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Au Portugal, le centre-droit a remporté d’une courte tête les élections législatives anticipées du 10 mars, mettant fin à hui années de gouvernement socialiste. Mais cette coalition menée par le Parti social-démocrate n’est pas en mesure de former une majorité à elle seule. Elle exclut néanmoins de s’allier au parti d’extrême droite Chega, qui connaît une ascension fulgurante et frôle les 20 % des votes. Nous recevons Carlos Moedas, le maire de centre-droit de Lisbonne, qui avait déjà arraché la ville aux socialistes à la surprise générale en 2021. Il salue ce "changement de cycle", mais regrette la montée de l’extrême-droite, alimentée par "un vote du désespoir" et de "révolte".
Ces élections intervenaient dans un contexte inédit, après la démission du premier ministre Antonio Costa. Le dirigeant portugais avait été accusé d’avoir touché des pots-de-vin et poussé au départ. Il s’agissait d’une méprise, le ministère public l’ayant confondu avec son homonyme, le ministre de l’Économie, Antonio Costa Silva. Carlos Moedas revient sur cette affaire "lamentable" : ces "scandales derrière des scandales" écœurent les Portugais, qui "en ont marre de la politique".
Carlos Moedas rappelle que le parti socialiste a gouverné durant 23 des 30 dernières années et estime qu’il porte une lourde responsabilité dans la montée de l’extrême droite. "Elle est un produit de la gauche et du parti socialiste, qui a beaucoup eu l'intérêt d'augmenter l'extrême droite" pour "détruire" la droite modérée, accuse-t-il. Selon lui, le succès des populistes d’extrême droite en Europe s’explique également par les attentes nouvelles de la population, qui demande des solutions immédiates dans un monde où, à l’ère du digital, tout s’accélère.
Mais les gouvernements ne peuvent pas "résoudre tous les problèmes dans la minute" avec "une baguette magique", car "il faut le temps de la démocratie". Carlos Moedas critique les partis populistes comme Chega, qui promettent que "s’ils étaient au gouvernement, tout serait merveilleux, ils feraient tout". Il remarque que les extrêmes qui gouvernent sont confrontés à la réalité, convoquant l’exemple italien : Georgia Meloni "a changé, parce qu'elle n'est plus la même, parce qu'elle a vu qu'en fait, être au pouvoir et gouverner, c'est quelque chose de très différent".
Inter
L’Union européenne a également un rôle à jouer dans la lutte contre les extrêmes, car "l'Europe continue à être un espace de modération". À l’approche des élections européennes de juin, il appelle cependant à plus de fermeté. Certes, "il faut être modérés, mais il faut être aussi agressifs dans notre modération, parce que sinon on va perdre contre le populisme de la droite et le populisme de la gauche".
Ancien Commissaire européen à la recherche, à l’innovation et à la science de la Commission Juncker, Carlos Moedas affirme que "l’Europe est la base de tout. Aujourd’hui, l’Europe est la base du progrès." Ses nombreux projets pour transformer Lisbonne – de la construction de logements à la lutte contre les inondations – seraient impossibles sans l’appui de Bruxelles. Il s’inquiète cependant du lien distendu qu’entretient l’UE avec ses citoyens. À moins de trois mois du scrutin européen, "les gens ne comprennent plus ce que l'Europe fait". Pour la rendre "plus proche", "il faut que qu'elle arrive à communiquer plus avec les citoyens". Il pense que Bruxelles devrait s’appuyer sur les grandes villes pour relayer son message et renforcer ce lien. "Les politiciens nationaux ont toujours intérêt à dire du mal de l'Europe", alors que "nous, les maires, on adore l'Europe. On dit du bien de l'Europe, parce que l'Europe est là pour nous."
Inter
Ursula von der Leyen s’est portée candidate à sa réélection à la tête de la Commission européenne, en dépit de nombreuses critiques – y compris dans son propre camp. Carlos Moedas soutient cette candidature et salue le bilan d’une "grande leader" qui a affronté de nombreuses crises, en particulier celle de la Covid, et "été dans les grands moments toujours présente" et "toujours été du bon côté".
Une émission préparée par Sophie Samaille, Perrine Desplats, Agnès Le Cossec et Isabelle Romero
By FRANCE 245
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Au Portugal, le centre-droit a remporté d’une courte tête les élections législatives anticipées du 10 mars, mettant fin à hui années de gouvernement socialiste. Mais cette coalition menée par le Parti social-démocrate n’est pas en mesure de former une majorité à elle seule. Elle exclut néanmoins de s’allier au parti d’extrême droite Chega, qui connaît une ascension fulgurante et frôle les 20 % des votes. Nous recevons Carlos Moedas, le maire de centre-droit de Lisbonne, qui avait déjà arraché la ville aux socialistes à la surprise générale en 2021. Il salue ce "changement de cycle", mais regrette la montée de l’extrême-droite, alimentée par "un vote du désespoir" et de "révolte".
Ces élections intervenaient dans un contexte inédit, après la démission du premier ministre Antonio Costa. Le dirigeant portugais avait été accusé d’avoir touché des pots-de-vin et poussé au départ. Il s’agissait d’une méprise, le ministère public l’ayant confondu avec son homonyme, le ministre de l’Économie, Antonio Costa Silva. Carlos Moedas revient sur cette affaire "lamentable" : ces "scandales derrière des scandales" écœurent les Portugais, qui "en ont marre de la politique".
Carlos Moedas rappelle que le parti socialiste a gouverné durant 23 des 30 dernières années et estime qu’il porte une lourde responsabilité dans la montée de l’extrême droite. "Elle est un produit de la gauche et du parti socialiste, qui a beaucoup eu l'intérêt d'augmenter l'extrême droite" pour "détruire" la droite modérée, accuse-t-il. Selon lui, le succès des populistes d’extrême droite en Europe s’explique également par les attentes nouvelles de la population, qui demande des solutions immédiates dans un monde où, à l’ère du digital, tout s’accélère.
Mais les gouvernements ne peuvent pas "résoudre tous les problèmes dans la minute" avec "une baguette magique", car "il faut le temps de la démocratie". Carlos Moedas critique les partis populistes comme Chega, qui promettent que "s’ils étaient au gouvernement, tout serait merveilleux, ils feraient tout". Il remarque que les extrêmes qui gouvernent sont confrontés à la réalité, convoquant l’exemple italien : Georgia Meloni "a changé, parce qu'elle n'est plus la même, parce qu'elle a vu qu'en fait, être au pouvoir et gouverner, c'est quelque chose de très différent".
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L’Union européenne a également un rôle à jouer dans la lutte contre les extrêmes, car "l'Europe continue à être un espace de modération". À l’approche des élections européennes de juin, il appelle cependant à plus de fermeté. Certes, "il faut être modérés, mais il faut être aussi agressifs dans notre modération, parce que sinon on va perdre contre le populisme de la droite et le populisme de la gauche".
Ancien Commissaire européen à la recherche, à l’innovation et à la science de la Commission Juncker, Carlos Moedas affirme que "l’Europe est la base de tout. Aujourd’hui, l’Europe est la base du progrès." Ses nombreux projets pour transformer Lisbonne – de la construction de logements à la lutte contre les inondations – seraient impossibles sans l’appui de Bruxelles. Il s’inquiète cependant du lien distendu qu’entretient l’UE avec ses citoyens. À moins de trois mois du scrutin européen, "les gens ne comprennent plus ce que l'Europe fait". Pour la rendre "plus proche", "il faut que qu'elle arrive à communiquer plus avec les citoyens". Il pense que Bruxelles devrait s’appuyer sur les grandes villes pour relayer son message et renforcer ce lien. "Les politiciens nationaux ont toujours intérêt à dire du mal de l'Europe", alors que "nous, les maires, on adore l'Europe. On dit du bien de l'Europe, parce que l'Europe est là pour nous."
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Ursula von der Leyen s’est portée candidate à sa réélection à la tête de la Commission européenne, en dépit de nombreuses critiques – y compris dans son propre camp. Carlos Moedas soutient cette candidature et salue le bilan d’une "grande leader" qui a affronté de nombreuses crises, en particulier celle de la Covid, et "été dans les grands moments toujours présente" et "toujours été du bon côté".
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