" Willy Ronis en reportage à Saint-Étienne " (Publications de l'Université de Saint-Étienne)
En octobre 1948, à un moment décisif de la grande grève des mineurs, Willy Ronis est envoyé par Life en reportage à Saint-Étienne. Son témoignage photographique offre des informations et des perspectives neuves sur cet important mouvement social.
À partir des 130 images conservées à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, l'ouvrage analyse le processus créatif de Willy Ronis.
Il révèle, à travers sa biographie intellectuelle, l'originalité et la singularité de ses engagements, sa volonté de tracer une voie personnelle par rapport aux esthétiques photographiques de l'époque
La chronique de Jacques Plaine
JEAN-CLAUDE MONNERET ET JEAN-MICHEL STEINER Willy Ronis en reportage à Saint-Étienne Presses universitaires de Saint-Étienne Jean-Claude Monneret fut professeur d’italien et de cinéma dans l’enseignement secondaire puis de cinéma à l’université Jean Monnet. Jean-Michel Steiner, agrégé, est docteur en histoire. Le 4 octobre 1948, 300 000 mineurs, dont 22 000 dans le bassin de Saint-Étienne s’engagent dans une grève de 24 heures qui dès le lendemain deviendra un conflit illimité. Le 17, la CGT suspend les opérations de sécurité notamment celles de pompage. Devant le risque d’inondation des puits les forces de l’ordre ripostent. De façon massive et brutale. Le conflit durera deux mois, fera cinq morts, dont Antonin Barbier à Firminy. C’est pour l’enterrement de Barbier que Willy Ronis est à Saint-Étienne. Arrivé à Châteaucreux le 25 octobre au matin, retour à Paris le 26 au soir. Deux jours, 130 photos. Avec quoi ? : Un Rolleiflex argentique sans cellule intégrée et un seul objectif (pour tout voir, pour être au cœur de l’action - pas de téléobjectif – une seule solution, y aller, pedibus) Et il ira. Partout. À la Bourse du Travail, à Beaubrun, au Panassa, à Tarentaize. Il sera à Firminy aux obsèques d’Antonin Barbier. Il fera des photos à Couriot, au Palais du Justice avec le procureur, les avocats, les témoins, les futurs condamnés lors de l’audience des ouvriers du Puits Villier. On le verra sur le chemin des crassiers de Michon, chez des mineurs, de nouveau à Couriot, la nuit, avec un piquet de grève et au passage à niveau de la Pareille. Un drôle de citoyen que ce Willy Ronis, reporter pour deux magazines aux visions idéologiques radicalement opposées. Life un hebdomadaire américain qui défend le capitalisme libéral, Regards l’hebdomadaire communiste national. Et pendant ces deux jours il trouvera sur sa route et parfois dans son viseur (ce sera réciproque) un autre photographe - Léon Leponce - qui lui travaille pour un quotidien Stéphanois Le Patriote, et ce pour le plus grand bonheur de nos deux auteurs qui, avec Maurice Bedoin et Corinne Porte, ont déjà publié sur cet artiste.
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