Cette histoire propulse les lecteurs au sein de l’Empire perse : dans la cour du roi Xerxès (ou Assuérus, de son nom grec, 1). À la lecture de ce chapitre, on peut se demander ce que ce livre vient faire dans la Bible. Un monde apparemment sans Dieu et sans croyants juifs. A priori, la scène décrite ressemble davantage à un épisode de la série « Game of Thrones » qu’à un chapitre de la Bible. (...)

L’heure de la difficile restauration de Jérusalem et des institutions d’Israël nécessite une mise au normes minutieuse sur certains points délicats. Ces observances aux relents quelque peu légalistes devaient compenser une fragilité de ce peuple, revenu diminué de son exil. Cette insistance sur le sabbat n’est pas fortuite. En effet le jour du repos (qu’on le pratique le samedi ou le dimanche) est la marque par excellence de l’union entre l’amour premier envers notre Créateur et l’amour second envers notre prochain. (...)

L’histoire nous montre souvent l’importance de dirigeants déterminés et énergiques pour que le peuple soit entraîné dans la bonne direction. Néhémie était retourné pour un temps en Babylonie comme convenu avec le roi Artaxerxès. Pendant cette période, il y eut du relâchement dans la bonne remise en ordre dont Néhémie était le maître d’œuvre. La lecture publique du Deutéronome avait révélé que les ressortissants Ammonites et Moabites qui résidaient en Israël devaient être exclus de toutes responsabilités dans le domaine religieux. Ces deux peuples avaient refusé l’assistance vitale demandée pacifiquement par les Hébreux quand ceux-ci ont traversé leur territoire. (...)

Les abondantes mesures présentées dans les chapitres 11 à 13 mettent en évidence le désir de redonner à Jérusalem un peu de sa gloire en tant que lieu de la présence du Dieu de l’univers. Les chefs du peuple avec Néhémie prennent grand soin de tout restaurer comme avant l’exil. Mais il y a un certain déséquilibre démographique entre Jérusalem et les territoires environnants. Ceux qui s’étaient établis à Jérusalem étaient essentiellement les chefs du peuple revenus de Babylonie, donc assez peu d’habitants ; ce déséquilibre était malvenu du point de vue militaire. Quant aux gens du peuple, ils avaient repris les terres de leurs ancêtres sans devoir tout reconstruire. En outre, l’atmosphère de la « ville sainte » (11.1) en restauration stimulait le zèle religieux de leurs habitants mais cela pouvait contrarier l’indépendance de certaines familles peu zélées religieusement. (...)

Ayant à nouveau médité sur la grâce de Dieu, les Israélites se repentent de leurs péchés et s’engagent dans un grand pacte collectif. La solennité de ces instants est démontrée par plusieurs faits : les documents scellés, avec la liste des signataires, qui sont les responsables civils et religieux du peuple de Dieu (2-28) ; la présence de « tous ceux aptes à comprendre » au sein du peuple, hommes et femmes, mais aussi fils et filles (29) ; la promesse publique et solennelle de mettre en pratique la Parole de Dieu (30). La suite détaille un certain nombre d’engagements pris ce jour-là. En schématisant, on pourrait dire que trois engagements concernent la vie courante (le mariage, le respect du sabbat et le respect du répit de la septième année, 31-32) et trois autres se rapportent au culte (soutien financier pour le service du culte, 33-35 ; don des prémices et des premiers-nés, pour pourvoir aux besoins des Lévites, 36-38 ; dîme, 39-40). (...)

Ces versets sont un vrai parcours de théologie biblique, à la fois tragique et magnifique (33). • Tragique, parce qu’ils sont comme un long et pénible catalogue qui rappelle le caractère pécheur et tortueux du cœur humain (cf. Jr 17.9). Malgré les bénédictions de Dieu, le peuple s’est en effet montré : arrogant, réfractaire, désobéissant (16, 29), oublieux (17), idolâtre (18), révolté, meurtrier (26) et versatile (28). (...)

On sent bien à la tonalité de notre Psaume que l’heure est grave. Le roi (7, 10) est dans une grande détresse (2), sûrement à la veille d’un combat difficile. Que faire dans ces circonstances ? Se présenter devant Dieu, tout simplement. C’est d’abord le peuple qui prie pour son roi (2-5), demandant à Dieu son secours et son soutien (3). (...)

Le texte d’hier nous parlait du temps de la joie, celui d’aujourd’hui du temps de la repentance, pour lequel tout le peuple se rassemble à nouveau (1). Attitude extérieure (1), décisions concrètes (2a), longue confession des péchés (2b, 3b) et écoute attentive de la Parole (3a), tout montre dans ces premiers versets le sérieux de la démarche des Israélites, bien conduits par leurs leaders (5). Le début de la prière de repentance qu’ils prononcent au nom du peuple le confirme. Ils ont parfaitement conscience que c’est à leur Dieu qu’ils doivent tout, le Dieu éternel (5b), le Dieu créateur (6) et le Dieu de l’Alliance (7ss), qu’ils ont offensé. (...)

Comment se construit l’unité du peuple de Dieu ? Tout simplement quand la Parole de son Dieu est clairement proclamée ! Alors que le peuple manifeste une soif unanime de la Parole, Esdras et les Lévites ont trois priorités. D’abord, lire de manière suivie le Pentateuque (3). Ensuite, bien montrer à tous que la Parole de Dieu est au centre (1-2, 4-5), que c’est elle seule qui a autorité au sein du peuple de Dieu. Ensuite, prendre le temps d’expliquer avec soin ce qui est lu pour que tous, dès qu’ils sont en âge de raison, comprennent (2, 8). (...)

On pense assez naturellement que le livre de Néhémie ne concerne que la reconstruction de la muraille de Jérusalem. Pourtant, l’ouvrage est terminé dès le chapitre 6, verset 15, après 52 jours de travail… Pourquoi le livre continue-t-il alors aux chapitres suivants ? Parce que le dessein de Dieu, c’est de (re)construire son peuple ! La première étape de ce projet consiste à établir des responsables aux postes stratégiques : musiciens, Lévites, serviteurs du temple et administrateur de la ville, magistrats, portiers. Le texte mentionne surtout la conduite du culte et l’administration de la ville de Jérusalem. On est frappé par le sérieux de Néhémie dans le choix des personnes, tant pour l’administration de la ville (2b) que pour le service du culte (61-65) : pour que le peuple de Dieu soit en ordre de marche, il faut des leaders consacrés ! Ne négligeons pas de lire la généalogie de ce chapitre ! Les généalogies sont très précieuses, parce qu’elles nous rappellent la fidélité de Dieu à son alliance de grâce envers des hommes et des femmes réelles, tout au long des hauts et des bas de l’histoire. (...)