"Jʹai lʹimpression que tout cela sʹest déroulé dans un rêve…", affirme Alexandre Voisard quand il se penche sur les neuf décennies de sa vie. Lʹautre jour, au rythme dʹun carillon, le poète avait choisi le musée et bibliothèque de Porrentruy pour se raconter. Exactement au milieu dʹun quartier dont il connait chaque pierre. Là où, pour lui, tout a commencé. Il sʹest volontiers prêté à lʹexercice: dévider lʹécheveau de sa vie. Et quelle vie! Lʹenfance solitaire et rebelle dans une famille nombreuse, beaucoup de balades emmenées par un père féru de botanique. Très tôt il tombe en écriture. Mis à part une adolescence instable et une parenthèse politique autour de la création du Jura, le virus ne le lâchera pas. Et toujours la nature, source inépuisable dʹinspiration, la musique, le dessin, et la famille pour colonne vertébrale. "Heureusement pour moi, jʹai laissé des traces… jʹai joué au Petit Poucet, Petit Poucet des pages et des livres… de quoi mesurer le parcours que jʹai fait", dit-il sereinement et simplement.
La vie trépidante dʹun nonagénaire. A la suite dʹun malheureux accident survenu fin 2020, Alexandre Voisard est contraint à apprendre à écrire de la main gauche. Vaillamment. Pourvu quʹil continue dʹécrire.