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Or
Nous sommes au XVIIIe siècle, en Bretagne. Dans cette France encore figée par les hiérarchies et les interdits, une jeune femme nommée Marguerite Le Paistour décide de briser les règles. Pas par provocation. Mais par survie. À une époque où les femmes n’ont guère de choix que le mariage ou la domesticité, Marguerite choisit… l’épée et la corde.
Née en 1720 à Cancale, Marguerite est issue d’une famille modeste. Très tôt, elle comprend que son destin est tracé d’avance. Mais elle refuse. À 16 ans, elle s’enfuit. Et pour pouvoir voyager librement, travailler, échapper aux regards soupçonneux, elle se déguisera en homme. Elle coupe ses cheveux, s’habille en garçon, prend un nom masculin — on l’appelle alors Henri ou parfois Jean. Ce stratagème lui permet d’entrer dans des métiers interdits aux femmes… dont l’un des plus inattendus : bourreau.
Car oui, Marguerite Le Paistour va devenir l'une des rares femmes à avoir exercé cette fonction en France. Le métier de bourreau n’est pas seulement tabou : il est maudit. Les exécuteurs vivent en marge de la société, craints et méprisés. Mais pour Marguerite, c’est une façon d'exister autrement. Pendant des années, elle exerce dans l’ombre, souvent sans que personne ne devine son secret. Elle manie la hache, la corde, et applique les sentences avec la même froideur que ses collègues masculins.
Ce n’est qu’en 1750, à Paris, que tout s’effondre. Un soldat la reconnaît. Son secret est dévoilé. Marguerite est arrêtée, accusée de travestissement et d’avoir trompé l’armée — car entre-temps, elle s'était aussi enrôlée comme soldat. Elle risque la prison, voire pire. Mais contre toute attente, le tribunal fait preuve d’une certaine clémence. Peut-être impressionné par son parcours, ou conscient de l’absurdité de la situation, il lui permet… de retourner à une vie plus « conforme ».
Et c’est ce qu’elle fait. Marguerite abandonne alors ses habits d’homme, se marie, et mène la fin de sa vie sous son vrai nom, à Dinan, où elle meurt en 1801.
L’histoire de Marguerite Le Paistour est restée dans l’ombre pendant longtemps. Pourtant, elle dit beaucoup : sur le genre, sur le pouvoir, et sur le courage qu’il fallait pour s’emparer d’une vie qui n’était pas prévue pour vous. Car au fond, Marguerite n’a pas seulement défié la loi. Elle a surtout défié le destin qu’on voulait lui imposer
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Nous sommes au XVIIIe siècle, en Bretagne. Dans cette France encore figée par les hiérarchies et les interdits, une jeune femme nommée Marguerite Le Paistour décide de briser les règles. Pas par provocation. Mais par survie. À une époque où les femmes n’ont guère de choix que le mariage ou la domesticité, Marguerite choisit… l’épée et la corde.
Née en 1720 à Cancale, Marguerite est issue d’une famille modeste. Très tôt, elle comprend que son destin est tracé d’avance. Mais elle refuse. À 16 ans, elle s’enfuit. Et pour pouvoir voyager librement, travailler, échapper aux regards soupçonneux, elle se déguisera en homme. Elle coupe ses cheveux, s’habille en garçon, prend un nom masculin — on l’appelle alors Henri ou parfois Jean. Ce stratagème lui permet d’entrer dans des métiers interdits aux femmes… dont l’un des plus inattendus : bourreau.
Car oui, Marguerite Le Paistour va devenir l'une des rares femmes à avoir exercé cette fonction en France. Le métier de bourreau n’est pas seulement tabou : il est maudit. Les exécuteurs vivent en marge de la société, craints et méprisés. Mais pour Marguerite, c’est une façon d'exister autrement. Pendant des années, elle exerce dans l’ombre, souvent sans que personne ne devine son secret. Elle manie la hache, la corde, et applique les sentences avec la même froideur que ses collègues masculins.
Ce n’est qu’en 1750, à Paris, que tout s’effondre. Un soldat la reconnaît. Son secret est dévoilé. Marguerite est arrêtée, accusée de travestissement et d’avoir trompé l’armée — car entre-temps, elle s'était aussi enrôlée comme soldat. Elle risque la prison, voire pire. Mais contre toute attente, le tribunal fait preuve d’une certaine clémence. Peut-être impressionné par son parcours, ou conscient de l’absurdité de la situation, il lui permet… de retourner à une vie plus « conforme ».
Et c’est ce qu’elle fait. Marguerite abandonne alors ses habits d’homme, se marie, et mène la fin de sa vie sous son vrai nom, à Dinan, où elle meurt en 1801.
L’histoire de Marguerite Le Paistour est restée dans l’ombre pendant longtemps. Pourtant, elle dit beaucoup : sur le genre, sur le pouvoir, et sur le courage qu’il fallait pour s’emparer d’une vie qui n’était pas prévue pour vous. Car au fond, Marguerite n’a pas seulement défié la loi. Elle a surtout défié le destin qu’on voulait lui imposer
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