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Nous accueillons cette semaine un invité de marque, Jean-Claude Juncker, ancien président de la Commission Européenne (2014-2019). Au menu d'un échange riche et dense : le nouveau gouvernement français et les défis qui attendent son premier ministre, Michel Barnier, que notre invité connait bien depuis ses années de négociateur du Brexit ; la menace posée par l'état des finances françaises ; la politique de plus en plus hostile aux migrants en Europe et la décision allemande de restreindre la liberté de mouvement à ses frontières ; les choix de sa successeure au Berlaymont pour sa Commission Ursula von der Leyen 2.
Interrogé sur la position de la France en Europe, Jean-Claude Juncker affirme que Michel Barnier fera un excellent Premier Ministre : "Ce n'est pas un désavantage pour un Premier ministre français de bien connaître l'Europe. La France gagnerait beaucoup à mieux connaître l'Europe [...]. Je ne crois pas que Michel Barnier sera l'esclave du Rassemblement national."
Mais il est néanmoins inquiet de la rhétorique anti-migrants en France : "J'ai toujours considéré qu'il ne faut pas transiger sur les grands principes avec l'extrême droite, que si les familles politiques classiques – les socialistes, les démocrates-chrétiens, les libéraux, les Verts – commençaient à les imiter en disant la même chose que l'extrême droite, l'extrême droite sortira renforcée de ces imitations qui n'ont pas lieu d'être. C'est pourquoi l'extrême droite, il ne faut pas la suivre."
À voir aussiLe RN met le gouvernement de Michel Barnier sous pression
Sur les déficits français excessifs, il y a urgence, selon Jean-Claude Juncker : "Il n'est pas convenable ni décent qu'un des grands pays européens soit si peu présentable en matière budgétaire. Et donc je veux croire que le gouvernement Barnier mettra de l'ordre dans les finances publiques. C'est nécessaire. Le déficit français, si jamais il devait s'élever à 6 %, ce qui sera probablement le cas, correspondra exactement au PIB de la Hongrie !"
Condamnation du "dérapage" allemandConcernant la fermeture des frontières allemandes pour six mois, il se récrie : "Il y a au Luxembourg 200 000 frontaliers, dont 50 000 travailleurs allemands. Le Luxembourg est un pays qui connaît un taux d'immigration de 49 %. Quel serait le résultat de madame Le Pen en France si le taux d'immigration était de 49 % ? Donc, nous sommes assez sensibles aux mauvais comportements comme celui adopté par le gouvernement allemand. Mais je crois que nous courons le risque que l'exception, c'est à dire l'accord de Schengen permettant de prévoir des contrôles aux frontières, devienne la règle si l'on ne prête pas attention à ce dérapage."
Que dire de la Commission von der Leyen 2, qui a offert une vice-présidence à un parti radical, celui de Giorgia Meloni, les Frères d'Italie ? "Je ne l'aurais pas fait", cingle-t-il.
La guerre en Ukraine reste prioritaire Jean-Claude Junker, mais sa vision de Vladimir Poutine a changé : "Je me suis lourdement trompé. Je l'ai souvent vu en aparté entre quatre yeux, sans interprète. Je reste abasourdi par le comportement dangereux de Vladimir Poutine, qui met en cause le système sécuritaire de l'Europe et la géométrie sécuritaire de l'Europe en violant les frontières et en attaquant sans gêne et sans raison ses voisins directs."
Mais l’UE doit s’occuper aussi des autres conflits et peser dans le monde : "Il faudra que nous donnions au Liban, pays malheureux parmi tous les pays nobles, vu la qualité de ses habitants, une chance à la diplomatie !"
Une émission préparée par Isabelle Romero, Luke Brown, Perrine Desplats et Elitsa Gadeva
By FRANCE 245
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Nous accueillons cette semaine un invité de marque, Jean-Claude Juncker, ancien président de la Commission Européenne (2014-2019). Au menu d'un échange riche et dense : le nouveau gouvernement français et les défis qui attendent son premier ministre, Michel Barnier, que notre invité connait bien depuis ses années de négociateur du Brexit ; la menace posée par l'état des finances françaises ; la politique de plus en plus hostile aux migrants en Europe et la décision allemande de restreindre la liberté de mouvement à ses frontières ; les choix de sa successeure au Berlaymont pour sa Commission Ursula von der Leyen 2.
Interrogé sur la position de la France en Europe, Jean-Claude Juncker affirme que Michel Barnier fera un excellent Premier Ministre : "Ce n'est pas un désavantage pour un Premier ministre français de bien connaître l'Europe. La France gagnerait beaucoup à mieux connaître l'Europe [...]. Je ne crois pas que Michel Barnier sera l'esclave du Rassemblement national."
Mais il est néanmoins inquiet de la rhétorique anti-migrants en France : "J'ai toujours considéré qu'il ne faut pas transiger sur les grands principes avec l'extrême droite, que si les familles politiques classiques – les socialistes, les démocrates-chrétiens, les libéraux, les Verts – commençaient à les imiter en disant la même chose que l'extrême droite, l'extrême droite sortira renforcée de ces imitations qui n'ont pas lieu d'être. C'est pourquoi l'extrême droite, il ne faut pas la suivre."
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Sur les déficits français excessifs, il y a urgence, selon Jean-Claude Juncker : "Il n'est pas convenable ni décent qu'un des grands pays européens soit si peu présentable en matière budgétaire. Et donc je veux croire que le gouvernement Barnier mettra de l'ordre dans les finances publiques. C'est nécessaire. Le déficit français, si jamais il devait s'élever à 6 %, ce qui sera probablement le cas, correspondra exactement au PIB de la Hongrie !"
Condamnation du "dérapage" allemandConcernant la fermeture des frontières allemandes pour six mois, il se récrie : "Il y a au Luxembourg 200 000 frontaliers, dont 50 000 travailleurs allemands. Le Luxembourg est un pays qui connaît un taux d'immigration de 49 %. Quel serait le résultat de madame Le Pen en France si le taux d'immigration était de 49 % ? Donc, nous sommes assez sensibles aux mauvais comportements comme celui adopté par le gouvernement allemand. Mais je crois que nous courons le risque que l'exception, c'est à dire l'accord de Schengen permettant de prévoir des contrôles aux frontières, devienne la règle si l'on ne prête pas attention à ce dérapage."
Que dire de la Commission von der Leyen 2, qui a offert une vice-présidence à un parti radical, celui de Giorgia Meloni, les Frères d'Italie ? "Je ne l'aurais pas fait", cingle-t-il.
La guerre en Ukraine reste prioritaire Jean-Claude Junker, mais sa vision de Vladimir Poutine a changé : "Je me suis lourdement trompé. Je l'ai souvent vu en aparté entre quatre yeux, sans interprète. Je reste abasourdi par le comportement dangereux de Vladimir Poutine, qui met en cause le système sécuritaire de l'Europe et la géométrie sécuritaire de l'Europe en violant les frontières et en attaquant sans gêne et sans raison ses voisins directs."
Mais l’UE doit s’occuper aussi des autres conflits et peser dans le monde : "Il faudra que nous donnions au Liban, pays malheureux parmi tous les pays nobles, vu la qualité de ses habitants, une chance à la diplomatie !"
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