Cette semaine dans
Manga HakkenOn vous emmène dans les ruelles tortueuses et pleines de bruit de
Takara, ville fictive, mais ô combien vivante, née de l’imagination de
Taiyō Matsumoto.
Levez les yeux : deux silhouettes félines volent entre les immeubles pour protéger leur territoire des
yakuzas et autres sales types. Ce duo, ce sont
Blanc et
Noir, les héros d’
Amer Béton, un chef-d’œuvre du
manga underground, disponible en intégrale chez
Delcourt/Tonkam.
On revient sur l’œuvre originale et son ambiance si particulière, mais aussi sur son impressionnante adaptation en film d’animation par le Studio 4°C, réalisée par Michael Arias et Hideaki Anno. Un film qui, comme le manga, ne laisse personne indemne.
Le mangaka qui a lu Moebius :
Taiyō MatsumotoAvant de plonger dans
Amer Béton, impossible de ne pas dire quelques mots sur son auteur :
Taiyō Matsumoto. Mangaka inclassable, il s’est fait une place à part dans le paysage du
manga grâce à un style graphique unique, nourri autant par la tradition japonaise que par la bande dessinée européenne. Il a notamment séjourné en France dans sa jeunesse, où il s’est imprégné des œuvres des auteurs de
Métal Hurlant, comme
Moebius. Cela se ressent dans ses compositions libres, ses décors déformés et ses personnages stylisés. De
Ping Pong à
Sunny, en passant par
Le samouraï bambou, Matsumoto explore des récits profondément humains, où l’enfance, la marginalité et l’étrangeté du monde moderne sont au cœur de son œuvre.
Amer Béton en est sans doute l’exemple le plus culte.
Kuro et
Shiro, le ying et le yang de l’enfance
Les deux héros d’
Amer Béton sont deux jeunes orphelins d’une dizaine d’années.
Kuro (Noir) est dur, méfiant, violent, et ne fait confiance à personne — sauf à
Shiro (Blanc), son inséparable frère de cœur.
Shiro déborde d’énergie et d’imagination, mais il est aussi très fragile : il ne sait compter que jusqu’à dix, ne s’habille pas seul, et dépend entièrement de
Kuro pour les gestes du quotidien.
Tous les deux veillent sur Takara, la "ville Trésor", comme des esprits protecteurs surgis du béton. Certains disent même qu’ils savent voler. Il faut dire qu’ils bondissent de toit en toit avec une agilité presque surnaturelle, prêts à en découdre avec quiconque menace leur quartier. Leur violence est brute, sans compromis, à tel point que policiers et yakuzas eux-mêmes ont fini par tolérer leur présence.
Mais l’équilibre fragile de Takara est mis en péril par le retour d’un homme : Suzuki, surnommé "le Rat", un yakuza aux intentions troubles, bien décidé à remettre la main sur la ville…
Un récit riche en symboles et en contrastes
Le manga de
Taiyō Matsumoto est d’une incroyable richesse. Déjà, on parle d’enfance avec nos deux héros principaux, qui sont en réalité les deux faces d’une même pièce. Entre l’innocence et la cruauté que l’on peut retrouver chez des enfants de leur âge,
Kuro a dû grandir plus vite que
Shiro pour pouvoir s’occuper de lui, mais il en a laissé une partie de son âme. Quant à
Shiro, comme il le dit lui-même, “il a perdu des vis dans sa tête, mais il a celle qui manque à
Kuro dans le cœur”.
Autour de cela, on aborde aussi la gentrification, puisque les yakuzas veulent se débarrasser du quartier populaire de Takara pour en faire un parc d’attractions rempli de machines à sous qui leur rapporteraient plus d’argent.
Il ne sert à rien de vous faire une énumération exhaustive des thèmes abordés dans Amer Béton, mais vous y trouverez sûrement quelque chose qui vous parlera.
Un petit mot sur le style de dessin de Taiyō Matsumoto : ne vous attendez pas à un trait à la Shonen Jump. On est ici sur un manga underground, avec une plume plus fluide et moins nette, presque brouillonne, mais c’est pour y ajouter du dynamisme et des décors complètement punk, avec des graffitis partout dans Takara et un milliard de petits détails à chaque planche qui vous donneront envie d’y revenir plusieurs fois, c’est certain.
Une adaptation parfaite ?
Le film du
Studio 4°C reprend le récit d’
Amer Béton pratiquement dans sa globalité, sans trahir l’œuvre de
Taiyō Matsumoto.
Michael Arias et
Hideaki Anno ont rendu totalement son dynamisme et leur légèreté à nos deux héros, sans édulcorer le ton du récit. On y retrouve la même violence et les mêmes émotions, tout cela animé de main de maître.
Et la bande-son, composée par le groupe Plaid, apporte un vrai plus avec des morceaux qui resteront longtemps dans vos oreilles. Vous pouvez très bien commencer par découvrir le récit par le film, puisque c’est ce qu’ont fait Eve et Judas.
Le mot de la fin
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