Cette affirmation s’avère aussi pertinente aujourd’hui qu’au temps de David et de Paul, qui reprend ce texte dans sa lettre aux Romains (3.10-18). Le constat demeure le même : malgré des millénaires d’histoire, la nature humaine n’a pas changé. Le monde, tel que nous le voyons, se comporte encore en général comme s’il n’y avait pas de Dieu ni de jugement dernier. La réaction habituelle devant cette condamnation est mitigée. On est d’accord qu’il y a des actes abominables qui se commettent un peu partout sur notre planète, mais de là à généraliser et à inclure tout le monde dans ce jugement, il ne faut pas exagérer, pense-t-on. (...)

L’auteur reproche aux destinataires de sa lettre de ne pas avoir grandi dans leur foi et dans leur connaissance de Dieu, si bien qu’ils ont beaucoup de mal à saisir les enseignements qu’il veut leur transmettre. La conversion à Christ n’est pas une fin en soi, mais le début d’une relation avec Dieu qui a besoin de s’enraciner et de se développer continuellement. Comment peut-on grandir dans la foi ? L’auteur l’indique par la négative. Ses lecteurs sont « inexpérimentés dans la parole de justice ». (...)

La mise en garde de l’auteur (1-13) a certes de quoi nous secouer. Nous ne pouvons échapper à sa parole tranchante qui pénètre jusqu’aux recoins les plus cachés de notre âme. Mais nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes pour nous sortir de notre situation désespérée. Nous avons un Sauveur prêt à intervenir en notre faveur, en qui nous pouvons mettre toute notre confiance parce que : Celui qui peut nous secourir n’a pas besoin qu’on lui décrive les difficultés que nous traversons parce que lui-même les a éprouvées, « en tout point comme nous », affirme l’auteur. (...)

Le repos de Dieu est un repos « sabbatique » (9). Le shabbat est une « cessation » d’activité qui permet de savourer combien Dieu est bon et pourvoit à notre existence. Comme Dieu s’est arrêté après la création, et a contemplé son œuvre, nous pouvons entrer dans le repos de Dieu, en reconnaissant que le Christ pourvoit à notre rédemption, parce qu’il a tout accompli pour notre salut et notre « re-création ». Mais une certaine tension demeure, car ici-bas, le travail sans peine n’existe pas, ni les relations sans heurts. Comme le Royaume déjà inauguré en Christ n’est pas encore pleinement manifesté, ce repos auquel nous pouvons déjà goûter dans la communion au Christ est encore en attente de réalisation pleine et entière. (...)

Un autre contre-exemple, encore plus dramatique que celui d’hier, nous est rappelé dans notre lecture du jour. Les Israélites avaient fait preuve d’incrédulité (19) au seuil de l’entrée dans le pays promis à leurs ancêtres. Au lieu d’entrer dans le repos promis par Dieu, le peuple, qui ne lui a pas fait confiance, a dû errer quarante ans dans le désert. La longue citation du Psaume 95 dans sa version grecque permet à nouveau à l’auteur de la lettre d’interpeller les chrétiens d’origine juive qui connaissent par cœur cet épisode douloureux de leur histoire. Si l’on se réfère au projet de Dieu pour son peuple sorti d’Égypte, le repos de Dieu est le temps de rafraîchissement et de restauration : l’entrée dans un pays devait marquer la délivrance de l’esclavage, la fin de l’errance et des guerres. Un lieu de perfection semblable au jardin d’Éden. Malheureusement, Josué et Caleb n’ont pu convaincre le peuple d’entrer dans le pays promis. (...)

Après avoir démontré que Jésus est supérieur à Abraham, l’auteur de l’épître compare les ministères de Moïse et de Jésus : ce dernier est plus grand que Moïse, en tant que chef de la maison de Dieu, c’est-à-dire du peuple de Dieu. Il lui est aussi supérieur en tant qu’ « apôtre » « grand-prêtre » (1). Si Moïse a été envoyé pour libérer son peuple de la servitude égyptienne, Jésus a été envoyé pour délivrer tous les hommes d’un mal plus profond et plus universel qui les sépare de Dieu et les asservit, le péché. Jésus s’est montré encore plus fidèle que Moïse à sa mission de serviteur. Il est non seulement le serviteur de Dieu par excellence, mais aussi le chef, la « tête » de sa maison. (...)

La supériorité du Fils sur les anges réside aussi dans le fait qu’il se soit incarné et partage une seule et même humanité avec ses frères. Pleinement homme, le Fils éternel est venu prendre part à la condition de ceux qu’il appelle désormais « ses frères » (11). Après avoir expié leurs péchés à la croix, c’est une famille qu’il présente à Dieu son Père : « Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés. » (13). (...)

David est devant un dilemme : Samuel l’a oint comme futur roi d’Israël. Mais devant les menaces du roi Saül qui cherche à attenter à sa vie, ses conseillers lui recommandent de fuir. David s’y résigne, non sans réagir : « C'est en l'Éternel que je cherche refuge », leur répond-il (1), jugeant peut-être que ses conseillers manquent de foi. Pourtant, face aux assauts répétés de Saül, la fuite représente la meilleure des options possibles. (...)

La Loi donnée par l’intermédiaire des anges au Sinaï devait être mise en application sans aucune échappatoire pour ceux qui chercheraient à la contourner. L’Évangile de Jésus-Christ est parole de salut. Il permet d’échapper au jugement divin. Dieu a confirmé l’annonce de la parole de Jésus par la manifestation de l’Esprit et des actes de puissance. (...)

Dieu a parlé dès le commencement (Gn 1). Il s’est adressé aux patriarches, puis il s’est exprimé par la bouche des prophètes. Dans l’ère nouvelle inaugurée par le Christ, c’est par son Fils qu’il nous a parlé. Le Fils de Dieu, agent et héritier de la création, soutient tout l’univers par sa parole (2). (...)