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Or
Comme le pantin Pinocchio, Guignol a bien un père.
Comparable au mythique Gepetto, Laurent Mourguet est ainsi l'homme qui a insufflé de la vie dans une petite marionnette.
Ce génial créateur avait d'ailleurs plusieurs professions à la vie civile, dont celle – surprenante – d'arracheur de dents.
Distraits par une marionnette
C'est à Lyon que le père de Guignol a vu le jour, le 2 mars 1769.
De modeste condition, Laurent Mourguet était avant tout ouvrier de la soie (c'est-à-dire un canut : une profession typiquement lyonnaise).
Son maigre salaire, justement, ne lui permettait pas vraiment de nourrir la très grande famille qu'il avait créée avec son épouse Jeanne Esterle (marié le 22 novembre 1788, le couple aura au total 10 enfants).
C'est donc pour gagner quelque revenu supplémentaire que le Lyonnais se mit à parcourir les routes ; d'abord en tant que marchand-forain, puis en la qualité... d'arracheur de dents !
Ce périlleux exercice avait d'ailleurs de quoi effrayer les villageois qui passaient à proximité de son "cabinet" de fortune.
Pour ne plus subir la mauvaise presse de cris aussi stridents que dissuasifs, Laurent Mourguet eut alors une idée originale : celle d'utiliser une petite marionnette pour distraire ses patients.
Dans un premier temps, le voyageur choisit Polichinelle comme héros de ses petites saynètes (dont les intrigues suivaient les trames classiques de la commedia dell'arte italienne).
Un pari judicieux : le succès fut immédiatement au rendez-vous et, face au plébiscite, Laurent Mourguet abandonna le métier de dentiste pour pleinement se lancer dans le spectacle vivant (1840).
Guignol entre en scène
Banal divertissement à l'origine, ce petit spectacle de marionnettes (rapidement centré autour du personnage de Guignol ; un Lyonnais typique) prit une véritable dimension socio-politique.
En guise de scénario, Laurent Mourguet utilisait en effet l'actualité du jour ; ce qui donnait à ses saynètes une allure de gazette populaire.
Le marionnettiste prenait, d'ailleurs, régulièrement fait et cause pour le petit peuple lyonnais (à ses yeux, victime d'injustices sociales).
Dès lors, Guignol se mit à séduire autour du Rhône... mais aussi bien au-delà.
De nos jours, il s'agit même d'une création encore très populaire ; dont la saveur réside dans toute sa gouaille lyonnaise.
Après les dents, Laurent Mourguet avait su manier les doigts et la langue avec finesse.
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Comme le pantin Pinocchio, Guignol a bien un père.
Comparable au mythique Gepetto, Laurent Mourguet est ainsi l'homme qui a insufflé de la vie dans une petite marionnette.
Ce génial créateur avait d'ailleurs plusieurs professions à la vie civile, dont celle – surprenante – d'arracheur de dents.
Distraits par une marionnette
C'est à Lyon que le père de Guignol a vu le jour, le 2 mars 1769.
De modeste condition, Laurent Mourguet était avant tout ouvrier de la soie (c'est-à-dire un canut : une profession typiquement lyonnaise).
Son maigre salaire, justement, ne lui permettait pas vraiment de nourrir la très grande famille qu'il avait créée avec son épouse Jeanne Esterle (marié le 22 novembre 1788, le couple aura au total 10 enfants).
C'est donc pour gagner quelque revenu supplémentaire que le Lyonnais se mit à parcourir les routes ; d'abord en tant que marchand-forain, puis en la qualité... d'arracheur de dents !
Ce périlleux exercice avait d'ailleurs de quoi effrayer les villageois qui passaient à proximité de son "cabinet" de fortune.
Pour ne plus subir la mauvaise presse de cris aussi stridents que dissuasifs, Laurent Mourguet eut alors une idée originale : celle d'utiliser une petite marionnette pour distraire ses patients.
Dans un premier temps, le voyageur choisit Polichinelle comme héros de ses petites saynètes (dont les intrigues suivaient les trames classiques de la commedia dell'arte italienne).
Un pari judicieux : le succès fut immédiatement au rendez-vous et, face au plébiscite, Laurent Mourguet abandonna le métier de dentiste pour pleinement se lancer dans le spectacle vivant (1840).
Guignol entre en scène
Banal divertissement à l'origine, ce petit spectacle de marionnettes (rapidement centré autour du personnage de Guignol ; un Lyonnais typique) prit une véritable dimension socio-politique.
En guise de scénario, Laurent Mourguet utilisait en effet l'actualité du jour ; ce qui donnait à ses saynètes une allure de gazette populaire.
Le marionnettiste prenait, d'ailleurs, régulièrement fait et cause pour le petit peuple lyonnais (à ses yeux, victime d'injustices sociales).
Dès lors, Guignol se mit à séduire autour du Rhône... mais aussi bien au-delà.
De nos jours, il s'agit même d'une création encore très populaire ; dont la saveur réside dans toute sa gouaille lyonnaise.
Après les dents, Laurent Mourguet avait su manier les doigts et la langue avec finesse.
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