Pour obtenir le pays en héritage, Abraham doit tout quitter. De plus, il ne sait rien de ce pays et de sa destination. Comment l'expliquer à ses proches ? Arrivé là-bas, il doit vivre en nomade étranger alors que dans sa ville d'Ur, il devait être un notable respecté, jouissant d'un confort étonnant pour l'époque. Cette expérience représente le parcours de toute vie de foi : répondre à l'appel de Dieu, mettre sa confiance en sa promesse, être prêt à quitter sa zone de confort, adopter un style de vie adapté à l'attente de la « cité qui a de solides fondations » (10). Elle aussi vit de la promesse faite à Abraham. Pourtant, elle avait au moins trois raisons de ne pas croire : sa stérilité, son âge avancé et celui de son mari « déjà marqué par la mort » (12) ! Entre les lignes transparaît une belle entente conjugale. « C'est dans la foi que tous ces gens sont morts sans avoir reçu ce qui leur avait été promis. (...)

L'harmonie et la beauté du monde visible conduisent à penser à un autre monde, un monde différent, d'où le Créateur a parlé aux humains. Cette parole atteste l'existence du Créateur et la réalité du monde invisible. Encore faut-il y croire (6) et agir en conséquence (7) ! Il n'y a pas d'autres moyens pour être approuvé par Dieu. La sincérité de cœur d'Abel contraste avec l'attitude rebelle de Caïn, dont le sacrifice ne manifestait qu’une confiance en lui-même, en sa réussite et en l'image qu'il voulait donner de sa piété. Abel, lui, n’exprime que de la reconnaissance, il ne comptait que sur Dieu. (...)

Dans notre société de l’immédiat, du tangible, du narcissisme et de l’hyperconsommation, les promesses qui concernent les choses futures, de l’invisible qui deviendra visible, n’ont pas de valeur. Ce passage nous invite à refuser cette mentalité restrictive, sans avenir et à persévérer dans la foi et l’espérance de la vie éternelle. Les versets 32 et 33 nous laissent entrevoir la souffrance endurée par les chrétiens, que cela concerne des abus verbaux ou physiques en public, ou encore des confiscations de propriétés et de biens. Tout comme nous sommes appelés à être partenaires avec Christ dans la souffrance, en tant que corps du Christ, nous nous devons d’être partenaires dans la souffrance des autres (33). (...)

Après l’encouragement des versets précédents, l’auteur de la lettre aux Hébreux leur adresse maintenant un sévère avertissement. Gare à ceux qui ont connu la vérité de l’Évangile, qui ont goûté à sa grâce et qui néanmoins l’ont rejeté. L’auteur de l’épître parle de la conversion comme une connaissance de la vérité. En choisissant de vivre selon nos désirs et non selon les Écritures, en choisissant notre propre bien et non celui des autres, en refusant de nous repentir et en faisant, pensant ou disant consciemment des choses qui déplaisent au Seigneur, « nous vivons délibérément dans le péché », nous rejetons le sacrifice de Christ (26). Rejeter ce sang précieux qui a coulé pour nous (29), c’est rejeter le seul moyen de notre salut, ce qui peut racheter nos péchés. (...)

Après avoir expliqué en détail les doctrines de la personne et de l’œuvre du Christ (1.3-6.20 ; 7.1-10.18), l’auteur de l’épître aux Hébreux revient au cœur de sa missive : l’exhortation pastorale, avec les mots « Ainsi donc, frères et sœurs » (19). Dans l’Ancienne Alliance, les Israélites s’approchaient de Dieu dans la crainte. Dans la Nouvelle Alliance, grâce à Jésus-Christ, nous pouvons venir à lui en toute confiance et en tout temps. L’exhortation à s’approcher (22) nous rappelle que les ablutions cérémonielles ne sont pas nécessaires (certains probablement croyaient le contraire), notre purification est spirituelle : notre cœur doit être vrai, sans réserve devant Dieu et non hypocrite, mécanique, vidé d’intentionnalité. La lettre est adressée à des chrétiens éprouvés dans leur foi. (...)

La lettre revient aux sacrifices de l’Ancien Testament. Elle souligne que leur caractère répété montrait bien qu’ils n’étaient pas véritablement efficaces. Au contraire, les offrir à nouveau ne fait que rappeler le péché. Quant à Jésus, il s’offre une seule fois en sacrifice et n’a plus qu’à attendre que Dieu lui soumette tous ses ennemis. (...)

Voici la prière d’un innocent persécuté à tort. Il sait qu’il n’a rien fait pour mériter le mal que ses ennemis lui font. Son seul recours est d’exposer sa plainte devant Dieu. Il a confiance que Dieu voit tout, sait tout et peut lui faire droit. (...)

La lettre montre maintenant comment Jésus fait tout ce que les sacrifices ne pouvaient pas faire. Les prêtres entraient dans une tente sur terre, Jésus entre dans la véritable présence de Dieu. Il offre un sang bien plus précieux que celui des animaux offerts en sacrifice, d’une telle valeur qu’il peut procurer une libération totale et définitive. L’Ancien Testament prévoyait un rituel avec les cendres d’une vache rousse pour que les personnes qui avaient touché des substances impures soient à nouveau considérées comme pures, autorisées à se tenir devant Dieu. (...)

La lettre vient de montrer que l’Ancienne Alliance était provisoire et désormais dépassée. Elle passe maintenant aux ordonnances du culte institué par cette alliance. Finalement, celles-ci ne sont qu’une image, une parabole (9). Les restrictions d’accès au lieu saint montrent qu’on ne s’approche pas n’importe comment de Dieu. (...)

La lettre aux Hébreux consacre beaucoup de temps à la compréhension du rôle de Jésus-Christ à la lumière de l’Ancien Testament. Il y est l’accomplissement du rôle tenu par les prêtres et les sacrifices. Au chapitre 5, elle montre comment Jésus répond aux mêmes critères que les prêtres de l’Ancien Testament, par sa proximité avec son peuple et son appel. Au chapitre 7, elle expose qu’il a tout ce qui manquait à ces prêtres, une vie éternelle et une perfection totale. (...)