Jean-Baptiste, précurseur de Jésus, avait été incarcéré par le roi Hérode (3.20). Mais de sa prison, il est informé par ses disciples du déroulement du ministère béni de Jésus (18). En envoyant deux d’entre eux auprès de lui, il veut savoir s’il était oui ou non « celui qui devait venir » (19-20), le Messie qu’il avait annoncé (3.16) ? La question légitime de Jean-Baptiste n’est pas une mise en doute du ministère de Jésus, mais plutôt l’expression du besoin d’affermir sa foi en Dieu. « À ce moment-là, Jésus guérit de nombreuses personnes de maladies, d’infirmités et d’esprits mauvais et il rendit la vue à bien des aveugles » (21). Jésus « prouve » sa messianité par les actes miraculeux qu’il accomplit, c’est son « oui » à la question de Jean-Baptiste. (...)

Après la mort de son fils unique, une grande souffrance atteint cette femme veuve de Naïn en Galilée : du point de vue affectif, c’est la solitude ; du point de vue social et économique, c’est la pauvreté, car personne ne peut plus assurer sa subsistance ; du point de vue psychologique, c’est la détresse car elle est sans descendance. Dans cette histoire, deux cortèges se rencontrent. C’est le triste cortège qui accompagne cette femme (12) : des gens certes solidaires de sa souffrance, mais désemparés face à la mort qui a frappé si durement, et n’ayant à offrir que leurs larmes, comme lorsque le deuil frappe une personne de notre entourage. Jésus compatit lui aussi (13). Mais il va plus loin : il s’approche du cercueil et le touche. Ce cortège peut représenter le désarroi de l’humanité, sans espoir devant la fin de la vie. (...)

Après un discours prononcé par Jésus « sur un plateau », très comparable au « sermon sur la montagne » de Matthieu, les épisodes du chapitre 7 se situent dans la ville galiléenne de Capernaüm (1). Un officier romain, non juif (2a), vient demander à Jésus, par l’intermédiaire de responsables juifs (3), de venir guérir son serviteur mourant (2b). Par là même, il manifeste une certaine confiance en Jésus. Aux yeux des Juifs, ce centenier mérite que Jésus guérisse son serviteur, car il aime leur nation et c’est lui qui a fait construire leur synagogue (5). De nos jours encore, c’est souvent ainsi que les humains raisonnent : « Puisque je suis quelqu’un d’honnête, qui fait du bien aux autres, je mérite que Dieu me récompense… ». (...)

C’est le cas pour certains hommes, qui ressemblent à un bon arbre et à l’homme dont Jésus parle aux versets 45, 47 et 48. Il écoute le Christ attentivement, il réfléchit au sens de ce qu’il a entendu, il pense à des applications pratiques et il agit, avec persévérance. Le message du Christ reçu ainsi et mis en pratique rend cet homme inébranlable, malgré les tentations, les malheurs qui le frappent et l’opposition qu’il subit. Certains autres hommes, qui se disent chrétiens, ont toujours à la bouche le nom du Seigneur et répandent partout d’innombrables citations bibliques ; au fond, ils sont fragiles, mais ils se rassurent derrière un écran de versets qu’ils récitent. (...)

« …vous ne serez pas jugés… pas condamnés » : par qui ? Par Dieu ! Je peux être sûr qu’il va me traiter comme je traite autrui, qu’il va me pardonner si je pardonne à mon frère. Si je suis généreux, il sera généreux envers moi, comme si un paysan remplissait de grains les plis du vêtement d’un acheteur. Les critères de mon appréciation des actions d’autrui, Dieu les emploiera envers moi. Mais je ne peux pas être sûr que les autres hommes me rendront la pareille ; ils vont peut-être me condamner, alors que je ne les juge pas. Renoncer à juger, ce n’est pas être aveugle. (...)

Ne rien espérer en retour du bien que nous faisons à autrui. Jésus a des exigences énormes. Il nous demande de vivre un amour qui peut rester à sens unique. Et il donne des exemples précis, pour montrer que cet amour ne réside pas dans des sentiments ou des pensées sublimes, mais dans des actions concrètes, dans la vie de tous les jours. (...)

David était en grand danger : son fils Absalom avait réuni une clique de malfaiteurs bien armés et avait tout pour supplanter son père ; à l’égard de la foi de David, ces ennemis n’avaient que railleries. Se moquaient-ils du roi ou aussi du Seigneur qu’il invoquait ? Aujourd’hui, surtout hors d’Europe, des croyants sont la cible de moqueries et de persécutions ; peut-être n’y en a-t-il jamais eu autant. Or David peut dormir, il se sait en sécurité, non pas à cause de ses soldats, mais à cause de l’Éternel qui veille sur lui. Avant même d’être libéré, il est convaincu que Dieu le secourra, lui répondra « de sa montagne sainte » : le mont Morija, où Salomon construira le Temple. (...)

Jésus proclame heureux ceux qui sont considérés comme les plus malheureux des hommes : les pauvres, les affamés, les endeuillés, les méprisés. Et il plaint, il proclame malheureux ceux que le monde envie : les riches, les gens qui ne manquent de rien, qui vivent joyeux, admirés de tous. Ce renversement commence maintenant : le royaume de Dieu appartient aux pauvres ; et il se réalisera pleinement lors de l’avènement du Christ. Alors il y aura abondance, consolation, joie, « récompense ». Pour Jésus, il ne réside pas dans l’accumulation des plaisirs, il réside dans une relation, dans une situation : il consiste à être béni de Dieu, à être assuré de trouver, tôt ou tard, tout son bien en Dieu. (...)

Jésus n’en savait-il pas assez pour choisir des apôtres ? Avant de les appeler, il a passé une nuit dans la prière ! Il ne voulait pas se fier à sa propre capacité, il tenait à être dépendant de son Père et à faire sa volonté. On peut donc dire que c’est le Père et le Fils ensemble qui ont désigné les douze apôtres. Douze : comme le nombre des tribus d’Israël. Apôtre a ici un sens fort ; ce terme signifie : envoyé, député, porte-parole et représentant accrédité de Jésus-Christ. Ils sont différents les uns des autres et ne paraissent pas avoir des qualités extraordinaires. (...)

La méfiance et l’obsession des pharisiens est de plus en plus marquée, Jésus et ses disciples sont désormais épiés, partout, et tout le temps. La question du sabbat, qui est une règle centrale du judaïsme, vient confirmer et préciser l’enseignement précédent de Jésus sur les outres trop rigides. Tout d’abord, Jésus va remettre en question le sabbat tel qu’il est pratiqué. Bien sûr, Jésus n’est pas contre le sabbat (5), mais la rigidité d’application des règles lui pose problème. (...)