L’intelligence artificielle est plus qu’une révolution technologique : c’est un enjeu économique et stratégique majeur. Et sur ce terrain, la France entend bien jouer les premiers rôles. Emmanuel Macron l’a réaffirmé ce dimanche 9 février sur France 2, dévoilant un plan d’investissement massif de 109 milliards d’euros pour développer l’IA dans l’Hexagone. Objectif : assurer une souveraineté européenne, encadrer la technologie et rivaliser avec les géants américains et chinois.
Face à la montée en puissance d’OpenAI et des GAFAM, la France ne veut pas rester spectatrice. Dans son interview, Emmanuel Macron a martelé l’importance d’un investissement massif, réparti entre la recherche, l’industrialisation des modèles IA et le soutien aux start-up. Parmi les priorités annoncées :
-des data centers bas carbone pour répondre aux défis énergétiques de l’IA.
-le développement d’algorithmes souverains pour éviter une dépendance aux géants étrangers.
-la formation de 100 000 experts en IA par an, pour renforcer la compétitivité française.
L’Hexagone veut s’appuyer sur ses propres champions, à l’image de Mistral AI, cette start-up prometteuse qui ambitionne de concurrencer les modèles américains et chinois. Un enjeu stratégique, car, comme le rappelle Emmanuel Macron : "Si nous n’investissons pas, nous serons dépendants des autres." Investir, oui, mais sans négliger l’éthique. L’intelligence artificielle soulève des interrogations profondes, notamment sur son impact sur l’emploi. Le président se veut rassurant : "L’IA ne remplacera pas l’humain, elle l’aidera." L’objectif ? Réduire la pénibilité des tâches répétitives plutôt que de supprimer des postes. Mais le défi est aussi juridique : la France ne veut pas brider l’innovation par une réglementation trop contraignante, tout en évitant une dérive incontrôlée. Emmanuel Macron plaide ainsi pour une régulation mondiale, estimant qu’un encadrement strict limité à l’Europe serait insuffisant face à la dynamique des grandes entreprises étrangères.
L’IA est aussi un enjeu géopolitique. La France veut renforcer ses alliances, notamment avec l’Inde, qui forme un million d’ingénieurs par an. Un partenariat stratégique qui vise à développer une IA indépendante, loin de l’influence des États-Unis et de la Chine. Enfin, la question écologique est au cœur des préoccupations. Le développement de l’IA est extrêmement énergivore, et la France veut se démarquer en proposant des modèles plus économes. Avec un mix énergétique parmi les plus propres au monde, l’Hexagone entend attirer les investisseurs soucieux de durabilité.
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