durée : 00:55:22 - Ciseaux est inspiré de la vie du nouvelliste américain Raymond Carver (1938-1988). Avant de devenir le maître de la nouvelle minimaliste, ce fils d'un ouvrier-affûteur de scies apprend l'écriture par correspondance et envoie ses premiers textes à des revues. Mais son style d'un réalisme cru déroute et ses nouvelles ne trouvent pas d'éditeur. Soutenu par sa femme Marianne qui subvient aux besoins du ménage et ne cesse de croire en lui, Raymond, de son côté, se réfugie dans la boisson. Les conversations dans les bars, les petits drames des laissés-pour-compte de l'Amérique nourriront ses nouvelles. Mais il faudra la rencontre avec l'éditeur Gordon Lish pour que Carver, en trois recueils publiés de 1976 à 1988, devienne un écrivain célébré dans le monde entier. Ses nouvelles frappent au cour par leur concision et un art stupéfiant du non-dit. Lorsqu'on découvre, dix ans après la mort de l'écrivain, que ses textes ont été coupés de moitié, parfois des deux tiers, par Gordon Lish, la question se pose : sans les ciseaux de son éditeur, Raymond serait-il devenu Carver ? Stéphane Michaka retrace dans Ciseaux l'emprise d'un éditeur sur un écrivain et la façon dont l'écriture se nourrit de la vie intime. Au gré des voix qui se succèdent, ce rectangle amoureux est entrecoupé de nouvelles où la fiction prolonge le réel. Récit intimiste, scènes de la vie conjugale, conte cruel, Ciseaux traverse les genres pour raconter l'histoire d'une vie. Première partie : De retour chez lui après une cure de désintoxication, Raymond, écrivain alcoolique, tente de renouer avec sa femme Marianne. Ses nouvelles ne trouvant pas preneur, c'est Marianne qui assure le quotidien. Le couple essuie les plâtres et l'amour s'effrite. Lorsque Douglas, un éditeur influent qu'on surnomme " Ciseaux ", décide de publier les nouvelles de Raymond, l'espoir renaît. Mais bientôt, ses nouvelles lui sont retournées avec les coupes de Douglas, et un contrat qui a tout d'un pacte faustien...