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Le Code noir est un texte législatif emblématique de l’histoire coloniale française. Promulgué sous le règne de Louis XIV en 1685, il réglemente la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises. Ce texte, qui légitime et encadre l’esclavage, est à la fois un symbole du racisme institutionnalisé et un instrument juridique majeur de l’Ancien Régime colonial.
Voici tout ce qu’il faut savoir à propos du Code noir :
1. Contexte historique
Au XVIIe siècle, la France est engagée dans la colonisation des Antilles (Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe), où l’économie repose de plus en plus sur la culture du sucre, extrêmement lucrative. Pour faire tourner les plantations, les colons importent massivement des esclaves venus d’Afrique. Face à cette situation, l’État veut uniformiser les règles dans ses colonies.
2. Adoption du Code noir
Le Code noir est rédigé par Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, puis promulgué officiellement en mars 1685. Il comporte 60 articles (dans sa version antillaise) et vise à réglementer l’esclavage dans les colonies françaises.
Il sera ensuite adapté ou réédité pour d’autres colonies (Guyane, Réunion, Louisiane...) avec des variantes locales.
3. Contenu principal du Code noir
Le Code noir aborde de nombreux aspects de la vie des esclaves et de leurs maîtres. Parmi les plus importants :
Définition juridique de l’esclave : l’esclave est considéré comme un bien meuble, une propriété du maître.
Obligation de baptême et d’instruction religieuse : tous les esclaves doivent être baptisés catholiques.
Organisation de la vie quotidienne : régulation des mariages, des jours de repos, des punitions.
Sanctions et châtiments : prévoient des punitions très violentes (mutilations, peine de mort) pour les esclaves fugitifs ou rebelles.
Encadrement de l’affranchissement : permet à certains esclaves d’être libérés (notamment par testament ou rachat).
Protection théorique minimale : le Code interdit certaines pratiques extrêmes (comme tuer un esclave sans raison valable), mais ces dispositions sont rarement appliquées.
4. Portée et application
Le Code noir a été largement appliqué dans les colonies françaises pendant plus d’un siècle. Cependant, dans la pratique, les abus étaient fréquents et la justice coloniale protégeait surtout les intérêts des maîtres.
Le Code contribue à légaliser et institutionnaliser l’esclavage racial, fondé sur l’idée que les Noirs sont inférieurs et destinés à la servitude.
5. Abolitions
En 1794, la Convention (Révolution française) abolit l’esclavage — le Code noir devient alors caduc.
Mais Napoléon Bonaparte le rétablit en 1802.
L’esclavage est définitivement aboli en 1848 par la Deuxième République, sous l'impulsion de Victor Schoelcher.
6. Mémoire et controverses
Aujourd’hui, le Code noir est considéré comme l’un des symboles les plus forts de l’esclavage colonial français. Il est régulièrement étudié et débattu dans les réflexions sur le racisme systémique, la mémoire coloniale, et les demandes de réparation.
Le texte a suscité des polémiques, notamment lorsqu’il a été qualifié par certains de « texte humaniste » du fait de ses « protections » pour les esclaves — un point de vue largement discrédité par les historiens.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Le Code noir est un texte législatif emblématique de l’histoire coloniale française. Promulgué sous le règne de Louis XIV en 1685, il réglemente la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises. Ce texte, qui légitime et encadre l’esclavage, est à la fois un symbole du racisme institutionnalisé et un instrument juridique majeur de l’Ancien Régime colonial.
Voici tout ce qu’il faut savoir à propos du Code noir :
1. Contexte historique
Au XVIIe siècle, la France est engagée dans la colonisation des Antilles (Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe), où l’économie repose de plus en plus sur la culture du sucre, extrêmement lucrative. Pour faire tourner les plantations, les colons importent massivement des esclaves venus d’Afrique. Face à cette situation, l’État veut uniformiser les règles dans ses colonies.
2. Adoption du Code noir
Le Code noir est rédigé par Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, puis promulgué officiellement en mars 1685. Il comporte 60 articles (dans sa version antillaise) et vise à réglementer l’esclavage dans les colonies françaises.
Il sera ensuite adapté ou réédité pour d’autres colonies (Guyane, Réunion, Louisiane...) avec des variantes locales.
3. Contenu principal du Code noir
Le Code noir aborde de nombreux aspects de la vie des esclaves et de leurs maîtres. Parmi les plus importants :
Définition juridique de l’esclave : l’esclave est considéré comme un bien meuble, une propriété du maître.
Obligation de baptême et d’instruction religieuse : tous les esclaves doivent être baptisés catholiques.
Organisation de la vie quotidienne : régulation des mariages, des jours de repos, des punitions.
Sanctions et châtiments : prévoient des punitions très violentes (mutilations, peine de mort) pour les esclaves fugitifs ou rebelles.
Encadrement de l’affranchissement : permet à certains esclaves d’être libérés (notamment par testament ou rachat).
Protection théorique minimale : le Code interdit certaines pratiques extrêmes (comme tuer un esclave sans raison valable), mais ces dispositions sont rarement appliquées.
4. Portée et application
Le Code noir a été largement appliqué dans les colonies françaises pendant plus d’un siècle. Cependant, dans la pratique, les abus étaient fréquents et la justice coloniale protégeait surtout les intérêts des maîtres.
Le Code contribue à légaliser et institutionnaliser l’esclavage racial, fondé sur l’idée que les Noirs sont inférieurs et destinés à la servitude.
5. Abolitions
En 1794, la Convention (Révolution française) abolit l’esclavage — le Code noir devient alors caduc.
Mais Napoléon Bonaparte le rétablit en 1802.
L’esclavage est définitivement aboli en 1848 par la Deuxième République, sous l'impulsion de Victor Schoelcher.
6. Mémoire et controverses
Aujourd’hui, le Code noir est considéré comme l’un des symboles les plus forts de l’esclavage colonial français. Il est régulièrement étudié et débattu dans les réflexions sur le racisme systémique, la mémoire coloniale, et les demandes de réparation.
Le texte a suscité des polémiques, notamment lorsqu’il a été qualifié par certains de « texte humaniste » du fait de ses « protections » pour les esclaves — un point de vue largement discrédité par les historiens.
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