En 2025, la question des passoires énergétiques reste un enjeu majeur du logement en France. Selon les dernières estimations, 5,8 millions de logements sont classés F ou G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE), les rendant particulièrement énergivores et coûteux à chauffer. Contrairement à une idée reçue, ces logements sont majoritairement occupés par leur propriétaire, et non par des locataires. Une réalité qui soulève plusieurs défis, tant économiques qu’environnementaux.
Des propriétaires piégés dans des logements énergivores
Loin d’être un problème exclusivement locatif, près de 60 % des passoires énergétiques sont des résidences principales occupées par leurs propriétaires. Ces derniers se retrouvent souvent dans une impasse : d’un côté, des factures d’énergie qui explosent en raison d’une isolation insuffisante et d’équipements vétustes, de l’autre, des travaux de rénovation coûteux, difficilement finançables pour des ménages aux revenus modestes.
Ce phénomène est particulièrement marqué chez les seniors, dont une grande partie vit dans de vieilles maisons individuelles en milieu rural. Beaucoup ont acquis leur bien il y a plusieurs décennies et disposent de revenus insuffisants pour entreprendre une rénovation énergétique d’ampleur.
Un cadre réglementaire de plus en plus strict
Face à l’urgence climatique, le gouvernement a renforcé les mesures visant à éradiquer ces logements énergivores. Depuis janvier 2023, les logements classés G consommant plus de 450 kWh/m² par an sont interdits à la location. En 2025, cette interdiction s’étendra à tous les logements classés G, puis aux F en 2028.
Si ces restrictions concernent en priorité les bailleurs, elles affectent indirectement les propriétaires occupants. La valeur des passoires énergétiques sur le marché immobilier chute, rendant leur revente plus difficile sans travaux.
Des aides financières encore insuffisantes
Pour inciter à la rénovation, plusieurs dispositifs existent, notamment MaPrimeRénov’, qui subventionne partiellement l’isolation, le chauffage ou encore la ventilation. Toutefois, le reste à charge reste trop élevé pour de nombreux ménages.
Face à cette situation, des associations et experts appellent à un accompagnement renforcé, avec des financements plus accessibles et des démarches simplifiées. Sans cela, des millions de propriétaires resteront prisonniers d’un logement énergivore, avec des impacts négatifs sur leur pouvoir d’achat et sur l’environnement.
Si l’objectif de rénover massivement les logements d’ici 2050 est ambitieux, il ne pourra être atteint qu’en prenant pleinement en compte la réalité des propriétaires modestes, souvent oubliés des politiques publiques.
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