Ce n'est pas la souffrance qui nous fait grandir. En revanche, la
souffrance nous pousse à changer, transformer, libérer des choses ... et par
voie de conséquence (pas toujours) cela nous fait grandir. Mais on peut
bien-sûr grandir sans souffrir ... et malheureusement souffrir sans grandir.
Une autre citation pour illustrer cela :
"
Ce que l'on n'apprend pas avec la sagesse, on l'apprend avec la souffrance"
Dans cet épisode, je partage mon expérience truamtisante du deuil périnatal (2 fois!), et comment cela a déclenché mon élévation spirituelle.
Voici l'extrait du Livre "Pardonnes-moi Ella!" que je livre en exclusivité dans cet épisode:
" L’espoir est un rêve éveillé "
Je peste dans ma voiture, ça bouchonne encore sur l’autoroute, au niveau de l’aéroport Cointrin. Je ne vais jamais arriver à l’heure ! Il est 18h25 et il me reste encore une dizaine de kilomètres à parcourir avant de rejoindre l’appartement. J’ai promis à ma compagne de rentrer tôt du travail, mais c’est encore raté. Surtout que j’étais passé
par Cessy pour récupérer Lolita et Quentin. Ella venait d’avoir un an et nous
voulions célébrer son premier anniversaire tous ensemble, en famille. Hélas,
Kilian était à Lyon et ne pouvait se joindre à nous. Quelle année folle depuis
la naissance de notre petit bijou Ella. Je vivais une semaine dans
l’appartement de ma compagne à Genève, avec les filles et l’autre semaine dans ma
maison de Cessy, avec Lolita et Quentin. Ma conjointe avait dû prendre un congé
sabbatique, pour une durée indéterminée, afin de s’occuper de notre fille.
Elle était encore trop petite pour que nous la confions à une institution spécialisée pour les trisomiques.
Et de mon côté, j’assumais mon rôle de papa, une semaine avec mes grands et
l’autre avec mon petit ange. Ella était vraiment un rayon de soleil, toujours
souriante, câline et parfois coquine. Nous avions pour projet de vivre tous
ensemble dans un grand appartement à Genève, mais nous n’avions pas encore pu trouver la perle rare. Il fallait être sur la ligne F du bus qui relie Genève au pays
de Gex, pour permettre à Lolita et Quentin d’aller au lycée à Ferney-Voltaire,
et ne pas trop s’éloigner des écoles des filles de ma compagne, à Genève. Et puis
Ella monopolisait toute notre attention, alors nous restions patients, essayant
de gérer les priorités autant que possible. C’était compliqué, notre vie était
vraiment stressante, fatigante, épuisante, mais ce soir-là, je ne voulais
penser qu’au premier anniversaire d’Ella. Lolita et Quentin semblaient de bonne
humeur et heureux de fêter la fête de leur petite sœur. Il était 19h18, nous
arrivions enfin à l’appartement. Ma conjointe et ses filles étaient survoltées. Elles
avaient passées la fin d’après-midi à cuisiner, décorer l’appartement. La
musique de France Gall tournait en boucle. Ma compagne avait allumé des bougies. Tout était parfait pour une soirée d’anniversaire en famille. Nous avions convenu
d’appeler Killian en visioconférence, au moment du gâteau et des cadeaux. Ella
était souriante, rayonnante, comme à son habitude. Ma compagne lui avait enfilé une
robe blanche, qui contrastait avec sa peau mate, avec un joli ruban rose dans
ses cheveux noirs bouclés. Ses yeux bleus brillaient comme des perles. Elle
faisait toutes sortes de bruits avec sa bouche, fermait ses petits points et
les agitait dans tous les sens, comme si elle cherchait à nous dire quelque
chose de très important. Quel bonheur de voir ce petit ange vibrer d’un amour
inconditionnel, que nous lui rendions au centuple.
Ma compagne avait préparé un curry, absolument divin comme d’habitude. Le parfum des épices donnait une ambiance orientale à la soirée. Nous débâtâmes d’abord longuement de l’impact de Donald Trump sur le monde et son déni du réchauffement climatique, puis des histoires de cœur de nos adolescents et enfin les enfants évoquèrent quelques histoires croustillantes des professeurs français de Lolita et Quentin versus les Suisses d’Alhya. Kyria donna le biberon à sa petite sœur avec beaucoup de sérieux, comme si cette mission, qui lui avait été confiée par sa maman, était de la plus haute importance. Le moment du gâteau était venu et j’ouvrai une bonne bouteille de champagne. Tout le monde retint son souffle lorsque le bouchon
sauta, puis les enfants soufflèrent les bougies avec leur petite sœur. Killian
participait virtuellement à la fête. Lolita avait peint un portait de toute la
famille pour cette occasion, Kyria et Alhya avaient fabriqué un magnifique
bracelet en pierres et perles multicolores. Quentin et Kilian s’étaient entendus
pour offrir un livre de contes à leur petite sœur rigolote, comme ils aimaient
l’appeler tendrement. Je trinquais avec ma compagne, puis nous embrassâmes notre
petit ange. France Gall chantait à nouveau « Ella, elle l’a… Ce je n’sais quoi ». Je me disais que c’est à ça que devait ressembler le bonheur, ce moment précis, empli d’amour, suspendu hors du temps, loin de notre vie tumultueuse de tous les jours.
Le réveil sonna. J’ouvrais les
yeux, un peu perdu. Mon cerveau mit du temps à émerger… Tout cela n’était qu’un
rêve. Ella n’a jamais eu un an. Ella n’aurait jamais un an.
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