La réalisatrice américaine Kathryn Bigelow, première femme à avoir reçu l’Oscar de la meilleure réalisation pour son film Démineurs, n’avait plus tourné depuis près de huit ans et la sortie de son précédent long-métrage, Detroit, consacré aux révoltes urbaines et raciales de la « Motown » dans les années 1960.
Avec A House of Dynamite – une maison de dynamite en bon français - Kathryn Bigelow choisit Netflix plutôt que le circuit des salles traditionnelles, tout en poursuivant une filmographie captivée par l’univers militaire, la violence et l’histoire des Etats-Unis.
Ici, Kathryn Bigelow réactive un genre ancien, le film d’apocalypse nucléaire, qui a forgé certains classiques du cinéma américain, de Point Limite de Sidney Lumet en 1964 jusqu’à Docteur Folamour de Sidney Kubrick cette même année.
Elle le fait avec – il faut le reconnaître - un certain sens du timing politique et géopolitique puisque son long-métrage est sorti sur la plateforme quelques jour seulement avant le duel verbal mais néanmoins atomique entre Poutine et Trump : le premier vantant les mérites de ses missiles et drones sous-marins à capacité nucléaire, le second annonçant la reprise des tests des armes nucléaires.
Les spectateurices sont donc immergé·es dans un imaginaire de guerre froide, avec réunions de crise, écrans de contrôle et espaces de décision engageant le sort de toute l’humanité, le tout modernisé à coups de technologies de pointe mais pas nécessairement fiables et d’acronymes aussi exotiques qu’importants.
Toutefois, si Bigelow réactive un genre connu, et parfois galvaudé, elle le fait avec un dispositif cinématographique qui en renouvelle le style, avec une caméra virevoltant dans différents lieux de pouvoir et un compte à rebours qui se répète trois fois dans le film tout en ne respectant pas tout à fait la réalité du temps qui s’écoule avant la possible apocalypse…
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