Bon, je te l’avoue, j’ai hésité longtemps à laisser ce titre tel qu’il est. Commencer par « l’apocope en espagnol », je l’admets ce n’est pas très vendeur. Car je sais bien, pour l’avoir vécu moi-même quand j’étais étudiante, que les mots de jargon grammatical peuvent faire peur, et rebuter la personne qui se lance dans un apprentissage. Mais bon ! En même temps, il faut bien nommer les choses. Puis, je me suis dit que c’était encore une fois l’occasion de bien expliquer cette notion, pour la démystifier. Et surtout, de démontrer que derrière les « grands mots » du jargon se cachent parfois des concepts somme toute assez simples. C’est un aspect de mon travail que j’adore : rendre facile des concepts qui a priori semblaient compliqués, voire insurmontables. Alors, prêt(e) pour aller explorer les facettes mystérieuses de l’apocope ? Allez, viens, je t’embarque avec moi et je t’explique tout en détail. Tu vas voir qu’au bout du compte, en catégorisant et en regroupant les mots similaires, c’est très simple. Et à la fin de l’article, tu trouveras des tableaux pour synthétiser les informations, ainsi qu’une infographie et des exercices corrigés pour t’entrainer. Commençons par une définition. L’apocope : qu’est-ce que c’est ? Derrière ce grand mot, se cache en réalité un phénomène phonologique simple, qui consiste en la perte d’une ou plusieurs lettres à la fin d’un mot, dans certaines situations. Le mot « apocope » vient du grec « apokopê », un mot formé de « apo », qui indique la distance ou la séparation, et « kóptein », qui signifie « coupé ». C’est donc « l’action de retrancher » une terminaison à un mot. Pour résumer en termes simples, l’apocope consiste donc à couper la fin d’un mot, en fonction, notamment, de la nature du mot en question, et également du mot qui suit. Pourquoi ce phénomène se produit-il ? Si l’on s’intéresse à l’évolution de la langue espagnole, on se rend compte que l’apocope commence toujours dans la langue orale. Lorsqu’on s’intéresse de près à l’évolution linguistique, ce type de réduction débute généralement par des phénomènes ponctuels favorisés par le confort articulaire. En effet, la langue tend toujours naturellement à se simplifier le plus possible et à rechercher la facilité. Ainsi, selon les zones géographiques, les différents locuteurs, des apocopes apparaissent dans le langage parlé : par exemple, quand un hispanophone dit « pa » au lieu de « para » ; il effectue une apocope. Il existe ainsi une infinité de cas dans le langage oral. Certaines de ces apocopes finissent par se consolider et s’étendre de manière définitive à la grammaire académique. Dans l’espagnol actuel, plusieurs cas d’apocope se sont intégrés dans la grammaire. Nous allons faire un tour d’horizon des principaux mots qui s’apocopent et voir de quelle manière ils fonctionnent. Apocope en espagnol des mots en — O devant un nom masculin singulier. Dans ce paragraphe, on trouve différentes catégories de mots. Leur point commun est de se terminer par la lettre -O. Il y a des: Ces mots perdent leur — O final et se réduisent en « buen » et « mal » « un », « algún », « ningún », « primer », « tercer » y « postrer »lorsqu’ils sont suivis d’un nom masculin singulier. Par exemple, on dira « un buen momento » (un bon moment) ou « estoy de mal humor » (je suis de mauvaise humeur). Oui, oui, on dit bien « el humor » en espagnol pour parler de l’humeur 😊. Le mot est donc bien masculin, ce qui provoque l’apocope. Attention : l’apocope ne se produit que lorsque ces mots précèdent un nom masculin singulier. Quand ce n’est pas le cas, ces adjectifs fonctionnent « normalement » c’est-à-dire qu’ils conservent leur forme entière et s’accordent en genre et en nombre. Par exemple, « He comprado algunas chucherías. » (J’ai acheté quelques friandises), puisque le mot « chucherías » est féminin pluriel. De la même manière, on dira « son chicos buenos » (parce que l’adjectif est placé après le nom). Le cas de « Grande » et « Cualquiera ».