Diminuer l’immigration sous toutes ses formes en France, c’est l’objectif que s’est fixé le ministre de l’Intérieur. Il a exigé dans une nouvelle circulaire, fin janvier, de mettre fin aux "régularisations à tour de bras" avec application immédiate. Une nouvelle illustration des difficultés que suscite la question migratoire dans l'Hexagone. Elle a été posée par François Bayrou dès son arrivée au pouvoir puis alimentée par ses deux ministres phares, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.

Face à ce qui est dénoncé comme une "trumpisation" du débat, l’Assemblée nationale examine mercredi la motion déposée lundi par les socialistes. Ces derniers, en réponse à la "submersion migratoire" dont a parlé François Bayrou, accusent le gouvernement de "céder aux passions tristes de l’extrême droite".

Quelle réalité derrière cette rhétorique ? Comment remettre les faits au cœur du débat ? Et pourquoi le monde de la recherche peine-t-il à ce point à se faire entendre sur ces questions ? On en parle avec Catherine Wihtol de Wenden, spécialiste des migrations internationales et directrice de recherche émérite au CNRS (CERI, Sciences PO), autrice de "Immigration : indifférence, indignation, déshumanisation" (Éd. Autrement, 2025) et François Héran, sociologue et démographe titulaire de la Chaire Migrations et sociétés au Collège de France.