La dimension affective des relations entre professeurs et élèves a été largement étudiée et reconnue. Elle reste un sujet délicat. Elle influe sur les résultats scolaires mais aussi sur lʹélève en dehors de lʹécole. Ses effets bénéfiques sont ressentis sur la dépression, lʹanxiété, la violence, lʹensemble des comportements sociaux. Toute la question est de savoir évidemment de quoi on parle quand on parle "dʹamour des profs pour les élèves". On parle dʹune certaine forme dʹattachement, dʹamour compassionnel.

Nous manquons de silence. Nous vivons dans le bruit et cela affecte notre cerveau. Le constat nʹest pas nouveau. Michel Le Van Quyen, chercheur en neurosciences, a compilé des travaux sur les nuisances sonores, mais il a aussi étudié ce quʹil nomme le silence intérieur. Trop de bruits certes, mais aussi trop de sollicitations, de pression, de pensées, notre cerveau est en surchauffe permanente. Il a étudié les répercussions sur notre esprit mais aussi sur notre corps. Il préconise des mises au repos, la nuit évidemment, mais aussi de ponctuelles mises en silence pour mieux se régénérer. Le silence comme arme de reconstruction massive…

Le bien-être est notre nouvelle quête effrénée. Contrairement au bonheur, le bien-être ne demande pas dʹeffort, il sʹachète. Philosophe et professeur de marketing, Benoit Heilbrunn prétend quʹil a remplacé lʹ aspiration légitime du bonheur. Un besoin de confort, de douceur totalement individualiste qui nous endort, hypnotisés que nous sommes par un marketing puissant fragilisant les individus. On veut du doux, du chaleureux, prisonniers de lʹidéologie du "welfare state". Lʹinjonction de bien-être, devenu une marchandise, serait un subterfuge de la société de consommation. Un essai interpelant sur notre époque, qui questionne notre manière de vivre et nos besoins individuels pour ne pas dire individualistes.

Nous écrivons aujourdʹhui les nouvelles lois de lʹamour depuis notre clavier. Les manières de se rencontrer ont changés. Si on se rencontre encore dans la vie réelle, lʹamour ne frappe plus toujours au hasard du coin de la rue, au travail, ou dans un diner chez des amis, lʹamour on le cherche dans votre poche via le smartphone. Applications, sites de rencontre, sont des facilitateurs incontestables, mais on leur reproche aussi dʹêtre responsables de la précarité des amours. Il est si facile de trouver lʹaventure, de vivre ses infidélités. Quʹen est-il vraiment? Marie Bergstrom est sociologue et chercheuse, depuis 10 ans elle étudie ces nouvelles façons de vivre lʹamour numérique. Chiffres à lʹappui, elle décortique nos comportements et interroge sur ces pratiques.

La psychologie est plurielle. Les courants de pensées sont nombreux, la psychologie existentielle est née dans les années 1940 aux États-Unis. Elle peut être attribuée à Abraham Maslow comme le père fondateur, mais au fil du temps est devenue étroitement liée à Carl Rogers. Elle interroge sur le sens de la vie, notre rapport au monde, à nous-mêmes ou aux autres. De très nombreuses recherches ont amené à la création en 2018 dʹune association française de la psy existentielle. Présidée par Jean Luc Bernaud, professeur des universités en psychologie à Paris et Lausanne, elle vise à fédérer et rendre publiques les études dans le domaine. Un nouveau courant de pensée et de soin que nous explorerons.

Les émotions circulent plus vite que les virus. Nous sommes de vraies éponges relationnelles capables de nous remplir car nous sommes des êtres empathiques. Nous rions ensemble, pleurons ensemble. Nous vivons dans un grand Hum émotionnel qui nous contamine. Poreux que nous sommes, il nous est difficile de discerner ce qui nous appartient ou pas. Chercheur en psychologie sociale, Christophe Haag a étudié lʹintelligence émotionnelle et sʹintéresse depuis de nombreuses années à la manière dont les émotions se répandent. Pour comprendre, il est allé à la rencontre de personnages atypiques qui ont vécu des émotions fortes, et nous éclairent sur les effets de cette contagion. Pouvons-nous y échapper ?

Dans notre écologie relationnelle, il y a la vie en société, la vie au travail, les amitiés, la vie intime. Vouloir faire relation avec l’autre est une grande source de bonheur, mais aussi une grande source de douleur. Savoir dire ce que l’on a à dire aux autres, être capable d’entendre ce que l’autre a à nous dire, savoir exprimer ses besoins, savoir dire non, sont des ingrédients indispensables à une écologie relationnelle saine. Affirmation de soi, confiance en soi, estime de soi, comment les cultiver dans le respect de l’autre dans des situations quotidiennes? Médecin psychiatre et psychothérapeute spécialisé dans les problèmes d’estime de soi, de couple, manipulation et d’anxiété sociale, Frederic Fanget décrypte notre écologie relationnelle au travers de l’affirmation de soi.

Après nous avoir encouragé, dans ses précédents ouvrages, à nous foutre la paix puis à devenir narcissique, Fabrice Midal continue sur sa lancée en nous proposant "de triompher des emmerdes". Inévitables dans toute existence, souvent vécues comme des obstacles injustes sur le chemin, elles ont pourtant, selon lui, des vertus à ne pas négliger. Philosophe et créateur de lʹécole de Méditation Occidentale, il soutient quʹil ne faut pas confondre calme, sérénité et apaisement. Si les ennuis nous font perdre notre calme, ils sont pourtant lʹoccasion dʹaller chercher en soi des ressources insoupçonnées et nous donnent lʹoccasion de nous dépasser. Fabrice Midal donnera une conférence-atelier sur ce thème le mardi 30 avril au théâtre de la Madeleine à Genève.

Notre évolution, depuis lʹhomme de Cro-Magnon, a permis de nous perfectionner dans bien des domaines. Cependant, il nous reste encore des réflexes ancestraux profondément ancrés. La peur panique des serpents est un exemple de peur dont nous avons hérité, mais est-ce encore vraiment utile? Nous avons gardé certains comportements et modes de pensée anciens, remontant à la préhistoire. Michel de Lara et Jérôme Boutang les ont appelés des biais car ils nous conditionnent face à certaines situations de manière, aujourdʹhui, inappropriée. Ils se sont délectés dʹexpériences de psychologie évolutionniste. Les résultats prêtent souvent à sourire, nous renvoient de manière imparable à nos capacités de jugement face à une situation, et lʹuniversalité de nos comportements

Pierre-André Michaud est spécialiste de la santé des adolescents, il a fondé il y a 20 ans l'Unité multidisciplinaire de santé des adolescents au CHUV devenu aujourdʹhui la DISA . Ce centre précurseur et reconnu mondialement, réservé au 12 à 20 ans, répond aux questions spécifiques posées par cet âge de la vie. Par sa vision pluridisciplinaire, il est un lieu dʹaccueil pour les ados, les parents et tous les professionnels concernés. Lʹexpérience de Pierre-André Michaud est précieuse, il apporte son regard sur les défis de santé tant psychique que physique imposés par cette transition. Il aime à rappeler que 9 sur 10 vont plutôt bien, ce qui , somme toute, est plutôt rassurant.