Si tu apprends l’espagnol, tu as probablement déjà croisé des expressions idiomatiques. Ces petites phrases toutes faites, souvent imagées, qui donnent du relief à une conversation. Et c’est vrai : bien utilisées, elles transforment un espagnol scolaire en espagnol vivant, authentique, incarné. Mais attention : derrière leur apparente légèreté, elles cachent quelques pièges. Et tomber dedans peut te faire passer, au mieux pour un·e drôle d’oiseau, au pire pour quelqu’un d’un peu maladroit. Avant de te lancer tête baissée, laisse-moi t’aider à éviter les 3 erreurs que je vois tout le temps chez les apprenants – même avancés. 🧠 D’abord, c’est quoi une expression idiomatique ? Une expression idiomatique, c’est une phrase toute faite qu’on ne peut pas comprendre en traduisant mot à mot. C’est une image, souvent drôle ou décalée, que les natifs utilisent naturellement pour dire quelque chose… sans forcément le dire directement. Par exemple :– En français, “donner sa langue au chat” n’a rien à voir avec les chats.– En espagnol, “estar en las nubes” signifie “être dans la lune” – littéralement “être dans les nuages”. Ce sont des expressions qui font toute la richesse d’une langue… mais qui demandent un peu de tact pour être utilisées avec justesse. ❌ Erreur n°1 : “Je comprends l’expression, donc je peux l’utiliser” Comprendre une expression, ce n’est pas suffisant. Tu peux saisir le sens de estar en las nubes, mais si tu le sors dans une situation inappropriée, tu risques un gros décalage. Par exemple, tu as visionné une série espagnole (félicitations 💪), tu en as profité pour noter quelques tournures sympas… et tu les glisses dans TOUTES tes conversations. Sauf que… certaines expressions sont très marquées culturellement, émotionnellement ou socialement.Et ce qui passe entre deux ados madrilènes peut paraître déplacé dans une conversation plus formelle. Exemple : “¡Qué fuerte!” peut exprimer l’étonnement, la colère, la surprise… mais son ton varie énormément selon le contexte. Ou alors, imagine : tu es en réunion, ton collègue semble un peu perdu, tu veux détendre l’atmosphère et tu lances un “Estás en las nubes, ¿eh?” 👉 Lui ne le prend pas bien du tout. Pourquoi ? Parce que dans ce contexte, c’est perçu comme moqueur, voire condescendant. Comprendre le sens ne suffit pas. Il faut aussi capter le ton, l’intention, le contexte. Certaines expressions peuvent être affectueuses dans un cadre familial, légères entre amis… mais très mal reçues dans un cadre professionnel. Ou inversement. 💡 Ce que je recommande : Observe. Écoute les natifs. Demande-toi à chaque fois qui parle, dans quel contexte, avec quelle intention. C’est ça qui te donnera le vrai pouvoir des mots. Et apprends aussi à distinguer les registres. Ce n’est pas parce que quelque chose sonne “cool” dans une fiction qu’il convient à un échange réel. ❌ Erreur n°2 sur les expressions idiomatiques en espagnol : “Plus j’en place, mieux c’est” C’est une erreur de débutant… mais aussi de faux avancé : on pense qu’en casant plusieurs expressions idiomatiques dans une phrase, on va prouver son niveau. Résultat ? Un discours chargé, artificiel, parfois même incompréhensible. “J’ai mis les pieds dans le plat, mais bon, fallait que je mette les points sur les i, quitte à ce que ça me retombe dessus… bref, j’ai jeté un pavé dans la mare.” 😵💫 On étouffe le message. On fatigue l’auditeur. Et surtout, on perd la spontanéité. Une bonne expression idiomatique, c’est comme une épice : une pincée suffit. 💡 Mon conseil : Privilégie la précision à la quantité. Choisis une seule expression pertinente, bien placée. Elle fera bien plus d’effet qu’un feu d’artifice incontrôlé. ❌ Erreur n°3 : “Je connais l’expression… mais impossible de m’en souvenir quand je parle” Un autre des pièges des expressions idiomatiques en espagnol, ce n’est pas que tu ne les apprends pas. C’est qu’au moment où tu veux t’en servir… rien ne sort.→ “Mince, c’était quoi déjà cette super expression sur la fatigue… un truc...