Une marginale intégrée : cʹest ainsi que se définit lʹécrivaine Bessa Myftiu. Elle naît à Tirana, entourée par dʹimpressionnantes figures familiales – notamment un père héros de guerre dès lʹenfance, puis écrivain dissident. Son existence tourne en 1991, lorsquʹelle visite la Suisse, alors jeune mère. Venue par hasard et par curiosité, elle ne quittera plus ce pays. Le français y devient rapidement sa langue dʹexpression littéraire. Autrice de romans, poèmes, nouvelles et essais, elle forme également les futurs enseignants, profondément convaincue de la valeur éducative de la littérature, de lʹécriture et des récits.
Est-ce que quand on fait de sa vie un récit, le récit oblitère le souvenir réel ? " Malheureusement oui " répond lʹécrivaine Bessa Myftiu pour qui il importe de toujours rêver, croire à ses rêves, même impossibles, et quand lʹillusion sʹeffondre, croire en un nouveau rêve. Cette faculté de rêver, elle la transmet également à ses étudiantes et étudiants de la Haute Ecole pédagogique vaudoise où elle anime des ateliers dʹécriture, incitant les futurs pédagogues à réfléchir sur leur pratique en la restituant sous forme de récits.
Une série proposée par Francesco Biamonte