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Or
đ Cette semaine on donne la parole Ă Olivia Leray, journaliste qui a grandi avec un pĂšre alcoolique
đŹÂ « J'arrive pas Ă comprendre oĂč on a merdĂ© dans la sociĂ©tĂ© pour que cette sociĂ©tĂ© lĂ , qui valorise l'alcool, trinque pour tout et n'importe quoi, pointe du doigt les gens qui en sont malades »
Quand on parle dâalcoolisme, on pense Ă tout ce quâon accroche aisĂ©ment aux visages des dĂ©pendants. On pense aux cadavres peu exquis de bouteilles, aux gueules de bois tellement successives quâelles se confondent en une vie de lendemains de cuites, aux blackout qui ont le mĂ©rite de faire oublier ce qui nous tuerait de honte, aux crises de manque, aux cures, aux post cures, aux chutes et rechutes, au chĂŽmage, Ă la dĂ©chĂ©ance dâun corps portĂ© par la quĂȘte du prochain verre.
On pense Ă tout cela. Mais on oublie souvent celles et ceux qui vivent dans lâombre de cette maladie.
Parce que rappelons-le, câen est une. Et elle tue prĂšs 45 000 personnes en France chaque annĂ©e. Mais comme lâĂ©crit mon invitĂ©e Ă la fin de son ouvrage « De lâeau dans ton vin », paru chez Fayard en ce dĂ©but dâannĂ©e, « on ne compte pas ceux qui sont juste Ă cĂŽtĂ© et qui en prennent plein la poire ».
Tout commence au Cyrano, un bar PMU dans la DrĂŽme. Deux petites filles sur des tabourets hauts devant un Ă©cran affichant les rĂ©sultats du Rapido sirotent des grenadines Ă lâeau, tandis que papa enchaine les biĂšres, les petits jaunes et les verres de rosĂ©.
Depuis, Olivia nâa connu son pĂšre quâalcoolique. Enfant, ado, durant ses Ă©tudes, et aujourdâhui dans sa vie de presque trentenaire de journaliste chroniqueuse et Ă©crivaine dĂ©sormais.
Mais si lâĂ©criture de ce livre nâa pas changĂ© la situation de son pĂšre, elle a modifiĂ© le regard quâelle portait sur lui et sa maladie.
« Papa est alcoolique, et ce nâest pas un gros mot », clame-t-elle. Ce nâest plus un jugement. Elle peut lâĂ©crire, le dire, sans en avoir honte. Sans ĂȘtre en colĂšre.
Elle sort du silence, mais aussi de la position Ă©touffante dâenfant de parent alcoolique, Ă laquelle elle ne se condamne plus et ses mots vont faire tant de bien aux victimes collatĂ©rales de la dĂ©pendance
đ RĂ©fĂ©rences :
đ Ouvrages
"De l'eau dans ton vin" (2023) Editions Fayard
đŁÂ Groupes de parole pour les proches
https://www.al-anon-alateen.fr/
N'hésitez pas à nous retrouver sur Instagram :
đ Contre-addictions :Â @contreaddictionspodcast
đ Rose :Â @rosekeren
Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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đ Cette semaine on donne la parole Ă Olivia Leray, journaliste qui a grandi avec un pĂšre alcoolique
đŹÂ « J'arrive pas Ă comprendre oĂč on a merdĂ© dans la sociĂ©tĂ© pour que cette sociĂ©tĂ© lĂ , qui valorise l'alcool, trinque pour tout et n'importe quoi, pointe du doigt les gens qui en sont malades »
Quand on parle dâalcoolisme, on pense Ă tout ce quâon accroche aisĂ©ment aux visages des dĂ©pendants. On pense aux cadavres peu exquis de bouteilles, aux gueules de bois tellement successives quâelles se confondent en une vie de lendemains de cuites, aux blackout qui ont le mĂ©rite de faire oublier ce qui nous tuerait de honte, aux crises de manque, aux cures, aux post cures, aux chutes et rechutes, au chĂŽmage, Ă la dĂ©chĂ©ance dâun corps portĂ© par la quĂȘte du prochain verre.
On pense Ă tout cela. Mais on oublie souvent celles et ceux qui vivent dans lâombre de cette maladie.
Parce que rappelons-le, câen est une. Et elle tue prĂšs 45 000 personnes en France chaque annĂ©e. Mais comme lâĂ©crit mon invitĂ©e Ă la fin de son ouvrage « De lâeau dans ton vin », paru chez Fayard en ce dĂ©but dâannĂ©e, « on ne compte pas ceux qui sont juste Ă cĂŽtĂ© et qui en prennent plein la poire ».
Tout commence au Cyrano, un bar PMU dans la DrĂŽme. Deux petites filles sur des tabourets hauts devant un Ă©cran affichant les rĂ©sultats du Rapido sirotent des grenadines Ă lâeau, tandis que papa enchaine les biĂšres, les petits jaunes et les verres de rosĂ©.
Depuis, Olivia nâa connu son pĂšre quâalcoolique. Enfant, ado, durant ses Ă©tudes, et aujourdâhui dans sa vie de presque trentenaire de journaliste chroniqueuse et Ă©crivaine dĂ©sormais.
Mais si lâĂ©criture de ce livre nâa pas changĂ© la situation de son pĂšre, elle a modifiĂ© le regard quâelle portait sur lui et sa maladie.
« Papa est alcoolique, et ce nâest pas un gros mot », clame-t-elle. Ce nâest plus un jugement. Elle peut lâĂ©crire, le dire, sans en avoir honte. Sans ĂȘtre en colĂšre.
Elle sort du silence, mais aussi de la position Ă©touffante dâenfant de parent alcoolique, Ă laquelle elle ne se condamne plus et ses mots vont faire tant de bien aux victimes collatĂ©rales de la dĂ©pendance
đ RĂ©fĂ©rences :
đ Ouvrages
"De l'eau dans ton vin" (2023) Editions Fayard
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