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Or
"Les voies du Seigneur sont impénétrables"... et les voix du schizophrène ne sont pas interchangeables !
Il semblerait, en effet, que cette maladie mentale (qui touche 50 millions de personnes à travers le monde) ait des manifestations différentes selon l'origine du sujet.
Ainsi, alors qu'un schizophrène occidental peut entendre des injonctions violentes, son homologue asiatique aurait – quant à lui – des suggestions bien plus triviales...
Une histoire de contexte
Selon le peintre français George Braque : "la culture engendre la monstruosité".
Restons plus nuancés et disons simplement qu'elle la modèle...
Nulle question de comparer les schizophrènes à des monstres, bien entendu, mais certains chercheurs ont pointé du doigt un élément intéressant.
Il semblerait, en fait, que selon la culture d'origine des personnes sujettes à ce trouble psychologique, les hallucinations auditives (qui affectent, très souvent, les schizophrènes) aient une teneur radicalement différente.
C'est précisément Tanya Luhrmann – une anthropologue de Stanford – qui a mené une étude très poussée sur le sujet (publiée dans le "British Journal of Psychiatry").
Après avoir interviewé 60 schizophrènes (originaire d'Amérique du Nord, d'Afrique et d'Asie), la chercheuse a notamment pu cerner la typologie de leurs hallucinations.
Chacun voit midi à sa porte
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la diversité humaine se reflète jusque dans la "folie".
En effet, si la plupart des schizophrènes américains entendent "des voix menaçantes et agressives" (qui les incitent à commettre des actes violents), les Indiens – eux – entendent plutôt des voix familières (associées à des membres de leur entourage) leur demandant... de faire le ménage !
Les Ghanéens, de leur côté, ont plutôt tendance à "entendre Dieu leur parler".
Selon Tanya Lurhmann : ces différences de perception pourraient s'expliquer par les divergences qui affectent les notions d'identité et de communauté, dans chacune des cultures d'origine.
En Occident, par exemple, les pensées occupent un rôle privé dans la psyché individuelle ; ce qui expliquerait pourquoi les hallucinations auditives seraient perçues comme des intrusions particulièrement violentes.
A contrario, en Asie, la notion d'interdépendance communautaire occupe encore un rôle central pour de nombreuses personnes.
Les hallucinations auditives s'en retrouvent donc considérablement dédramatisées, par les sujets qui en sont les récepteurs.
Aux schizophrènes de trouver leur voie...
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"Les voies du Seigneur sont impénétrables"... et les voix du schizophrène ne sont pas interchangeables !
Il semblerait, en effet, que cette maladie mentale (qui touche 50 millions de personnes à travers le monde) ait des manifestations différentes selon l'origine du sujet.
Ainsi, alors qu'un schizophrène occidental peut entendre des injonctions violentes, son homologue asiatique aurait – quant à lui – des suggestions bien plus triviales...
Une histoire de contexte
Selon le peintre français George Braque : "la culture engendre la monstruosité".
Restons plus nuancés et disons simplement qu'elle la modèle...
Nulle question de comparer les schizophrènes à des monstres, bien entendu, mais certains chercheurs ont pointé du doigt un élément intéressant.
Il semblerait, en fait, que selon la culture d'origine des personnes sujettes à ce trouble psychologique, les hallucinations auditives (qui affectent, très souvent, les schizophrènes) aient une teneur radicalement différente.
C'est précisément Tanya Luhrmann – une anthropologue de Stanford – qui a mené une étude très poussée sur le sujet (publiée dans le "British Journal of Psychiatry").
Après avoir interviewé 60 schizophrènes (originaire d'Amérique du Nord, d'Afrique et d'Asie), la chercheuse a notamment pu cerner la typologie de leurs hallucinations.
Chacun voit midi à sa porte
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la diversité humaine se reflète jusque dans la "folie".
En effet, si la plupart des schizophrènes américains entendent "des voix menaçantes et agressives" (qui les incitent à commettre des actes violents), les Indiens – eux – entendent plutôt des voix familières (associées à des membres de leur entourage) leur demandant... de faire le ménage !
Les Ghanéens, de leur côté, ont plutôt tendance à "entendre Dieu leur parler".
Selon Tanya Lurhmann : ces différences de perception pourraient s'expliquer par les divergences qui affectent les notions d'identité et de communauté, dans chacune des cultures d'origine.
En Occident, par exemple, les pensées occupent un rôle privé dans la psyché individuelle ; ce qui expliquerait pourquoi les hallucinations auditives seraient perçues comme des intrusions particulièrement violentes.
A contrario, en Asie, la notion d'interdépendance communautaire occupe encore un rôle central pour de nombreuses personnes.
Les hallucinations auditives s'en retrouvent donc considérablement dédramatisées, par les sujets qui en sont les récepteurs.
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