vous ignorez tout, vous devrez vous immerger dans des heures et des heures de recherches et de documentation afin de comprendre le contexte de votre propre histoire. Vous devrez vous efforcer de comprendre tous les tenants et les aboutissants de chaque événement en partant de zéro. C’est une difficulté qui s’ajoutera à l’apprentissage de la construction d’une intrigue, du développement des personnages, de la structure de l’histoire, du choix du temps, du point de vue, etc.
Bref, si vous débutez, simplifiez-vous la vie.
Si vous avez passé votre enfance dans les Vosges à escalader des montagnes avec votre papy, vous connaissez déjà le vocabulaire de l’alpinisme, les difficultés que cela représente, les risques de cette activité… Vous êtes déjà imprégné de ce contexte. Rendez-vous service, et commencez par là.
Vous pourrez écrire une romance pendant la révolution péruvienne du XVIIe siècle quand vous maîtriserez les bases de l’écriture d’un roman.
Avez-vous déjà observé des enfants qui jouent ? Quand ils n’ont pas le nez collé à un écran, leur faculté à ouvrir leur esprit et à explorer l’imaginaire à travers le jeu est infinie. C’est la base de toute source d’inspiration, sa substantifique moelle.
Si vous avez réussi à garder cette âme d’enfant, vous n’avez sans doute pas besoin de lire cet article. Chaque information que vous recevez peut être retournée et reconvertie en idée de roman, comme les enfants qui s’amusent avec la boîte du jeu que vous venez de leur offrir plutôt qu’avec le jeu lui-même.
Si, comme pour beaucoup, l’éducation scolaire a remplacé tout ou partie de cette créativité débridée par des compétences organisationnelles, alors vous pouvez remplacer ce que vous avez perdu en observant les enfants jouer.
C’est toujours frais, inattendu, expérimental, décomplexé, drôle et à contre-courant de nos éternels schémas.
À consommer sans modération.
La vie est la plus grande créatrice de bonnes histoires. Les intrigues au sein de la cour des rois et des reines, les drames passionnels, les enquêtes à rebondissement, tout s’est déjà déroulé un jour, quelque part dans le monde, et reste libre de droits. Vous n’avez qu’à vous servir.
Lorsque je parle d’histoire, c’est au sens large du terme. Vous pouvez tout aussi bien trouver une idée de roman dans un manuel scolaire sur l’histoire de France qu’à la page des faits divers de votre gazette locale. Il vous suffit pour cela de la parcourir avec l’esprit ouvert. Gardez toujours cette question à l’esprit « Qu’est ce qui pourrait servir de base à un bon roman ? »
Les histoires racontées par vos proches et vos connaissances peuvent également être une grande source d’inspiration.
Dans le théâtre d’improvisation, il arrive très souvent que l’animateur de la soirée donne une contrainte de jeu (appelée catégorie) aux comédiens en plus du thème à traiter. Si le public est souvent saisi d’effroi ou d’admiration quand cela arrive, les joueurs, eux, sourient intérieurement.
En effet, les improvisateurs aguerris savent qu’une contrainte, loin d’être handicapante pour la création d’une histoire, est au contraire un facteur facilitant et une source d’inspiration.
Lorsqu’elle est débridée, l’imagination galope comme un cheval sauvage. Elle court sans but et part dans tous les sens. Il peut alors être difficile de tirer UNE idée du flot ininterrompu de balles qu’elle nous envoie dans tous les sens.
Une contrainte pose un cadre et canalise l’imagination. L’esprit part alors de la contrainte et développe tout ce qu’elle lui permet d’inventer. Selon mon expérience d’improvisateur et d’auteur, cela fonctionne très bien.
Que feriez-vous d’un polar sans crime ? D’un personnage qui change d’humeur à chaque chapitre ? D’une romance racontée du point de vue de la femme de ménage ? D’un meurtre commis avec une râpe à fromage ?
J’entends d’ici vos neurones palpiter
Si vous souhaitez puiser l’inspiration dans des thèmes d’improvisation théâtrale ou dans ces contraintes (appelées catégories), je vous invite à visiter le site de dramaction.
Pour finir, un dernier conseil qui vous évitera de véritables drames.
Vous est-il déjà arrivé d’avoir une super idée ! LA super-idée-géniale-de-la-mort-qui-déchire-tout ?
Vous l’avez eu un soir, juste avant de vous coucher, et vous ne l’avez pas noté en vous disant qu’il était impossible d’oublier quelque chose d’aussi génial… et le lendemain matin, votre idée de roman avait disparu. Impossible de remettre la main dessus, et ce malgré tous vos efforts.
Rassurez-vous, ce n’est pas Alzheimer, c’est complètement normal. Notre mémoire est une raquette pleine de trous et il vaut mieux prévoir un filet de sécurité.
Pour cela, rien de plus simple : notez toutes vos idées immédiatement soit sur un carnet papier que vous aurez toujours sur vous, soit sur une application de votre téléphone (Note, Evernote, etc.).
Notez-les toutes. Ne les jugez pas au premier abord. Pas de filtre, pas d’autocensure. Peut-être n’en aurez-vous jamais besoin, mais peut-être que cette idée griffonnée rapidement sur un coin de table sera le sujet de votre premier roman.
Qu’avez-vous à y perdre ? Une ligne sur un carnet ? Un quart d’octet de mémoire sur votre téléphone ?
Notez-les toutes !
C’est la fin de cet article. J’espère que vous aurez trouvé de quoi faire surgir idées, personnages et concepts nouveaux. Souvenez-vous qu’il ne suffit pas de mettre en pratique un de ces conseils une fois pour connaître l’illumination créative. C’est un processus continu qu’il faut entretenir et développer en permanence.
Vous avez maintenant des pistes pour faire pousser des idées. Suivez-en une, suivez en sept ou suivez en d’autres. Peu importe. L’important est que vous enclenchiez les moteurs de votre imaginaire et que, bientôt, le papier se noircisse. Une idée de roman ne vaut rien tant qu’il n’est pas écrit.
Maintenant, c’est à vous de jouer.
L’article 7 sources d’inspiration pour trouver l’idée de votre roman est apparu en premier sur Écrire et être lu.
Vendre son livre en librairies, c’est une consécration pour un auteur. Un peu comme d’être retenu par un éditeur, mais avec une différence notable : avoir son livre présent dans des points de vente comme la FNAC, Cultura, Espace culturel Leclerc ou n’importe quelle librairie française ou francophone ne dépend que de vous.
Pour cela, vous avez seulement besoin de temps et de courage, car être référencé dans les catalogues des libraires peut être un parcours semé d’embûches. Comme d’habitude, on n’a rien sans rien, mais c’est possible à condition de bien comprendre comment les livres sont distribués et référencés dans les librairies françaises, la différence entre ces deux notions et les avantages et inconvénients de chaque méthode pour toucher de nouveaux lecteurs potentiels.
Je réponds oui sans hésiter à condition de le faire intelligemment et de ne pas s’attendre à un raz de marée de ventes supplémentaires aussitôt le référencement terminé. Cela ne fonctionne pas comme cela.
Tout d’abord, mon expérience m’a plusieurs fois montré que le vente d’un ebook sur le site d’un libraire a peu ou pas d’intérêt (je ne parle évidemment pas des plateformes de drop shipping comme Amazon, iBook ou Kobo). Vendre un ebook sur le site d’une librairie suppose en effet que la librairie bénéficie d’un trafic important, ce qui n’est pas systématique.
De plus, les marges des libraires sur les ebooks sont trop importantes pour espérer dégager une rentabilité intéressante. C’est la raison pour laquelle je préfère garder mes ebooks sur Amazon ou, encore mieux, en vente directe et exclusive sur mon site (comme c’est le cas pour « Vendre son livre quand on n’a pas le temps [et pas d’argent] »).
Vendre son livre en librairies reste intéressant, mais essentiellement pour les livres papier, car cela place votre roman dans les habitudes d’achat des lecteurs potentiels. Tout le monde n’achète pas ses livres sur Amazon ou Kobo. Une part non négligeable de lecteurs restent fidèles à une librairie que ce soit une chaîne comme la FNAC ou Cultura ou un libraire de quartier.
Vous avez donc tout à gagner à être présents dans ses librairies, même si l’opération est moins rentable qu’en vente directe.
Avant tout, il faut bien comprendre la différence entre le référencement et la distribution.
La distribution, c’est amener physiquement votre livre dans une librairie afin que le libraire le pose bien en vue dans ses rayons (ou sur une étagère poussiéreuse au fond). Cela suppose donc toute la partie logistique d’impression, de livraison (par la Poste ou par livreur) et de facturation à la librairie.
Le référencement consiste à inscrire son livre sur l’un des catalogues en ligne consultés par les libraires et autres professionnels du livre (médiathèque, collectivité, etc.). En effet, tous ces professionnels ne commandent pas sur Amazon, mais sur des sites spécialisés comme Dilicom ou la Société Française du Livre.
En tant qu’autoédité, votre capacité de distribution est donc très limitée. À moins d’investir des dizaines de milliers d’euros dans l’impression, des véhicules de livraison et des démarcheurs commerciaux, votre rayon d’action se limite aux librairies situées dans votre secteur géographique.
Avoir votre livre référencé, par contre, permettra à n’importe quel lecteur de demander votre roman à n’importe quel libraire français ou francophone pour qu’il le commande à un fournisseur.
Donc, pour la faire courte : oui, vous devez absolument être référencé pour vendre votre livre en librairies. Mais cela ne signifie pas que votre livre apparaitra physiquement sur les rayonnages des librairies. Pour cela, vous devrez passer par la case « Distribution » mentionnée plus haut.
Avoir son livre référencé en librairie est un avantage certain, et comme toutes les bonnes choses, ce n’est pas gratuit. Il y a un prix à payer, vous n’y couperez pas, mais vous avez le choix sur la monnaie utilisée :
Je vous donne ici mon avis personnel sur ces méthodes. Vous verrez qu’il est plutôt tranché. Vous êtes évidemment libre de vous faire le vôtre.
Si vous avez du temps à revendre, alors vous voudrez peut-être référencer votre livre vous-même. Si c’est le cas, sachez que vous vous lancez dans une aventure épique dont peu d’auteurs sont revenus avec l’intégralité de leurs cheveux (vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu).
La première étape consiste donc à s’inscrire sur les sites de référencement les plus sollicités par les libraires comme Dilicom ou la Société Française des Livres (il y en a d’autres, comme Décitre, mais je ne parlerai que des deux plus importante).
Dilicom (Distributeurs LIbraires COMmunication) est une société détenue par une association de libraires et le groupe Hachette. C’est l’un des deux catalogues les plus utilisés avec plus de 8000 points de vente et plus de 15 000 éditeurs.
Dilicom est également le gestionnaire du Fichier Exhaustif du Livre qui référence plus de 1,4 million de titres.
Pour référencer votre livre sur Dilicom, vous devrez d’abord vous inscrire en tant que fournisseur et, déjà à ce stade, les difficultés commencent.
Afin de vous enregistrer, vous devrez fournir deux informations qui ne sont pas sans conséquence : votre numéro SIRET et votre numéro de TVA intracommunautaire.
Le numéro SIRET n’est pas très compliqué à obtenir, et la plupart des autoédités en obtiennent un en se déclarant micro-entrepreneur (ce qui N’est PAS une obligation). Pour cela, vous devez vous déclarer en tant que micro-entrepreneur sur le portail autoentrepreneur, puis vous déclarer à l’INSEE pour obtenir votre numéro SIRET. Pas passionnant, mais très faisable.
Le numéro de TVA intracommunautaire, c’est une autre paire de manches, car les micro-entrepreneurs n’en possèdent pas. L’un des gros avantages de la microentreprise est de ne pas être soumis à la TVA jusqu’à un seuil rarement atteint par un autoédité en termes de chiffre d’affaires (34 400 euros HT par an).
Pour obtenir ce numéro, vous devrez donc créer une société au sens classique du terme (SA, SARL, EURL) ou bien vous déclarer comme étant soumis à la TVA, même en tant que micro-entrepreneur.
Pour moi, cela revient à mettre volontairement sa tête sur le billot pour profiter de la vue… mais c’est vous qui voyez hein
La Société Française du Livre est le deuxième gros catalogue de référencement pour vendre son livre en librairies. C’est une filiale de la FNAC et il est très consulté par les collectivités et de nombreux points de vente et librairies françaises et francophones.
Pour inscrire son livre dans leur catalogue, pas de formulaire en ligne. Vous devez leur écrire à l’adresse email suivante : [email protected] ou à l’adresse postale : 3, avenue Charles Lindbergh, ZA du Haut de Wissous, 91320 Wissous.
La SFL se met ensuite en contact avec vous pour vous demander toutes les informations requises et roule ! Rien de très compliqué ici.
Mais (car il y a un « mais »), il faut bien prendre conscience de deux points importants :
1 — Être référencé à la SFL ne vous référence pas automatiquement à la FNAC.
Et non ! Ne me demandez pas pourquoi. C’est comme ça. Pour vendre votre livre aux lecteurs potentiels de la FNAC, vous devrez procéder à un second référencement directement auprès de la FNAC.
Pour cela, même principe que pour la SFL, mais aux adresses suivantes : [email protected] ou FNAC référencement Livres — 9 rue des bateaux-lavoirs — 94768 Ivry-sur-Seine par voie postale.
C’est toujours énervant de faire deux fois le même travail, mais ce n’est pas la mer à boire. En revanche le point suivant est, pour moi, rédhibitoire.
2 — La SFL vous considère comme un fournisseur et impose une remise
C’est donc à vous que revient la charge de :
Cela n’a l’air de rien, mais tout cela demande un temps et un travail non négligeable que vous devrez prendre en compte dans le calcul de votre rentabilité, car la SFL impose à tous les fournisseurs une remise systématique de 40 % sur le prix public.
Si on ajoute à cela les frais postaux, vous devez prendre conscience que vous passerez sans doute des heures à gérer de la logistique, de la comptabilité et des litiges (la SFL a une réputation de mauvais payeur) pour un gain financier faible, voire négatif.
Ça fait envie, hein ?
Je prône généralement le DIY (« Do It Yourself » ou « Faites-le vous-même » en anglais), car je pense qu’un auteur doit garder au maximum le contrôle sur ses œuvres et son activité. Si le slogan de ce blog est « Prenez en main votre vie d’auteur », ce n’est pas par hasard .
En revanche, je ne pense pas que ce contrôle soit à conserver coûte que coûte au détriment d’éléments importants comme l’efficience ou la rentabilité. C’est la raison pour laquelle, je vous invite à passer par un prestataire comme Bookelis, Librinova ou Books On Demand (BOD) pour cette partie spécifique (pour le reste, continuez à faire les choses vous-même).
Une image valant mille mots, je vous propose un petit tuto en vidéo afin de montrer comment référencer votre livre en 30 minutes sur tous les catalogues cités plus haut, avec un minimum de prise de tête et pour la modique somme de 19 € (payable une seule fois) avec Books On Demand.
C’est parti…
Une fois fait, vous n’avez plus à vous occuper de rien. Impression, envoi, facturation… tout est pris en charge par BoD qui vous enverra vos droits d’auteur directement sur votre compte sans rien vous demander.
Maintenant que votre livre est référencé, vous vous dites peut-être que vous allez maintenant vendre votre livre en librairies… et bien non.
Référencer son livre papier, c’est comme publier son ebook sur Amazon. Si personne ne sait qu’il existe, personne ne le commandera et votre livre végétera dans l’oubli et l’indifférence générale.
Que ce soit pour vendre son livre en librairies ou en ligne, vous devez vous faire connaître et faire connaître votre roman.
(Lisez l’article « Faire connaître son roman [même quand c’est le premier] »)
En ligne, cela passe par un marketing de contenu, la collecte d’email, la mise en place d’une newsletter et les réseaux sociaux.
En librairie, cela passe par le porte-à-porte. Prenez votre valise de VRP, chargez la Laguna, brossez-vous les dents et allez rencontrer les professionnels proches de chez vous. Ils sont plus nombreux que vous le croyez.
Il y a les libraires de quartier. Je vous conseille évidemment de les contacter, car ils ont souvent une clientèle fidèle que vous ne trouverez pas en ligne. Hélas, c’est souvent chez ces commerçants que l’accueil laisse le plus à désirer. La plupart sont adorables. Ils aiment les livres et les auteurs d’où qu’ils viennent. Mais il existe encore une minorité de pisse-froid qui feront la moue à la simple évocation du mot « auto-édité ».
Mon conseil : chouchoutez les premiers et tournez le dos aux seconds. Ces « commerçants » qui n’en ont que le nom vivent leurs dernières heures.
Les grandes chaînes spécialisées (Fnac, Cultura, Leclerc) ou généralistes (Carrefour, Intermarché, Leclerc) font beaucoup moins la fine bouche. Ils savent que les auteurs locaux amènent du monde lors des séances de dédicaces et ils vous accueilleront très volontiers.
Trop volontiers peut-être, car les auteurs indépendants sont nombreux à prendre contact avec eux et la liste d’attente est souvent longue (un responsable librairie près de chez moi compare son agenda à celui d’un ophtalmologue : D). N’hésitez donc pas à réserver vos créneaux plusieurs mois à l’avance pour vos dédicaces.
Lisez l’article « Réussir sa séance de dédicace »
Enfin les collectivités sont toujours en quête d’activité dans les médiathèques, en particulier pour les enfants. Prenez contact avec votre mairie ou votre communauté d’agglomération pour rencontrer les responsables et venez avec des suggestions d’activité (lecture, jeux, atelier d’écriture, théâtre, etc.). Le but ici n’est pas forcément de vendre des livres, mais plutôt de vous faire connaître auprès de la population du coin… et si un journaliste passe « par hasard » et pond un petit article dans la feuille de chou locale, c’est encore mieux
Avant toute chose, le porte-à-porte est une activité de contact et de relation de confiance. Beaucoup va donc dépendre de votre personnalité et/ou de votre préparation.
Quel que soit votre degré d’aisance avec les autres membres du genre humain, je ne peux que vous conseiller de vous préparer. En allant voir un libraire, vous devez savoir :
1 — Expliquer votre démarche : qui vous êtes, d’où vous venez et ce que vous attendez de votre échange. Les commerçants sont généralement des gens très occupés. Faites — leur gagner du temps, ils apprécieront.
2 — Être en capacité de raconter clairement de quoi parle votre livre et dans quel genre vous le classez. N’hésitez pas à d’abord faire un tour de la librairie afin de proposer un emplacement d’exposition pour votre livre et ayez toujours un exemplaire sur vous pour rassurer le libraire sur sa qualité.
Si vous êtes du genre timide et mal à l’aise avec les gens, vous pouvez utiliser une technique de réduction du stress. Très efficace, je l’utilise également avant les séances de dédicace.
Si le libraire se montre intéressé, vous pouvez lui proposer de laisser votre livre en dépôt-vente et éventuellement de compléter avec une séance de dédicace.
Le dépôt-vente est assez rassurant pour la libraire, car il n’a rien à perdre. Vous lui laissez quelques exemplaires de votre roman avec une commission intéressante (30-40 % sont ceux que l’on observe généralement) pour une période déterminée.
Il met votre livre en rayon et (normalement) le recommande à sa clientèle.
À la fin de la période, vous récupérez les invendus et le libraire vous reverse le montant des ventes moins sa commission.
C’est sans risque pour le libraire et l’occasion pour vous d’être découvert par de nouveaux lecteurs.
Si vous organisez une séance de dédicace, alors n’oubliez pas d’en faire la promotion de votre côté. Journaux et radio locaux, événements Facebook, flyers, affiches… faites de votre mieux pour attirer du monde. Plus vous attirerez les foules, plus le libraire sera content. N’oubliez pas que vous vous engagez sur le long terme. La relation doit être gagnant-gagnant.
Au final, vendre son livre en librairies requiert les mêmes éléments que le vendre en ligne : un référencement dans un catalogue consulté par le plus grand nombre et une communication marketing efficace pour le faire savoir. Ils sont comme la farine et le levain, indispensables l’un et l’autre pour faire lever la pâte à pain. Si l’un des deux manque, c’est raté !
Votre livre est-il référencé en librairie ? Êtes-vous passé par un prestataire ? Si oui, lequel et en êtes-vous satisfait ? Quelle est votre expérience avec les libraires ?
Dites-le-moi dans les commentaires.
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Douter de soi est comme avoir un cancer non diagnostiqué. Alors que nous sommes pressés vers la perfection morale, intellectuelle, le culte de l’apparence tout en devant absolument être soi-même, nous sommes rongés par notre inconscient, nos pensées chaotiques et le regard qu’on porte sur soi.
Réfléchissez-y une seconde. Pourquoi les gens intelligents procrastinent ? Pourquoi les gens motivés s’autosabotent ?
Pourquoi, malgré le nombre immense d’opportunités que nous saisissons ou le nombre de compétences que nous acquerrons, certains d’entre nous continuent de plafonner en termes de succès ? Comme s’il y avait une espèce de plafond de verre que nous ne savons pas comment briser et qui nous fait douter sur notre capacité à réussir, parfois même sur notre destinée à réussir.
Pourtant cela ne peut pas être un problème de ressources ou d’opportunités. Nous vivons une époque ou il n’y en a jamais eu autant. Il suffit d’allumer son smartphone ou son ordinateur pour en trouver à la pelle !
D’un côté, il y a ceux qui ont toutes ces opportunités et ne voient jamais leur rêve décoller. De l’autre côté, il y a ceux qui pataugent dans 20 centimètres de boue et qui rencontrent le succès, la gloire et la richesse.
Prenez Albert Einstein par exemple, il a quitté l’école à 15 ans et échoué à l’examen d’entrée de l’école polytechnique de Zurich. Pourquoi restera-t-il dans la mémoire du monde comme l’un des hommes les plus intelligents de la planète, alors que tous les ingénieurs de la Nasa resteront de sinistres inconnus jusqu’à la fin des temps ?
Les théories et conseils ci-dessous sont adaptés de ceux donnés par le philosophe et auteur Peter Sage lors du TEDx de Patras.
Physiologiquement, on peut dire que notre système nerveux est câblé pour le confort. Il aime la certitude et le calme.
En revanche notre esprit, qui fait qui nous sommes, est câblé sur le développement, c’est-à-dire l’incertitude et la mise en danger.
Ces deux « organes » cohabitent en chacun de nous et génèrent en nous une frustration. C’est ce qui fait que nous nous disons « Pourquoi je ne me bouge pas pour aller écrire ? » quand nous sommes vautrés dans le canapé, et c’est ce qui nous fait dire « Mais pourquoi je me prends la tête à écrire un livre que personne ne lira ? » quand nous sommes penchés sur notre clavier.
C’est cette frustration et la tension entre la zone de confort et la zone de danger qui pousse bon nombre à douter de soi et à continuer de pédaler dans leur roue comme des hamsters.
Regardons notre cerveau et ce qui le différencie de celui des animaux : le néocortex du lobe frontal.
Il n’est opérationnel que vers l’âge de 7 ans. C’est la raison pour laquelle les bébés dorment autant et pourquoi les plus jeunes vivent une vie faite de jeux et de rêves sans pensées critiques. C’est aussi la raison pour laquelle ils sont aussi impressionnables et faciles à manipuler.
« Donnez-moi un enfant pendant 7 ans et je vous rendrai un homme » Aristote
Imaginons une scène (fictive, je vous rassure)
C’est mon tour d’aller faire les courses et je suis seul avec mon Charlie de 3 ans. Sa mère est au travail et elle n’aura pas le temps de remplir le frigo. Je dois donc m’en occuper.
Le truc, c’est qu’en ce moment, ça ne va pas très fort. Nous avons eu des dépenses imprévues et nous sommes déjà à découvert le 10 du mois. En plus, le matin même, je me suis disputé avec madame et je rumine mes arguments depuis qu’elle est partie travailler.
Charlie, lui, n’a aucune idée de ce qu’il se passe dans ma vie d’adulte. Il ne vit pas dans ce monde. Alors quand nous arrivons à la caisse, ils voient les jouets que les chefs de rayon ont habilement placés à la hauteur de ses yeux.
« Papa je veux un jouet ! »
« Non tu ne peux pas. On n’a pas les moyens et ce n’est pas le moment »
Ceux qui ont des enfants savent qu’ils sont des experts dans l’art de la persistance, alors il continue.
« Papa ! Papa ! Je veux un jouet ! Est-ce que je peux avoir un jouet s’il te plaît ? »
Charlie ne vit pas dans le monde des découverts bancaires. Il ignore que le banquier va m’appeler encore et encore pour me dire de trouver une solution. Il ne rumine pas les arguments que je vais ressortir à sa mère ce soir pour gagner notre dispute du matin. Tout cela tourne dans ma tête et je pète un câble :
« Tu ne peux pas avoir un jouet, car tu n’es pas sage, tu n’es pas un gentil garçon aujourd’hui ».
Je pense que cela va garder Charlie calme et me permettre de retourner à mes problèmes d’adultes. Mais ce que j’ignore, c’est ce que Charlie entend. Il entend : « Je ne suis pas sage », « Je ne suis pas un gentil garçon », « Je ne le mérite pas ».
Le plus grave, c’est qu’il va passer le plus clair de sa vie à vérifier inconsciemment cette croyance. Il va même la vérifier en s’autosabotant si jamais la menace du succès mets en péril le modèle du monde qu’il s’est construit. Obnubilé par mes préoccupations (légitimes) et sans le savoir, j’ai enseigné à mon fils à douter de lui-même.
Alors, comment changer cela ? Comment renverser la vapeur pour arrêter de douter de soi ? Voici les 3 défis que vous devrez relever pour y arriver.
L’auteur et philosophe Peter Sage le dit très bien :
« Nous ne nous élèverons jamais plus haut que la propre opinion que nous avons de nous-même. »
Or cette perception de vous-même est déjà faite à l’heure où vous lisez ces lignes. Nous nous la construisons pendant nos sept premières années, quand nous avons pensé être aimés ou non de ceux qui nous importent le plus.
De la même façon, personne ne peut nous aimer plus que nous nous aimons nous-mêmes. Au final c’est donc un travail à réaliser sur l’estime de soi, l’amour de soi et la confiance en soi.
Un sujet que j’ai déjà traité ici même dans l’article que je vous invite à lire : « 10 traitements chocs pour améliorer l’estime de soi »
Nous sommes des êtres d’habitudes. Notre néocortex est le centre de nos prises de décisions. C’est l’organe le plus complexe et le plus exigeant de notre corps. Il représente seulement 1/150e de notre masse corporelle, mais utilise 20 % des calories totales consommées chaque jour.
Quand nous utilisons notre néocortex, notre esprit tire ses conclusions inconscientes et fait quelques raccourcis : « Tu utilises ton intelligence pour prendre cette décision. Ça doit donc être une bonne décision. »
Mais votre cerveau, comme votre corps, se moque de savoir si vous prenez une décision intelligente ou non, son rôle à lui est de s’adapter à ce que vous lui proposez. Donc si vous prenez les frites à la place de la salade, et que vous répétez cette décision plutôt que d’utiliser l’intelligence de votre néocortex, alors cette décision émigre dans le mésencéphale et devient un comportement inconscient, un schéma que l’on appelle une habitude.
Cela peut être une bonne chose, car il y a de bonnes habitudes, mais cela crée parfois des situations incongrues. Vous êtes-vous déjà habillé et préparé pour aller travailler un jour férié ? ou vous êtes-vous demandé ou sont passé les 2 derniers kilomètres de voiture pour rentrer à la maison ?
Ces situations cocasses (ou inquiétantes) nous arrivent parce que nous n’utilisons notre néocortex que 5 % de notre temps, les autres 95 % du temps, nous dormons éveillé. Nous sommes sur pilote automatique.
C’est comme si notre pensée critique était une fourmi. Travailleuse et déterminée. Elle sait ce qu’elle veut et elle marche vers le nord pour atteindre son but conscient : sa vision de la réussite.
Le problème, c’est qu’elle marche sur le dos d’un éléphant qui va vers le sud. Cet éléphant c’est notre inconscient avec ses croyances limitantes, ses schémas limitants, et tous nos problèmes non résolus qui poussent à douter de soi. C’est pourquoi nous nous auto-sabotons.
L’esprit est comme une boussole. Il ne peut pointer que dans une seule direction à la fois. Quand nous utilisons notre pensée critique les 5 % du temps, nous sommes capables de prendre cette boussole et de la pointer dans la direction que nous voulons. C’est ce que notre libre arbitre nous permet de faire.
Mais ce n’est pas ce que nous faisons 95 % de notre temps, et dès que nous lâchons cette boussole, elle revient d’elle-même à son orientation par défaut qui, malheureusement, est négative pour la plupart des gens.
Il n’est pas possible de fonctionner sur la pensée critique 100 % de notre temps. Tôt ou tard, le pilote automatique reprend le dessus et nous retrouvons nos mauvaises habitudes.
En revanche, il est possible de changer ses habitudes. De répéter les mêmes bonnes actions suffisamment longtemps pour qu’elle passe dans notre mésencéphale et que ce pilote automatique réoriente sa boussole dans la direction qui nous convient.
Notre attention sera toujours battue par notre environnement.
Imaginons : vous adorez la musique, mais vous détestez le jazz. Ce n’est pas votre truc. Vous préférez la variété française. Vous en écoutez dans votre voiture pour aller travailler, mais votre voiture tombe en panne et doit rester au garage pendant une semaine. Alors vous allez covoiturer avec un collègue le temps de la faire réparer, et ce collègue adore le jazz. Il en écoute tous les jours pendant tous ses trajets.
Peu importe ce que vous pensez consciemment, en moins de 3 jours vous allez taper du pied en cadence et au bout de 5 jours, vous chantonnerez « Take Five » sous la douche. Nous ne sommes pas capables de choisir ce que nous sommes programmé pour faire. Nous ne pouvons que choisir la façon dont nous sommes programmés.
En d’autres termes, vous pouvez passer une heure par jour devant la glace à vous dire que vous êtes un winner. Si vous vivez avec une personne qui passe son temps à vous répéter que vous ne valez rien… à un moment vous allez finir par la croire.
C’est la loi de la conformité. Si vous vivez avec 9 accrocs à l’héroïne, vous finirez pas devenir le 10e. SI vous vivez avec 9 personnes positives qui cherchent à faire grandir les autres en leur montrant à quel point ils sont géniaux, vous deviendrez le 10e… ou vous partirez.
Alors, comment changer cela ? Voici trois conseils que je partage avec vous.
Nous sommes des machines à nous adapter. Notre corps n’a pas d’autre choix que de s’adapter à notre environnement, en revanche nous pouvons choisir l’environnement auquel il s’adapte : la salle de gym ou le fastfood. Le corps s’en fiche, il s’adapte.
C’est la même chose avec notre esprit. Là aussi, il y a deux types de nourriture, deux types d’environnement : la nourriture saine et le fastfood. Quand on sait que les deux sources qui constituent 90 % de notre environnement sont les médias mainstream et les gens que nous fréquentons ; les leviers d’action deviennent évidents.
Si vous croyez que le travail des médias est de vous informer, alors j’ai une information pour vous : vous vous trompez.
Le job des médias est de vous fournir des nouvelles négatives, car il a été prouvé que nous sommes câblés pour plus réagir au négatif qu’au positif. Les médias peuvent ainsi vous garder devant votre écran et vous vendre des pubs et des statistiques.
À titre personnel, je n’ai pas regardé un journal télévisé, écouté des infos à la radio ou lu un journal depuis plus de 7 ans et c’est l’une des meilleures décisions de ma vie. Parce que vous ne pouvez pas regarder les médias et être positif, c’est comme de vouloir maigrir en vivant dans un McDonald. Peu importe le nombre d’heures que vous passerez au gymnase, ça ne peut pas marcher.
Quand je raconte cela, souvent les gens me demandent : « Mais alors comment tu sais ce qu’il se passe dans le monde ? »
C’est une question qui me fait rire, car plein de choses se passent dans le monde sans être traitées par les médias. La bonne question est sur quoi vous voulez vous concentrer ? Baladez-vous dans la forêt amazonienne en levant la tête et vous verrez un colibri nourrir ses petits. Écoutez les médias et ils vous montreront un anaconda en train de dévorer une proie. Pourtant, les deux choses se passent.
Comme vous, je ne sais donc pas ce qu’il se passe dans LE monde, mais je sais ce qu’il se passe dans MON monde et si quelque chose d’important arrive, l’info saura me trouver.
Donc, arrêtez de nourrir votre esprit avec les raisons pour lesquelles le monde ne fonctionne pas et décidez sur quoi vous voulez fixer votre attention.
Lisez l’article « Mon secret pour être plus productif (et plus heureux) »
On peut changer d’amis. C’est possible et, pour certains, c’est souhaitable. Mais on ne peut pas changer sa famille.
Ma belle-mère me rappelle à quel point je ne mérite pas son fils chéri, mon père me répète que je devrai changer de métier, mon oncle rigole quand je dis que je suis écrivain, etc.
Effectivement, nous n’avons pas ce choix. La meilleure solution reste d’aimer sa famille et de choisir ses amis.
Nous vivons une époque bénie pour ceux qui veulent devenir une meilleure version d’eux-mêmes et arrêter de douter de soi. L’accès à l’information et aux aides et soutiens n’a jamais été aussi simple. Alors, choisissez les infos positives qui vous permettront de réorienter votre boussole vers là où vous voulez aller.
Aujourd’hui, il n’y a plus d’excuses à ne pas le faire, mais si vous décidez de ne pas le faire, alors vous serez coincé dans une vie qui ne vous appartiendra pas.
Si vous ne décidez pas d’être la star du film de votre vie, alors vous resterez le second rôle dans la vie de quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui vous ressemble, mais qui n’est pas vous.
Comme nous l’avons vu précédemment, les mauvaises croyances, les mauvais schémas sont profondément ancrés en nous depuis notre enfance. Leurs racines sont profondes et nous n’avons souvent pas le recul nécessaire pour les extraire nous-mêmes.
Nous les portons en nous depuis si longtemps que nous ne les reconnaissons même pas. Elles font partie du paysage. Certaines de ces croyances se font même passer pour nos meilleures amies.
C’est pourquoi une aide s’avère souvent nécessaire à cette étape.
Trouvez-vous un coach, un mentor, un psychologue ou thérapeute qui connait les méandres de l’esprit humain. Pas quelqu’un qui va vous apprendre des compétences, mais qui va vous aider à identifier vos schémas négatifs et vous aider à vous en débarrasser.
C’est seulement en créant de meilleures habitudes, en programmant son cerveau délibérément, et en dirigeant soi-même sa boussole dans la bonne direction que l’on peut arrêter de douter de soi ; en étant celui que nous voulons être pendant les 95 % du temps où nous dormons éveillés. Le but ultime est la maîtrise de soi-même.
Travailler sur soi est le seul moyen de rester centré et sûr dans le chaos. C’est le meilleur moyen de gérer l’incertitude. On peut alors devenir la meilleure version de soi et inspirer le reste du monde. Personne ne change parce qu’on le lui a dit de le faire. Les gens changent parce qu’ils sont inspirés, parce qu’ils ont envie de changer. Et on ne peut les inspirer qu’en leur servant d’exemple et d’invitation.
« Sois le changement que tu voudrais voir dans le monde » Gandhi.
Est-ce que cet article vous a plu ? Voulez-vous plus d’articles de fond sur le développement personnel de spécialistes pour devenir un auteur sûr de lui et plus heureux ?
Donnez vos avis positifs et négatifs dans les commentaires.
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Écrire un roman à la troisième personne est l’option qui s’impose par défaut quand vient le choix du point de vue. Pour autant, ce n’est pas un choix qui se fait à l’aveugle.
Certes, il est plus courant, plus connu et donc plus « facile » que celui d’une narration à la première personne. Mais il a également ses contraintes, ses limites et ses subtilités. Vais-je vous conseiller d’écrire un roman à la troisième personne sans les connaître ? De vous lancer comme ça ? À l’aveugle, en vous disant « Mais oui ! Ça va le faire ! »
Ce serait mal me connaître
Dans cet article, je vous propose :
– une description complète des deux types de points de vue à la troisième personne,
– les avantages et inconvénients de chacun d’eux,
– les situations dans lesquelles vous devez choisir tel ou tel point de vue,
– la subtilité qui donne du rythme et de la profondeur à vos personnages quand vous écrivez à la troisième personne.
Le tout illustré par des extraits faits maison.
Partant ? Si vous me répondez non avec un programme pareil, je vous conseille de laisser tomber l’écriture et de vous mettre au macramé.
Le choix d’écrire un roman à la troisième personne du singulier n’est que le premier d’une série de trois options que vous devrez prendre avant et pendant l’écriture de votre livre.
La deuxième de ces options à prendre avant le début de la phase d’écriture est celle du point de vue omniscient ou limité.
Pourquoi avant ? Parce que ce choix est final et ne devra pas être changé une fois fait. Que vous choisissiez l’un ou l’autre, vous serez uni pour toute la durée de votre travail pour le meilleur et pour le pire. Alors oui, il est toujours possible de divorcer et de revenir en arrière, mais cela signifie également reprendre tout ce que vous avez déjà écrit pour que ce soit cohérent.
Les divorces coûtent cher (on est nombreux à pouvoir en témoigner), alors réfléchissez bien avant de dire « oui ».
L’auteur est omnipotent quelque soit sont point de vue, mais il n’est omniscient qu’avec la troisième personne.
Omniscient est à prendre au sens littéral : vous savez tout, sur tout et tout le monde. Cela signifie que votre connaissance de votre histoire ne connaît pas de frontière géographique, temporelle et émotionnelle.
Vous pouvez vous déplacer dans votre récit comme bon vous semble d’un endroit à un autre, d’une époque à une autre et d’un personnage à un autre. Personnages dont vous connaissez par cœur les pensées, rêves, souvenirs et désirs.
Exemple :
« Paul dansait presque devant la porte du bureau de Julie tant il passait rapidement d’un pied sur l’autre. Il voulait simplement l’inviter à dîner, mais il avait l’impression de se présenter à un examen. Il avait tout mûrement réfléchi : le choix du restaurant, les vêtements qu’il allait porter, le programme de la soirée, pour être sûr de correspondre à ce qu’il pensait être son genre d’homme idéal. Si seulement il avait su que Julie mourrait d’envie de se trouver un compagnon qui lui proposerait des soirées pizza à regarder le foot à la télé. Il se serait sûrement détendu un peu. »
Voilà typiquement ce que peut faire un point de vue à la 3eme personne omnisciente. C’est efficace, court et direct, car le narrateur est en mesure d’expliquer le malentendu qui oppose Paul et Julie de but en blanc.
Avec un point de vue limité, le narrateur est contraint à un seul angle. Il ne peut avoir accès qu’à la version de l’histoire de Paul ou celle de Julie à la fois.
Alors vous allez me dire « Mais quelle différence alors entre écrire un roman à la troisième personne limitée et à la première personne ? »
C’est une bonne question (et je vous remercie de l’avoir posée).
La différence tient dans la flexibilité, plus grande, du point de vue limité. Il vous sera plus facile de changer de points de vue, c’est-à-dire de passer d’un personnage à un autre, qu’avec la première personne du singulier. Tout ce que vous aurez à faire pour cela, c’est de sauter une ligne.
Les lecteurs savent qu’un saut de ligne peut introduire un changement majeur dans la narration d’une histoire à la troisième personne. Ce changement peut concerner l’emplacement géographique, la ligne temporelle et le point de vue d’un personnage. Pas de souci à ce niveau-là, donc.
En revanche, il convient de le mettre rapidement au parfum. Le changement que vous opérez devra être introduit très rapidement, dès la première phrase, pour que le lecteur ne se sente pas largué.
Exemple :
« Paul dansait presque devant la porte du bureau de Julie tant il passait rapidement d’un pied sur l’autre. Il voulait simplement l’inviter à dîner, mais il avait l’impression de se présenter à un examen. Il avait tout mûrement réfléchi : le choix du restaurant, les vêtements qu’il allait porter, le programme de la soirée, pour être sûr de correspondre à ce qu’il pensait être son genre d’homme idéal.
De son côté, Julie se désespérait en fixant le calendrier humoristique posé sur son bureau. Le Chat de Geluck semblait la narguer en lui rappelant l’imminence du prochain week-end et qu’elle n’avait, à nouveau, personne avec qui le passer. Elle allait à nouveau manger une pizza en solitaire devant la champion’s league et cette idée lui donnait le cafard. Le foot, ça se partage ! »
Oui, c’est plus long. C’est normal, le point de vue limité ne permet pas la présentation directe des événements comme l’omniscient, mais cela offre certains avantages…
Au final, vous allez le voir, la grande différence entre le point de vue omniscient et le point de vue limité se résume à une question de distance entre le lecteur et le personnage.
En effet, écrire un roman à la troisième personne ne signifie pas pour autant éloigner drastiquement le lecteur du personnage. Il est possible de le garder impliqué dans son histoire et de l’aider à s’identifier à lui. C’est juste plus ou moins facile en fonction du point de vue choisi.
Avec le point de vue omniscient, c’est très compliqué, pour ne pas dire impossible. Le narrateur se baladant d’un personnage à un autre en permanence, il est très difficile pour le lecteur de s’attacher à eux. Il voit la scène d’un point en hauteur et éloigné. De ce fait, on est plus dans la présentation des événements (quelqu’un raconte l’histoire) que dans la représentation de ces événements (quelqu’un vit cette histoire).
Il n’y a pas d’identification possible, pas de partage d’émotion. Le lecteur est toujours réduit au statut de témoin, à l’extérieur de l’histoire.
La 3e personne limitée rallonge le temps (comme on l’a vu dans l’exemple précédent), mais elle raccourcit la distance entre le lecteur et le personnage. Le récit est plus long, mais le lecteur s’implique plus dans la vie du personnage.
Le point de vue limité ne peut pas nous montrer autant de choses en aussi peu de temps comme l’omniscient, mais la vision qu’il nous offre est plus proche et personnelle.
« Ben me vl’a beau, me direz-vous. Avant j’hésitais entre la troisième et la première personne, et maintenant j’ai encore plus de choix et plus de doute. Merci bien ! »
Pas de panique. Ne vous abonnez pas encore au blog mon-macrame.fr, on va détricoter tout ça pour que ce soit plus clair.
La chose à comprendre c’est qu’il n’y a pas un choix meilleur que les autres, mais un choix plus adapté que les autres en fonction de l’histoire que vous voulez écrire et de votre style d’écriture.
Nous l’avons déjà vu, la présentation met le narrateur en avant (celui qui raconte) alors que la représentation l’efface au profit du personnage (celui qui vit l’histoire).
Sachant cela, on sait que la narration à la première personne et le point de vue omniscient sont plus dans la présentation que dans la représentation.
Donc si votre objectif est de vous effacer le plus possible tout en partageant les émotions de vos protagonistes, alors la 3e limitée est la meilleure option pour vous.
Voir quelqu’un qui tombe peut être drôle, très drôle même. Mais voir quelqu’un qui tombe et se fait mal ne l’est pas. Pourquoi ?
Réponse: la distance. Si nous voyons la douleur chez l’autre, nous compatissons. Nous nous mettons à sa place. Nous faisons preuve d’empathie, car nous avons tous ressenti une douleur similaire dans notre vie.
En conséquence, si vous voulez que votre lecteur rie en lisant votre roman, vous devez mettre de la distance entre lui et votre personnage. Vous aurez donc intérêt à écrire votre roman à la troisième personne omnisciente ou, éventuellement, la première personne si votre ressort comique repose principalement sur l’ironie.
Votre roman est-il un huis clos se déroulant sur les 48 heures d’une garde à vue ou une saga sur une guerre intergalactique entre deux peuples immortels ?
Nous l’avons déjà vu, le point de vue limité peut être long à écrire. Vous avez sans doute intérêt à être concis si votre histoire couvre une large période, si vous vous déplacez beaucoup d’un endroit à l’autre ou si vous suivez de nombreux personnages. Sinon, vous risquez de faire comme Georges R Martin qui a dû laisser Hollywood terminer son histoire avant lui (et on sait ce que ça a donné).
Souvenez-vous que le point de vue omniscient vous fera gagner en efficacité et en concision.
Si vous préférez l’effet de réel induit par un témoignage, la première personne est votre meilleure option.
Si vous doutez de votre style, mais que vous avez confiance dans votre histoire alors la troisième personne limitée est l’option qui vous offrira une écriture fluide et claire. C’est la raison pour laquelle c’est le choix le plus courant et celui qui est recommandé au débutant.
Les lecteurs sont plus souvent attirés par une histoire plutôt que par le style d’un auteur. Le point de vue limité combine à la fois la flexibilité de l’omniscient et l’intensité de la première personne. Il est également le point de vue le plus commun, car il n’attirera pas l’attention du lecteur sur une langue ou un style mal maîtrisé.
En revanche, si votre histoire est « faible », mais que votre style est riche (un peu à la Proust) la première personne ou le point de vue omniscient vous permettra d’attirer l’attention sur votre style plutôt que sur votre histoire.
Vous l’avez maintenant compris, la grande différence entre écrire un roman à la troisième personne limitée, omnisciente ou à la première personne n’est qu’une question de distance.
Mais si vous avez opté pour le point de vue limité, vous devrez à nouveau choisir à quelle profondeur vous voulez vous immerger dans la tête de votre personnage « point de vue ». C’est ce qu’on appelle les niveaux de pénétration.
À la différence des deux choix précédents (choix de la personne, choix du point de vue), le niveau de pénétration se détermine pendant la phase d’écriture. En effet, ce choix ne se fait pas pour l’ensemble du roman, mais scène par scène, car il n’est pas possible de garder le même niveau de pénétration tout au long d’un roman… enfin c’est possible, mais le résultat n’est pas génial.
Mais quels sont donc ces niveaux de pénétration ?
Le narrateur va nous faire part des pensées et émotions du personnage dont nous partageons le point de vue, mais il le fera de façon épisodique et après l’action. Généralement, ces pensées et émotions sont introduites par une proposition incise du genre « pensa-t-il ».
Exemple (toute ressemblance avec une histoire vraie serait une complète coïncidence) :
« Paul regarda sa montre pour la troisième fois en cinq minutes.
– Tu es bientôt prête ? demanda-t-il depuis le bas des escaliers.
– Oui, dans quelques minutes, répondit Julie depuis la chambre, à l’étage.
“Quelques minutes” pensa-t-il. Un doux euphémisme pour une grosse demi-heure. Il calcula rapidement le temps de trajet nécessaire et la probabilité de subir les bouchons du week-end. Il soupira profondément. Elle l’entendit.
– Je ne vais tout de même pas rencontrer tes parents à moitié maquillée, cria-t-elle. »
Ici, le narrateur nous fait part de la scène telle que le personnage la ressent. Nous avons continuellement accès à ses pensées.
Exemple :
« Paul regarda sa montre pour la troisième fois en cinq minutes. Ils auraient déjà dû partir depuis un bon quart d’heure et il n’entendait toujours pas le raclement de la chaise sur le plancher de l’étage ; bruit qui précédait son arrivée élégante et pomponnée.
– Tu es bientôt prête ? demanda-t-il depuis le bas des escaliers.
– Oui, dans quelques minutes, répondit Julie depuis la chambre.
Ces quelques minutes allaient vite se transformer en une demi-heure. Il le savait. À onze heures passées, ils avaient toutes les chances de se prendre les bouchons du week-end. À cette pensée, il soupira malgré lui. Elle l’entendit.
– Je ne vais tout de même pas rencontrer tes parents à moitié maquillée, cria-t-elle. »
Directement inspiré du cinéma, le narrateur nous montre la scène comme si nous la voyons au travers de l’œil d’une caméra. Nous n’avons jamais accès aux pensées des personnages, mais nous pouvons la deviner au travers de l’expression de leur regard, de leur gestuelle ou autres détails physiques.
Exemple :
« Paul regarda sa montre pour la troisième fois en cinq minutes et pianota nerveusement la rampe d’escalier.
– Tu es bientôt prête ? demanda-t-il depuis le rez-de-chaussée.
– Oui, dans quelques minutes, répondit Julie depuis la chambre, à l’étage.
Sa mâchoire inférieure se crispa. Il consulta rapidement l’état du trafic routier sur son téléphone. Sur l’écran, la carte de la ville était veinée de rouge. Il poussa un profond soupir. Elle l’entendit.
– Je ne vais tout de même pas rencontrer tes parents à moitié maquillée, cria-t-elle. »
Comme je l’ai dit plus tôt, on peut (et on doit) passer d’une pénétration à l’autre au cours d’un même roman. Le lecteur ne s’en aperçoit pas. C’est presque transparent pour lui, quoiqu’il sentira la différence de résultat :
– La pénétration avancée donne une narration intense qui implique fortement le lecteur, mais les points de vue émotionnels et personnels sont tellement dominants dans la narration qu’ils en sont presque handicapants s’ils sont poussés trop loin ;
– La pénétration cinématographique, de son côté, est calme et distante. Elle est fiable, car le narrateur ne ment jamais quand il l’utilise, mais l’absence de sentiments affichés peut devenir frustrante pour le lecteur ;
Les meilleurs résultats sont obtenus en passant d’une pénétration à l’autre selon les besoins de l’histoire. Parfois vous voudrez donner l’impression au lecteur qu’il est le personnage, parfois vous voudrez calmer le jeu avec une technique cinématographique plus passive. Entre les deux, vous vous contenterez d’une pénétration légère qui permettra au lecteur de garder à l’esprit que vous pouvez le faire entrer dans l’esprit du personnage à tout moment.
Voilà un ensemble des points importants à connaître quand on veut écrire un roman à la troisième personne du singulier. J’espère que cet article, tout comme celui dédié à l’écriture à la première personne, vous aura aidé à voir plus clair dans ce choix aux multiples conséquences sur votre histoire.
Maintenant, dites-moi quel est votre point de vue préféré. Celui avec lequel vous êtes le plus à l’aise. Celui que vous envisagez pour votre prochain roman.
Dites-le-moi dans les commentaires.
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Écrire un roman à la première personne est l’un des choix que vous avez à faire avant de commencer à écrire. C’est l’une des étapes essentielles à ne pas sous-estimer dans la préparation de votre roman. C’est le choix du narrateur, celui qui va prendre le lecteur par la main et l’emmener tout au long de votre récit.
Grammaticalement, vous avez le choix entre la troisième personne (la plus commune), la deuxième (très rare) et la première personne. Avec un large panel de possibilités qui lui sont propres, l’écriture d’un roman à la première personne est un exercice difficile, mais qui peut en valoir la chandelle si on la choisit pour les bonnes raisons et en prenant garde aux pièges qu’elle nous tend.
Dans cet article, je vous propose une liste de points, astuces et conseils pour écrire un roman à la première personne tout en m’appuyant sur des références littéraires et des exemples de mon cru.
(Lisez l’article : « Comment éviter les clichés« )
Mais alors, si c’est si difficile d’écrire un roman à la première personne, pourquoi s’embêter avec cela ? Pourquoi ne pas se contenter du point de vue à la troisième personne ?
Parce qu’utiliser la voix du narrateur est un outil puissant pour impliquer le lecteur émotionnellement et le rapprocher de votre personnage, mais cet outil a ses exigences : si votre personnage est ennuyeux, votre histoire sera ennuyeuse. S’il raconte ses exploits, il aura l’air vaniteux, etc.
En écrivant à la première personne, vous donnez un télescope au lecteur et vous le lui pointez directement sur le cerveau de votre personnage. Autant dire que ce qui s’y trouve a intérêt à valoir le coup d’œil.
Un exemple :
« Si vous êtes marié comme moi, vous savez comment sont les femmes : impatientes, exigeantes. Elles sont comme des papillons de nuit. Elles se réchauffent, s’éblouissent aux lumières d’un homme, mais elles s’envolent à la première panne de secteur.
Alors il faut rester au top. Leur montrer que vous êtes toujours là pour prendre les décisions. Les bonnes décisions. Je sais bien que la plupart des femmes vous diront qu’elles veulent un homme tendre et attentionné, mais c’est des conneries. Elles ne veulent pas de tendresse, elles veulent savoir quoi faire, qui écouter et à qui obéir. Ça les rassure. Ça fixe des limites. Tout le monde a besoin de savoir où sont les limites. N’importe quel psychologue vous le dira. Les limites posent un cadre. Elles fixent les règles pour une vie saine et sereine. Et c’était exactement ce que j’avais fait hier soir. Elle avait dépassé les limites et je lui avais rappelé où elles se trouvaient. »
Bien sûr, nous n’aimerons jamais ce personnage, mais en écrivant son histoire à la première personne nous le connaîtrons mieux que personne. Ce passage révèle son mode de pensée, sa vision biaisée de la réalité. En choisissant ce narrateur, je vous montre son point de vue.
Dans le même temps, en le faisant se justifier (« N’importe quel psychologue vous le dira ») et en montrant sa vanité phallocrate (« Elles se réchauffent, s’éblouissent aux lumières d’un homme »), je vous montre également mon désaccord avec ce qu’il fait et pourquoi il le fait. Il n’y a donc pas de risque pour qu’un lecteur éclairé confonde mon point de vue avec celui de mon personnage.
Si c’est le résultat que vous voulez, alors la première personne est le point de vue qu’il vous faut.
Si vous décidez d’écrire un roman à la première personne, vous faites le choix de dire votre histoire avec la voix d’un autre, celle du personnage qui raconte.
En tant qu’acteur de théâtre (amateur), je peux vous dire que l’écriture à la première personne est très proche de l’interprétation d’un rôle. Il s’agit véritablement de s’exprimer avec la voix de son narrateur. De refléter sa personnalité et son niveau d’instruction à travers vos mots bien choisis.
La différence entre l’écriture et la comédie se fera évidemment au niveau de l’orthographe et de la ponctuation. Si votre narrateur est peu éduqué, par exemple, ou une personne venant d’une région avec un accent marqué, vous devrez faire attention à ce que ses origines géographiques et sociales ne se reflètent qu’à travers sa syntaxe et son vocabulaire. Ne prenez pas trop de liberté avec l’orthographe.
Par exemple, si votre narrateur est un natif de la ville de Marseille, évitez d’écrire ainsi :
« J’avais une faimg de loup. Mathilde m’avait préparé un civet de laping et putaing. Je me suis régalé. »
De la même façon, si votre narrateur parle comme un paysan des années 40, évitez les libertés orthographiques et l’inondation d’apostrophes dans ce genre :
« J’peux pas croive qu’un gars d’son genre il ait fèt un truc comm’sa »
Ok, vous trouvez peut-être ça rigolo sur une phrase ou deux. Mais vous imaginez-vous lire 300 pages écrites comme cela ? Moi non.
D’ailleurs, si on y réfléchit deux minutes, cela n’a pas de sens de retranscrire l’accent de votre narrateur à l’écrit, car lui n’a pas conscience d’avoir un accent. C’est l’auteur (donc vous) qui a un accent différent de celui de son narrateur et qui se croit donc tenu de l’écrire différemment.
Enfin, vous l’aurez peut-être remarqué dans les exemples ci-dessus, l’abus de raccourcis ou d’apostrophes tend à dénigrer le personnage concerné, à se moquer de lui. Aussi vaut-il mieux l’éviter quand on veut écrire un roman à la première personne.
C’est logique. Si vous écrivez en utilisant la voix de l’un de vos personnages, il faut que ce personnage soit un protagoniste important de votre histoire. Dans la mesure où le narrateur ne raconte que ce qu’il a vu et entendu, il est inévitable qu’il soit impliqué dans l’action et le déroulement des scènes.
Attention, je n’ai pas dit que cela devait être LE protagoniste principal (même si c’est souvent le cas), mais l’un d’entre eux.
L’exemple le plus connu de cette nuance est certainement les aventures du célèbre Sherlock Holmes de Conan Doyle. Les enquêtes du plus british des détectives sont contées à la première personne par son assistant, le docteur Watson et non par le personnage principal. Et là, je pose LA question qui compte vraiment : pourquoi ?
La première de ces raisons est sans doute la commodité du stratagème pour entretenir le suspens jusqu’au bout. Holmes étant un génie de l’observation et de la déduction, il voit et comprend des choses que le commun des mortels ne conçoit pas. Si Doyle avait écrit du point de vue de Holmes, il aurait été contraint de tout nous révéler au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête, ce qui aurait gâché le suspense. Mais en optant pour le point de vue de Watson, Doyle est en capacité de nous faire des cachotteries qui ne seront révélées qu’à la fin.
Les narrateurs peuvent distribuer les informations au compte-goutte. Cela peut paraître illogique, mais c’est bien accepter par les lecteurs à la condition qu’il les divulgue au fur et à mesure qu’il les apprend et pas seulement quand ça arrange l’auteur.
Des phrases dans le genre…
« Elle m’a dit autre chose, mais je ne me suis rendu compte que c’était important que bien plus tard. »
… peuvent très bien être acceptées par le lecteur de temps en temps. Mais si cela devient une habitude, nous perdons la confiance qu’il place en nous. Au lieu de nourrir le suspens (ce qui est l’objectif), nous ne faisons que l’affaiblir.
La deuxième raison du choix de Doyle, c’est que Sherlock Holmes est un connard vaniteux que le lecteur aurait sans doute eu du mal à supporter pendant autant de livres, autant de pages.
Le lecteur doit éprouver une certaine sympathie pour le personnage de premier plan, surtout si vous écrivez une série ou une trilogie. Votre narrateur devra donc accomplir des choses intéressantes ou bien souffrir pour justifier de son rôle dans l’histoire et ne pas être un simple spectateur qui prête sa voix au récit.
Si écrire un roman à la première personne est un exercice difficile, c’est parce que votre façon de présenter les choses sera un subtil dosage entre la personnalité de votre protagoniste et l’émotion que vous essayez de transmettre au lecteur.
Un exemple : Si votre narrateur assiste à la mort de son enfant, percuté par un chauffard, vous devrez jongler entre le débordement d’émotions larmoyantes et (trop) mélodramatiques et la description clinique des événements qui fera passer votre narrateur pour une personne froide et insensible, voire morbide. Une autre possibilité est de contourner la difficulté en n’étant pas témoin de la scène et en se la faisant raconter par un témoin. Efficace, mais un peu facile.
Je reviens à ma métaphore sur le comédien de théâtre. Lorsqu’il joue face au public, on dit que le comédien est face au 4e mur. Il ne voit pas les gens dans la salle, mais s’imagine être face à un mur invisible qui le sépare des spectateurs.
Lorsqu’on décide d’écrire un roman à la première personne, le 4e mur est un luxe que l’on ne peut pas se payer. Le narrateur qui s’exprime à la première personne prend physiquement part à l’action. Il se doit donc d’avoir une raison de raconter son histoire et il sait parfaitement à qui il s’adresse.
Vous devez donc intégrer dans l’histoire la raison ET la façon dont la narration se déroule. Pour cela, il existe plusieurs « astuces » d’auteur que vous pouvez utiliser comme bon vous semble :
Un type entre dans un bar et raconte à son voisin de comptoir l’incroyable histoire qui lui est arrivée : on introduit l’histoire à la première personne comme un événement passé et racontée dans le présent dans des circonstances données.
Vous pouvez introduire cette circonstance au travers d’un prologue que vous écrirez à la troisième personne, puis vous écrirez à la première personne quand le récit de l’histoire commence.
Exemples de cette méthode : « La machine à remonter le temps » d’HG Wells, « L’homme qui ne voulait pas serrer la main » de Stephen King.
Un chapitre = Une lettre
C’est la structure la plus classique pour ce type de roman. En s’adressant à une personne en particulier, le narrateur va se livrer sur le ton de la confidence et partager ses pensées et ses émotions à l’écrit.
Exemples de cette méthode : « La couleur pourpre » d’Alice Walker, « Il faut qu’on parle de Kevin » de Lionel Shriver.
Ils peuvent prendre plusieurs formes différentes : journal intime, rapport médical, plaidoiries, témoignages.
Ici, le narrateur ne sait pas exactement à qui il s’adresse. Il en a peut-être une vague notion, mais c’est tout. Son but ici est de laisser une trace de ce qu’il a vécu, de porter un message ou de prévenir d’une menace ou d’un danger. Sa motivation est généralement désintéressée.
Exemples de cette méthode : « World War Z » de Max Brookes, « 22/11/63 » de Stephen King, « Retour à Whitechapel » de Michel Moatti
La question de la motivation, du « pourquoi il raconte » est primordiale, car elle participe au caractère du narrateur. Il faut la garder à l’esprit pour maîtriser sa structure. Elle déterminera ce que votre narrateur dira et ce qu’il taira.
Par exemple, un personnage qui écrit un journal et l’enterre pour les générations futures sera sans doute très honnête et sincère sur le déroulement des événements. En revanche, un personnage qui raconte son histoire dans le cadre d’un interrogatoire mené par la police judiciaire sera plus prudent dans ses propos. Il craindra de se voir accusé d’un crime et, s’il a des choses à se reprocher, il pourra même être amené à déformer la réalité.
Ce qui m’amène donc à…
Oui, votre narrateur peut mentir, mais il faudra le faire comprendre subtilement aux lecteurs, car lui s’attend à connaître toute la vérité à un moment ou à un autre.
Le plus simple est de le prendre en flagrant délit de mensonge, ce qui va le conduire à remettre en cause tous ses dires. Pour cela, vous pouvez utiliser un autre personnage, une personne de confiance (comme un policier), qui va corroborer les événements de l’histoire au fur et à mesure.
Vous avez également la possibilité de changer de narrateur en cours d’histoire pour révéler la vérité, mais c’est un procédé dangereux, car il met à mal l’effet du réel recherché quand on écrit à la première personne.
Si vous tenez à ce changement de narrateur, vous devez faciliter le travail du lecteur en séparant les deux narrations par des chapitres ou des parties distinctes dans votre roman (Partie 1 : Pierre, Partie 2 : Paul).
Vous pouvez également commencer avec un prologue dans lequel les deux personnages se rencontrent et se racontent, chacun leur tour, une partie de l’histoire.
Un narrateur peu fiable peut ajouter une délicieuse pointe d’incertitude a l’histoire. Mais mal ou trop utiliser peut frustrer le lecteur qui n’arrivera pas à démêler le vrai du faux. Il ne faut donc pas en abuser.
Je commence à accumuler mon lot de romans édités et autoédités, et il y a deux erreurs que je vois très régulièrement dans les romans écrits à la première personne.
Je vous les soumets à travers deux exemples de mon cru. Voyons si vous les repérerez :
« J’observais Paul et Julie à travers la vitrine du restaurant. J’étais désormais seul à la table, embarrassé devant les trois couverts dressés, scruté par les autres clients, témoins involontaires de notre scène de ménage.
Ces disputes étaient de plus en plus fréquentes, mais elles s’étaient jusque là déroulées dans l’intimité de notre petit appartement. L’engueulade publique était une nouveauté, mais pas sûr que cela aille dans le bon sens.
Dehors Julie gesticulait devant Paul qui faisait de son mieux pour la calmer. Elle agitait les bras d’avant en arrière, mimant comme elle pouvait les efforts qu’elle faisait pour sauver notre couple. Elle ressassait l’incident de l’été dernier, celui qui avait marqué le début du déclin de notre relation. Ce qui s’était passé alors, elle n’avait jamais pu l’oublier malgré tous ses efforts et cela la rongeait lentement, mais sûrement. »
Celle-ci est plutôt facile. Si le narrateur n’est pas dehors avec Paul et Julie, il ne peut pas savoir de quoi ils parlent. Il ignore ce que signifient les gestes de Julie et encore moins ce qu’elle pense. Il peut le deviner ou faire des suppositions, mais alors cela doit être écrit comme tel.
La prochaine est plus subtile :
« Je repris conscience dans le lit de mon deux pièces. Je gémis, agressé par la lumière crue du matin. Je tendis mon bras sur l’espace vide à côté de moi et ma main se posa sur une note en papier que je ne pris pas la peine de regarder. Je sentis le chagrin monter et j’enfouis mon visage dans le coton sale de ma taie d’oreiller. Les yeux encore collés par le sommeil, je me dirigeais vers la salle de bain en traînant des pieds. J’ouvris l’armoire à pharmacie et saisis le tube d’aspirine posé sur l’étagère : vide. J’ôtais mon caleçon et j’enjambais le bac de la douche avant de déclencher un jet d’eau brûlant. »
Ici, le narrateur s’observe de loin sans partager ses émotions et sans expliquer les raisons de ses actions. On le regarde comme au travers de l’œil d’une caméra. Nous ignorons pourquoi il ne lit pas la note à côté de laquelle il se réveille. Nous ne savons pas pourquoi la lumière du jour l’agresse ni pourquoi il a besoin d’une aspirine. A-t-il la gueule de bois ? Est-il migraineux ? Pourquoi ne choisit-il pas une température d’eau plus tempérée ? Est-ce qu’il aime souffrir ? Est-ce qu’il se punit ? Le fait de prendre une douche peut avoir de nombreuses connotations symboliques de purification.
Toutes ces informations sont connues du narrateur. Il devrait donc nous les confier sinon écrire ce roman à la première personne n’a aucun intérêt. Autant se servir de la 3e personne.
« Je repris conscience dans le lit de mon deux pièces et tendis mon bras vers l’espace vide qu’avait occupé Julie. Cela faisait maintenant deux semaines qu’elle était partie, et je continuais à chercher son contact chaque matin. À sa place se trouvait la lettre qu’elle avait laissée avant de claquer la porte. Cinq grammes de papier lourds de reproches. Je le gardais là, exposant à dessein une plaie encore à vif. Je sentis un sanglot monter dans ma gorge, mais je le réprimais. Je devais me reprendre. Il me fallait surmonter cette épreuve. Je ne pouvais pas continuer ainsi.
La lumière crue du soleil passa au travers des stores à demi-ouverts et cognèrent contre mes paupières avec la délicatesse d’un bulldozer. C’était exactement ce dont je n’avais pas besoin pour soigner ma gueule de bois. La tête cognant comme un hortateur en pleine tempête, je me dirigeais vers la salle de bain sans réussir à lever mes pieds du sol.
J’ouvris l’armoire à pharmacie et saisis le tube d’aspirine posé sur l’étagère. Il était vide évidemment. Comment aurait-il pu en être autrement dans cette vie de merde ?
J’ôtais mon caleçon et j’enjambais le bac de la douche. Je réglais le mitigeur sur la position la plus chaude et je levais le levier du robinet d’un geste sec. Tout laver. Tout brûler. Et repartir à zéro. »
L’intérêt principal d’écrire un roman à la première personne réside dans la facilité avec laquelle les émotions sont partagées, dans la coloration des événements par l’attitude et les motivations du personnage narrateur. Le personnage principal doit être un personnage qui raconte facilement sa vie de façon à ce que ses émotions et ses motivations soient transparentes.
Cela implique, évidemment, de construire un personnage avec une vraie caractérisation et non une simple liste de caractéristiques physiques. Que veut-il ? Comment réagit-il dans les situations de tension ?
Si ce n’est pas ce que vous recherchez ou si vous n’êtes pas à l’aise avec votre narrateur, vous avez le choix entre tout reprendre à la 3e personne ou trouver un autre personnage qui pourra tout raconter à sa façon.
Et vous, avez-vous déjà écrit un roman à la première personne ? En êtes-vous satisfait ? L’envisagez-vous maintenant ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Dites-le-moi dans les commentaires.
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