Barbara Hannigan est un être à part dans le monde lyrique. La soprano canadienne sʹest fait connaître par ses interprétations spectaculaires, très physiques, de pièces de musique contemporaine. Travailleuse acharnée, dʹune exigence totale, préparant lʹexplosion par lʹascèse, elle a été dédicataire et créatrice de près de 100 œuvres composées pour elle par des compositrices et compositeurs vivants, avec qui elle collabora activement. Dès 2011, elle commence à diriger des orchestres, et le plus souvent chante en même temps quʹelle dirige – un cas unique sur la scène classique. Plusieurs films lui ont été consacrés, notamment par Mathieu Amalric. Elle travaille de plus en plus en Suisse : elle est liée aujourdʹhui au Musikkollegium Winterthur, et a récemment été nommée cheffe invitée principale par lʹOCL. Elle prépare en ce moment un spectacle produit par le GTG à la cathédrale de Genève, mis en scène par Romeo Castellucci, monstre sacré du théâtre contemporain. Elle y chante et dirige le Stabat Mater de Pergolesi en même temps que des pièces contemporaines de Giacinto Scelsi. Le spectacle se donne à guichets fermés du 12 au 18 mai.
" Je suis un animal créatif " a dit dʹelle-même Barbara Hannigan, soprano et cheffe dʹorchestre canadienne. De lʹanimal elle a la souplesse, la vélocité, et puis elle croit, éminemment, à lʹinstinct. Mais que lʹon ne sʹy trompe pas : lʹinstinct chez elle rencontre une discipline extrême, un travail incessant, et une intelligence toujours en éveil. Cʹest tout cela qui lui permet dʹexploser sur scène – quand elle chante, quand elle dirige un orchestre ou, comme elle aime à le faire dans des prestations uniques en leur genre, elle chante tout en dirigeant. Dʹun même corps, dʹun même souffle. Et au début, il y a la lumière, celle qui baigne son enfance en Nouvelle Ecosse, au Canada.