J’ai plusieurs défauts, mais je n’en reconnais qu’un. Ce n’est pas d’avoir les yeux trop gros, mais qu’ils ne voient pas très bien, et qu’en bouche qui parle et qui mastique, je crois encore créer ce que je nomme. Si bien que je mange sans vérifier la composition. Que telle chose ressemble à une pomme, je la considère suffisamment bonne et l’avale, sans examen. Qu’un homme m’attraie à se faire proie, je le considère suffisamment bon et l’avale, sans suspecter l’indigestion, sans me poser la question d’une éventuelle allergie, après tout, je suis une suprématie. Je suis l’être, le déferlement, le dispensateur d’existence. Je suis Dieu, je réfléchis peu, et je vomis souvent. Je n’ai pas les yeux trop gros, mais présomptueux et inconscients. Ils ne pressentent pas les larves dans ce qu’ils trouvent beau, que ce soit humain, végétal ou hors saison. Ils approuvent une couleur, un sourire, un contact, une odeur. J’avale. Je suis sans peur. J’aime. Il n’y a pas d’erreur quand j’aime. Pas d’erreur et pas de vers. Je suis Dieu, présomptueux et inconscient...
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