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Or
Carlos Ghosn, ancien patron du groupe Renault-Nissan, était considéré comme l’un des plus brillants capitaines d’industrie au monde. À la tête de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, il avait sauvé Nissan de la faillite à la fin des années 1990 et transformé Renault en un géant mondial. Mais en novembre 2018, son arrestation au Japon provoque un véritable séisme dans l’industrie automobile et au-delà.
Ghosn est arrêté à l’aéroport de Tokyo, accusé par la justice japonaise de fraude fiscale : il aurait dissimulé une partie de ses revenus aux autorités boursières japonaises. Très vite, d’autres accusations s’ajoutent : abus de confiance, utilisation de fonds de Nissan à des fins personnelles, paiements douteux à des intermédiaires étrangers. L’image du dirigeant brillant s’effondre brutalement. Il est incarcéré dans des conditions sévères, interrogé sans avocat et sans contact avec l’extérieur pendant de longues périodes — ce qui suscite des critiques sur le système judiciaire japonais.
Après plusieurs mois de détention et de libérations sous caution, Ghosn profite d’un relâchement de la surveillance pour fuir le Japon fin décembre 2019, dans des circonstances dignes d’un film d’espionnage. Il se cache dans une malle de matériel audio, embarque discrètement à bord d’un jet privé à Osaka, puis atterrit à Beyrouth, au Liban, pays dont il est citoyen et qui n’a pas de traité d’extradition avec le Japon.
Depuis cette fuite, Carlos Ghosn vit au Liban, où il affirme être victime d’un complot orchestré par Nissan et des responsables japonais pour l’écarter, car il préparait une fusion Renault-Nissan qui aurait menacé les équilibres internes. Il dénonce également les conditions inéquitables du système judiciaire nippon.
Pendant ce temps, les procédures judiciaires se poursuivent : le Japon a lancé un mandat d’arrêt international, mais Ghosn reste libre à Beyrouth. En France, où d’autres soupçons de malversations financières pèsent sur lui (notamment l’utilisation de fonds de Renault pour des dépenses privées), il a été entendu en 2022 mais n’est pas incarcéré. Il rejette l’ensemble des accusations.
L’affaire Carlos Ghosn dépasse largement le cadre personnel : elle soulève des questions géopolitiques, met en lumière les différences profondes entre les systèmes judiciaires français, japonais et libanais, et révèle aussi la fragilité des alliances industrielles mondialisées. Elle a profondément fragilisé Renault et Nissan, affaibli la coopération franco-japonaise, et continue de faire couler beaucoup d’encre.
Ghosn, toujours médiatique, publie des livres, donne des interviews et se présente comme un homme traqué mais injustement accusé. Son procès au Japon, s’il a lieu un jour, est désormais incertain.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Carlos Ghosn, ancien patron du groupe Renault-Nissan, était considéré comme l’un des plus brillants capitaines d’industrie au monde. À la tête de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, il avait sauvé Nissan de la faillite à la fin des années 1990 et transformé Renault en un géant mondial. Mais en novembre 2018, son arrestation au Japon provoque un véritable séisme dans l’industrie automobile et au-delà.
Ghosn est arrêté à l’aéroport de Tokyo, accusé par la justice japonaise de fraude fiscale : il aurait dissimulé une partie de ses revenus aux autorités boursières japonaises. Très vite, d’autres accusations s’ajoutent : abus de confiance, utilisation de fonds de Nissan à des fins personnelles, paiements douteux à des intermédiaires étrangers. L’image du dirigeant brillant s’effondre brutalement. Il est incarcéré dans des conditions sévères, interrogé sans avocat et sans contact avec l’extérieur pendant de longues périodes — ce qui suscite des critiques sur le système judiciaire japonais.
Après plusieurs mois de détention et de libérations sous caution, Ghosn profite d’un relâchement de la surveillance pour fuir le Japon fin décembre 2019, dans des circonstances dignes d’un film d’espionnage. Il se cache dans une malle de matériel audio, embarque discrètement à bord d’un jet privé à Osaka, puis atterrit à Beyrouth, au Liban, pays dont il est citoyen et qui n’a pas de traité d’extradition avec le Japon.
Depuis cette fuite, Carlos Ghosn vit au Liban, où il affirme être victime d’un complot orchestré par Nissan et des responsables japonais pour l’écarter, car il préparait une fusion Renault-Nissan qui aurait menacé les équilibres internes. Il dénonce également les conditions inéquitables du système judiciaire nippon.
Pendant ce temps, les procédures judiciaires se poursuivent : le Japon a lancé un mandat d’arrêt international, mais Ghosn reste libre à Beyrouth. En France, où d’autres soupçons de malversations financières pèsent sur lui (notamment l’utilisation de fonds de Renault pour des dépenses privées), il a été entendu en 2022 mais n’est pas incarcéré. Il rejette l’ensemble des accusations.
L’affaire Carlos Ghosn dépasse largement le cadre personnel : elle soulève des questions géopolitiques, met en lumière les différences profondes entre les systèmes judiciaires français, japonais et libanais, et révèle aussi la fragilité des alliances industrielles mondialisées. Elle a profondément fragilisé Renault et Nissan, affaibli la coopération franco-japonaise, et continue de faire couler beaucoup d’encre.
Ghosn, toujours médiatique, publie des livres, donne des interviews et se présente comme un homme traqué mais injustement accusé. Son procès au Japon, s’il a lieu un jour, est désormais incertain.
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