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Imaginez une silhouette massive, toute blanche, faite d’anneaux empilés comme des pneus. Deux yeux malicieux, un sourire jovial… et parfois, un verre à la main. Voici Bibendum, la célèbre mascotte du groupe Michelin. Un personnage devenu l’un des symboles publicitaires les plus reconnaissables au monde. Mais d’où vient cette étrange créature ? Et pourquoi est-elle devenue l’incarnation d’un fabricant de pneus ?
Pour le comprendre, il faut remonter à la fin du XIXe siècle, à Clermont-Ferrand, berceau de l’entreprise Michelin. En 1894, lors de l’Exposition Universelle et Coloniale de Lyon, les frères Édouard et André Michelin repèrent un tas de pneus empilés sur leur stand. En les regardant, Édouard s’exclame : « Avec des bras, on dirait un bonhomme ! ». L’idée est lancée.
Quelques années plus tard, en 1898, ils font appel à l’artiste O’Galop – de son vrai nom Marius Rossillon – pour créer une affiche publicitaire. Celui-ci s’inspire d’un croquis qu’il avait réalisé pour une brasserie, représentant un gros buveur tenant un verre rempli de clous et de verre pilé. La phrase « Nunc est Bibendum », tirée d’un poème d’Horace, y figure en latin : « Maintenant, il faut boire ! »
Le lien avec les pneus ? Il est là : le bonhomme Michelin, levant son verre rempli d’obstacles, symbolise un pneu capable d’« avaler » les dangers de la route – clous, pierres, éclats – sans crever. Le slogan s’adapte : « Le pneu Michelin boit l’obstacle ». Le personnage est baptisé Bibendum, en clin d’œil à la citation latine. Et le succès est immédiat.
Au fil des décennies, Bibendum change d’apparence. Au début, il fume des cigares, il a un corps potelé, un air aristocratique. Il est parfois présenté en costume, en cycliste, en sportif. Mais toujours, il incarne la robustesse, la fiabilité et la longévité des pneus Michelin. Il devient un ambassadeur souriant, rassurant, populaire. Et surtout : il reste unique dans le monde de la publicité, à une époque où les mascottes deviennent des armes redoutables pour attirer l’attention.
Ce personnage aura une carrière extraordinaire : élu icône du siècle par le Financial Times en 2000, il traverse plus d’un siècle d’histoire industrielle sans jamais quitter le devant de la scène. Plus qu’une simple mascotte, Bibendum est devenu le visage de l’innovation à la française, un symbole d’endurance… et de génie marketing.
Et penser qu’il est né, presque par hasard, d’une pile de pneus oubliée sur un stand d’exposition.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Imaginez une silhouette massive, toute blanche, faite d’anneaux empilés comme des pneus. Deux yeux malicieux, un sourire jovial… et parfois, un verre à la main. Voici Bibendum, la célèbre mascotte du groupe Michelin. Un personnage devenu l’un des symboles publicitaires les plus reconnaissables au monde. Mais d’où vient cette étrange créature ? Et pourquoi est-elle devenue l’incarnation d’un fabricant de pneus ?
Pour le comprendre, il faut remonter à la fin du XIXe siècle, à Clermont-Ferrand, berceau de l’entreprise Michelin. En 1894, lors de l’Exposition Universelle et Coloniale de Lyon, les frères Édouard et André Michelin repèrent un tas de pneus empilés sur leur stand. En les regardant, Édouard s’exclame : « Avec des bras, on dirait un bonhomme ! ». L’idée est lancée.
Quelques années plus tard, en 1898, ils font appel à l’artiste O’Galop – de son vrai nom Marius Rossillon – pour créer une affiche publicitaire. Celui-ci s’inspire d’un croquis qu’il avait réalisé pour une brasserie, représentant un gros buveur tenant un verre rempli de clous et de verre pilé. La phrase « Nunc est Bibendum », tirée d’un poème d’Horace, y figure en latin : « Maintenant, il faut boire ! »
Le lien avec les pneus ? Il est là : le bonhomme Michelin, levant son verre rempli d’obstacles, symbolise un pneu capable d’« avaler » les dangers de la route – clous, pierres, éclats – sans crever. Le slogan s’adapte : « Le pneu Michelin boit l’obstacle ». Le personnage est baptisé Bibendum, en clin d’œil à la citation latine. Et le succès est immédiat.
Au fil des décennies, Bibendum change d’apparence. Au début, il fume des cigares, il a un corps potelé, un air aristocratique. Il est parfois présenté en costume, en cycliste, en sportif. Mais toujours, il incarne la robustesse, la fiabilité et la longévité des pneus Michelin. Il devient un ambassadeur souriant, rassurant, populaire. Et surtout : il reste unique dans le monde de la publicité, à une époque où les mascottes deviennent des armes redoutables pour attirer l’attention.
Ce personnage aura une carrière extraordinaire : élu icône du siècle par le Financial Times en 2000, il traverse plus d’un siècle d’histoire industrielle sans jamais quitter le devant de la scène. Plus qu’une simple mascotte, Bibendum est devenu le visage de l’innovation à la française, un symbole d’endurance… et de génie marketing.
Et penser qu’il est né, presque par hasard, d’une pile de pneus oubliée sur un stand d’exposition.
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