Bike Café Bla Bla

Thierry Saint-LĂ©ger est un personnage à part dans ce monde marginal du fixe longue distance. Il est l’auteur de vĂ©ritables exploits, qu’il rĂ©alise en toute discrĂ©tion, loin des rĂ©seaux sociaux et des mises en scĂšnes mĂ©diatiques. Il roule pour lui, des aventures incroyables, dans la solitude Ă©lĂ©gante de ce qu’il appelle son histoire. Dans cet Ă©change il me raconte son dernier vagabondage, que j’ai suivi ainsi que d’autres de ses amis, sur un fil Whatsapp inspirant. En peu de mots et en beaucoup de photos, ce pĂ©daleur, plutĂŽt taiseux, nous en dit beaucoup.

Dans ce blabla 127 il ous dĂ©voile quelques anecdotes de son “vagabondage” sur un parcours inspirĂ© par l’histoire de Charles Terront, premier vainqueur du Paris-Brest-Paris en 1891. Thierry a lu les rĂ©cits des exploits de ce prĂ©curseur du cyclisme moderne. C'est son admiration pour "Charley" qui a conduit Thierry Ă  refaire, Ă  notre Ă©poque, les parcours incroyables de cet illustre prĂ©dĂ©cesseur, en roulant comme lui en pignon fixe avec le mĂȘme braquet  : 42 x 17.

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L’organisateur d’évĂ©nements, crĂ©ateur de Bikingman et explorateur Axel CARION revient d'une Ă©popĂ©e solitaire sur les traces des pionniers qui ont peuplĂ© l’AmĂ©rique. Il a comme eux traversĂ© les États-Unis d’Est en Ouest, soit 5815 km avec 34000 mĂštre de D+ en 25 jours. Ce menu cycliste particuliĂšrement copieux, l’a fait rester en selle 10 h par jour.  Son destrier Origine portait un maigre bagage, car Il avait dĂ©cidĂ©, comme le « poor lonesome cowboy » bien connu, de chevaucher lĂ©ger.  

Je l’ai suivi sur facebook et sur les images qu’il postait rĂ©guliĂšrement j’ai Ă©tĂ© frappĂ© par ces longues routes dĂ©sertes qui fendent les grands espaces amĂ©ricains. Un terrain de choix pour ce boulimique de kilomĂštres qui a choisi de suivre la route des chemins de fer qui ont accompagnĂ© la conquĂȘte de l’ouest. En voyant le plaisir d’Axel sur son vĂ©lo rouge, je me suis demandĂ© si il n’était pas en train de rĂ©aliser un rĂȘve de gosse.

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Les cyclistes sont rĂ©guliĂšrement confrontĂ©s aux problĂšmes de douleurs de selle. Le choix d'une selle est trĂšs personnel : "On n'a pas tous le mĂȘme sĂ©ant
" Il serait plus juste de parler de nos diffĂ©rences de bassins. Dans la "jungle" de l'offre, il est difficile de faire un choix et dans les critĂšres qui seront dĂ©terminants la rĂ©partition de la pression exercĂ©e sur la zone pĂ©rinĂ©ale sera Ă  prendre en compte. Gel, ressorts, impression 3D, cuir,... les services de design et de marketing des marques de selle, ne sont pas Ă  court d'imagination, pour vanter les qualitĂ©s de confort des produits qu’ils imaginent. Ils sont rejoints dans ce concert de louanges sur le confort par les fabricants de cuissards.

La mode est aux selles creusĂ©es : est-ce la bonne rĂ©ponse ? L’arrivĂ©e des selles rĂ©alisĂ©es en impression 3D permet de concevoir des selles oĂč la densitĂ© est diffĂ©renciĂ©e entre le bec et l’arriĂšre. Les selle en cuir ont toujours une clientĂšle fidĂšle Ă  ce matĂ©riau naturel. La largeur doit ĂȘtre adaptĂ©e Ă  la distance entre les 2 os ischions qui sont les parties proĂ©minentes du bassin. Cette distance est diffĂ©rente selon les individus et notamment chez les femmes qui gĂ©nĂ©ralement ont un bassin plus large. Vous comprendrez que le choix sera difficile et qu’il peut, pour certains cyclistes, se transformer en  chemin de croix.

Est-ce que finalement le sur-mesure ne s’imposerait pas comme une rĂ©ponse ultime. C’est le sujet de mon Ă©change dans ce Bla Bla 125 avec Thierry LĂ©nat qui depuis 2019 s’en lancĂ©, avec sa sociĂ©tĂ© Debya, sur cette piste.      

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De Straat CafĂ© a ouvert ses portes il y tout juste un an dans le quartier du Vieux-Lille.  Bastien et ClĂ©ment sont les crĂ©ateurs de ce lieu qu'ils ont baptisĂ© « De Straat », qui signifie « la rue » en nĂ©erlandais. Pour ces purs gars du Ch’nord, cette rue c’est la rue NĂ©grier, oĂč ils sont installĂ©s au numĂ©ro 60, dans ce quartier oĂč il est plus facile de se dĂ©placer Ă  vĂ©lo qu’en voiture. 

De Straat café est un lieu vélo et si on en doute le décor nous le rappelle immédiatement.  

Chaque samedi matin Ă  9h30, ils organisent un ride au dĂ©part du cafĂ©. Pas besoin de s’inscrire il suffit de venir simplement si vous ĂȘtes capable de rouler entre 25 et 30 km/h. AprĂšs cette sortie en groupe les cyclistes investissent le cafĂ© et se posent pour prendre une consommation et pour Ă©changer entre eux. C’est un excellent moyen pour faire des rencontres et pour les cyclistes de passage, de dĂ©couvrir la rĂ©gion lilloise. 

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Nicolas U a commencĂ© les CritĂ©riums en pignon fixe il y a plus de 10 ans, avec le NMC 2 et le Red Hook Crit Ă  Milan. Il a mĂȘme Ă©tĂ© conseiller pour la crĂ©ation d’un CRIT en Chine en 2019. Son regard sur l’évolution de cette discipline vĂ©lo m’intĂ©resse et elle intĂ©ressera sans doute nos auditeurs. En regardant les J.O. et en voyant Ă©merger ces nouveaux sports issus de la culture urbaine, je me suis posĂ© la question suivante : « Pourquoi pas le CRIT aux JO un jour ». L’unitĂ© de lieu, le spectacle, l’engagement physique et stratĂ©gique des coureurs sur des vĂ©los simples seraient les ingrĂ©dients parfaits pour attirer des jeunes vers un vĂ©lo ludique et sportif.

Bien sĂ»r il existe la piste et franchement, mĂȘme si j’apprĂ©cie cette filiĂšre fĂ©dĂ©rale, je dĂ©code pas trĂšs bien le spectacle sportif de certaines des Ă©preuves qui nous sont proposĂ©es sur l’anneau. En plus, c’est forcĂ©ment sur un vĂ©lodrome et le parc vieillissant de nos installations françaises se rĂ©duit de plus en plus, freinant ainsi le dĂ©veloppement d’un discipline devenue marginale.

Le fixe urbain a eu ses heures de gloire dans la mouvance issue de la culture des coursiers Ă  vĂ©lo. Les coursiers passent de plus en plus aux cargos Ă©lectrifiĂ©s et le romantisme du fixie en prend un sacrĂ© coup.   Il reste pourtant une poignĂ©e d’irrĂ©ductibles qui persistent Ă  rouler dans ce minimalisme absolu qui reprĂ©sente pour moi l’essence mĂȘme du vĂ©lo. En ville lors de sorties en meutes, sur des CRIT dans des joutes furieuses, sur la longue distance dans un pĂ©dalage mĂ©tronomique, ils se singularisent dans un monde croulant sous l’avalanche de technologies.

Nicolas revient d’un des CRIT le plus cĂ©lĂšbre dans le monde qui se dĂ©roule sur des voies fermĂ©es pour la circonstance Ă  Berlin. Des centaines de concurrents Ă©taient lĂ  avec un petit groupe de français.  Alors Nicolas peux-tu tĂ©moigner de l’évolution Ă  la baisse des CRIT en France et quelles sont les tendances dans les autres pays qui rĂ©sistent mieux que nous notamment en Allemagne d’oĂč tu reviens ?   

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C’est l’été ! Et comme chaque Ă©tĂ©, les festival fleurissent en France. Bike CafĂ©, partagĂ© entre l’envie de farniente et le dĂ©sir de continuer à alimenter nos contenus, a dĂ©cidĂ© de faire partager Ă  nos lecteurs et auditeurs ses rencontres avec des artistes et des manifestations qui placent le vĂ©lo au cƓur de leur projet. Nous avons dĂ©couvert des artistes qui se dĂ©placent à vĂ©lo ou qui l’honorent sur scĂšne, des festivals Ă©co-responsables qui valorisent les dĂ©placements à vĂ©lo auprĂšs de leurs publics ou leurs Ă©quipes. La tendance est gĂ©nĂ©rale et le vĂ©lo prend de plus en plus de place dans le paysage culturel français.

En cherchant ce type d’évĂ©nement nous sommes tombĂ©s sur Sonic Bloom un festival itinĂ©rant oĂč les artistes et les Ă©quipe techniques se dĂ©placent Ă  vĂ©lo avec tout l’équipement nĂ©cessaire pour proposer des expĂ©riences sonores et concerts en pleine nature, au bord de l’eau. Tous les Ă©vĂ©nements sont gratuits et s’adressent Ă  un public familial, dans un esprit de convivialitĂ©.

Ce festival est organisĂ© par ici l’onde un centre de crĂ©ation musicale basĂ© Ă  Dijon. J’ai dĂ©couvert que ClĂ©ment Gautheron faisais partie de ce centre et qu'il se produisait sur scĂšne dans un spectacle « En roues libres » qui est une performance pour home trainer sonore. Tout cela mĂ©rite quelques explications... 

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C’est l’été ! Et comme chaque Ă©tĂ©, les festival fleurissent en France. Notre mĂ©dia Bike CafĂ©, partagĂ© entre l’envie de farniente et le dĂ©sir de continuer à alimenter ses colonnes, a dĂ©cidĂ© de vous faire partager ses rencontres avec des artistes et des manifestations qui placent le vĂ©lo au coeur de leur projets : artistes qui se dĂ©placent à vĂ©lo ou qui l’honorent sur scĂšne, festivals Ă©co-responsables qui valorisent les dĂ©placements à vĂ©lo auprĂšs de leurs publics ou leurs Ă©quipes. La tendance est gĂ©nĂ©rale, le vĂ©lo prend de plus en plus de place dans le paysage culturel français. AprĂšs JOUBe et son vĂ©lo-instrument j’échange aujourd’hui avec Lucien Alfonso, alias « Monsieur Lulu ».

Lucien a crĂ©Ă© le collectif d’artistes Wopela en 2013 et en 2023 il a dĂ©cide de composer une dizaine de chansons colorĂ©es et inspirĂ©es du voyage Ă  vĂ©lo pour partir sur les routes avec un album  baptisĂ© le Cyclo Bal particuliĂšrement joyeux. Le Cyclo-Bal, c’est aussi cinq musiciens que Lucien invite sur scĂšne, lui le violoniste chanteur de ce groupe original. La particularitĂ© du Cyclo Bal est de se dĂ©placer Ă  vĂ©lo pour venir se produire sur les lieux des concerts. Ils chargent leurs  sacoches accrochent les remorques et enfourchent leurs biclous pour arriver sur scĂšne 
 

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AprĂšs 10 annĂ©es de conservatoire jazz Ă  Lyon, Romain Joubert s’est lancé  dans des projets musicaux plus expĂ©rimentaux. Il a notamment utilisĂ© des matĂ©riaux organiques pour des projets Ă©lectro avec des installations sonores en multi-diffusion. Aujourd’hui, son expĂ©rience le conduit Ă  la Musique AssistĂ©e par Ordinateur pour installer un jeu live, liĂ© Ă  l’art vivant et la danse contemporaine en particulier.

En 2019 les problĂ©matiques environnementales l’ont fortement questionnĂ© et la peur qu'il a ressentie a orientĂ© sa crĂ©ation musicale. Il a utilisĂ© son vieux vĂ©lo de ville, comme un instrument en posant des petits micros dessus. Il a poursuivi l’expĂ©rience et sur un nouveau vĂ©lo il a installĂ© une corde de basse et Ă  force de trouvailles son vĂ©lo est devenu un instrument de musique. La selle et le guidon reçoivent des accessoires qui n’ont rien Ă  voir avec la pratique du vĂ©lo. Ce vĂ©lo est truffĂ© de micros, sans qu’il perde sa silhouette de vrai vĂ©lo. 

Ce vĂ©lo a deux visages : celui d’une bĂȘte de scĂšne, point central de la scĂ©nographie de JOUBe et instrument musical et un autre celui d’un vĂ©lo sur lequel Romain roule pour se rendre Ă  ses concerts. Cette double personnalitĂ© est devenue aussi celle de cet artiste remuant sur scĂšnes dans la lumiĂšre des projecteur et chasseur de sons qui roule Ă  la rencontre d’une vie qui nous offre la musique de notre quotidien.

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RĂ©mi Laffont est un VTTiste au palmarĂšs impressionnant puisque il a remportĂ© deux coupes du monde, mais depuis l’ouverture du CafĂ© VĂ©lo Octave en juin 2023, il consacre toute son Ă©nergie Ă  un nouveau challenge : gĂ©rer une entreprise. 

Il a crĂ©Ă©, au pied du Tourmalet, un lieu de vie ouvert autour du vĂ©lo, avec un magasin, un atelier de rĂ©paration, un cafĂ©, un restaurant, de la location de vĂ©los, des stages cyclistes,
 Ce cafĂ© vĂ©lo s’appelle "Chez Octave", en hommage Ă  Octave Lapize, premier coureur Ă  avoir franchi le col du Tourmalet, lors du Tour de France de 1910. Tous ces services sont rassemblĂ©s dans un superbe lieu, sur 800 m2 de superficie, Ă  la sortie de la citĂ© thermale de BagnĂšres-de-Bigorre, sur la route du col du Tourmalet.

Autour de RĂ©mi il y a une Ă©quipe solide et compĂ©tente avec un ambassadeur que l’on a vu rouler trĂšs fort sur la route du Tour de France Bruno Armirail, qui est aussi un de ses amis d’enfance. RĂ©mi a su convaincre en 2022 la communautĂ© de communes dans le cadre de sa mission de dĂ©veloppement Ă©conomique du territoire qui a soutenu le projet. 

Depuis 2015, notre mĂ©dia Bike CafĂ©, prĂ©sente des initiatives de CafĂ©s VĂ©lo qui privilĂ©gient l’accueil et la convivialitĂ© avec une relation client plus profonde que celle des boutiques de vĂ©los traditionnelles ou celle des grands linĂ©aires impersonnels. C’est la premiĂšre fois que l'on rencontre un projet aussi ambitieux par la superficie de son implantation et par le soutien apportĂ© localement par les institutionnels et les investisseurs. 

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En 2016, Benjamin Pioger a repris les vĂȘtements Gautier, une entreprise de confection d’équipements textiles pour cyclistes. Le pari Ă©tait osĂ©, car passe du rĂŽle de client de la marque Ă  patron de cette mĂȘme marque, n’est pas si simple. Il reprenait une sorte d’institution crĂ©Ă©e par l’ancien cycliste pro Pierre Gautier en 1987. 

Benjamin vient du monde du triathlon, un sport qui apprend Ă  ses athlĂštes la polyvalence. Il a utilisĂ© sa capacitĂ© Ă  gĂ©rer les enchaĂźnements, en reprenant cette entreprise avec courage, car exister dans le textile en France c'est un sacrĂ© challenge. Pierre Gautier lui avait demandĂ© de garder l’activitĂ© de l’atelier avec le personnel, il a respectĂ© sa parole tout en doublant la capacitĂ© de production de la sociĂ©tĂ©.

Son entreprise maitrise toute la chaĂźne de production de la conception Ă  la fabrication. Gautier utilise des tissus de qualitĂ© comme les tissus produits par la sociĂ©tĂ© française Payen, basĂ©e en ArdĂšche, qui sont utilisĂ©s par de grandes marques comme Q36.5 en Italie ou Gobik en Espagne. Le Made in France, tellement Ă  la mode actuellement, est dans l’ADN de la marque Gautier depuis son origine et tu as su le conserver et le dĂ©velopper. 

J’ai pu visiter rĂ©cemment les locaux qui ont Ă©tĂ© installĂ©s Ă  Cadenet. L’ambiance des lieux rĂ©vĂšle la personnalitĂ© de Benjamin. Son vĂ©lo de triathlon est posĂ© contre le mur de l’atelier oĂč sont suspendus les vĂ©los vintage de son pĂšre. Il y a des photos souvenirs, des coupes, des trophĂ©es, 
 partout. Le lieu est vivant et c’est un peu sa deuxiĂšme maison.

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