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C’est un revirement stratégique qui a fait couler beaucoup d’encre : les déclarations du président français Emmanuel Macron en faveur de l’Ukraine semblent dessiner les contours d’un nouvel axe anti-Poutine. Mais comment expliquer une telle rupture ?
Le président Emmanuel Macron est connu pour être très rodé à la pratique des réseaux sociaux, aussi a-t-il tenu à enfoncer le clou et exprimer le fond de sa pensée lors d’un échange avec des internautes français cette semaine : « Vouloir la paix, ce n’est pas choisir la défaite ou laisser tomber l’Ukraine », a-t-il martelé face à la petite caméra de son téléphone portable.
Dernier pavé jeté dans la mare diplomatique de l’une des bascules stratégiques les plus spectaculaires depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine il y a deux ans et dont l’avenir dira un jour s’il relevait d’une intuition historique, d’un instinct de survie européen ou d’un coup de bluff sans lendemain.
À lire aussiDans un entretien télévisé, Emmanuel Macron affiche un soutien total à l'Ukraine
Tollé chez les puissances alliéesBascule, revirement ? Oui, car si Emmanuel Macron évoque l’envoi de troupes en Ukraine aujourd’hui, il n’y avait bonne presse à l’été 2022 alors que les défenseurs ukrainiens lançaient leur contre-offensive fracassante à Kharkiv et que lui, de son côté, continuait de téléphoner au président russe Vladimir Poutine souhaitant « ne pas humilier » la Russie.
Le chemin a été long, mais le chef de l’État français a sans doute fini par comprendre qu’il tournait en rond face aux attaques de plus en plus systémiques de Moscou et de progressivement tenter de réchauffer ses relations personnelles avec son homologue ukrainien. Volodymyr Zelensky analysant d’ailleurs avec une indulgence maîtrisée qu’Emmanuel Macron avait « compris que Poutine l’avait personnellement trompé. Qu’il avait fallu un certain temps, mais que le résultat était là. » L’essentiel donc, quitte – sur le coup – à provoquer un tollé chez les puissances alliées mais de commencer, seul ou presque pour l’instant, à mener l’Europe vers une économie de guerre.
À lire aussiFrance: l'Assemblée nationale vote largement en faveur de l'accord de sécurité avec l'Ukraine
Emmanuel Macron dos au murIl faut dire que 2024 est une année d’élections importantes aux quatre coins de la planète et l’ombre des scrutins russe et américain plane sur le conflit. Si le président français a choisi de défendre cette nouvelle équation « renforcer l’Ukraine, c’est défendre l’Europe », c’est qu’il se sait dos au mur. Comme l’est l’Ukraine. En difficulté sur son front est après l’échec des offensives de 2023 et le défaut de livraisons de munitions et de missiles, bloquées depuis des semaines au Congrès à Washington. Et précisément, les projections et les perspectives électorales aux États-Unis donnent des sueurs froides à bon nombre d’experts militaires occidentaux.
La rupture nette de la doctrine Pax Americana ou gendarme du monde, en cas de retour aux affaires de l’isolationniste populiste Donald Trump en novembre prochain, signifierait le retrait du « second front » en Ukraine incarné par le formidable soutien militaire américain sous l’impulsion du président Biden. Et cette perspective effrayante pour la sécurité mondiale a largement dépassé le stade de la politique fiction… D’autant que le maître du Kremlin, galvanisé par sa probable reconduite au pouvoir, pourrait continuer et aller même encore plus loin dans sa fuite en avant guerrière. L’Ukraine et l’Europe, donc, se retrouveraient bien seuls.
Le pari de cette nouvelle donne stratégique française est-il gagnable ?Sur le terrain, l’enlisement du front en Ukraine ne signifie pas pour autant effondrement. Loin de là. « L’opération spéciale militaire » russe censée durer trois jours avec la prise de la capitale et la chute du gouvernement ukrainien entre dans sa troisième année et le président Zelensky est bien vivant et en place.
Les forces russes ne contrôlent que 18% du territoire, exactement comme en 2022. Le défi de Paris est de tordre le cou à l’idée que le temps long serait nécessairement favorable à Moscou, alors que son économie de guerre a provoqué une surchauffe inflationniste et une profonde dépendance à des partenaires comme la Chine. Seule certitude, l’année 2024 va être déterminante. Pour le meilleur ou pour le pire.
C’est un revirement stratégique qui a fait couler beaucoup d’encre : les déclarations du président français Emmanuel Macron en faveur de l’Ukraine semblent dessiner les contours d’un nouvel axe anti-Poutine. Mais comment expliquer une telle rupture ?
Le président Emmanuel Macron est connu pour être très rodé à la pratique des réseaux sociaux, aussi a-t-il tenu à enfoncer le clou et exprimer le fond de sa pensée lors d’un échange avec des internautes français cette semaine : « Vouloir la paix, ce n’est pas choisir la défaite ou laisser tomber l’Ukraine », a-t-il martelé face à la petite caméra de son téléphone portable.
Dernier pavé jeté dans la mare diplomatique de l’une des bascules stratégiques les plus spectaculaires depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine il y a deux ans et dont l’avenir dira un jour s’il relevait d’une intuition historique, d’un instinct de survie européen ou d’un coup de bluff sans lendemain.
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Tollé chez les puissances alliéesBascule, revirement ? Oui, car si Emmanuel Macron évoque l’envoi de troupes en Ukraine aujourd’hui, il n’y avait bonne presse à l’été 2022 alors que les défenseurs ukrainiens lançaient leur contre-offensive fracassante à Kharkiv et que lui, de son côté, continuait de téléphoner au président russe Vladimir Poutine souhaitant « ne pas humilier » la Russie.
Le chemin a été long, mais le chef de l’État français a sans doute fini par comprendre qu’il tournait en rond face aux attaques de plus en plus systémiques de Moscou et de progressivement tenter de réchauffer ses relations personnelles avec son homologue ukrainien. Volodymyr Zelensky analysant d’ailleurs avec une indulgence maîtrisée qu’Emmanuel Macron avait « compris que Poutine l’avait personnellement trompé. Qu’il avait fallu un certain temps, mais que le résultat était là. » L’essentiel donc, quitte – sur le coup – à provoquer un tollé chez les puissances alliées mais de commencer, seul ou presque pour l’instant, à mener l’Europe vers une économie de guerre.
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Emmanuel Macron dos au murIl faut dire que 2024 est une année d’élections importantes aux quatre coins de la planète et l’ombre des scrutins russe et américain plane sur le conflit. Si le président français a choisi de défendre cette nouvelle équation « renforcer l’Ukraine, c’est défendre l’Europe », c’est qu’il se sait dos au mur. Comme l’est l’Ukraine. En difficulté sur son front est après l’échec des offensives de 2023 et le défaut de livraisons de munitions et de missiles, bloquées depuis des semaines au Congrès à Washington. Et précisément, les projections et les perspectives électorales aux États-Unis donnent des sueurs froides à bon nombre d’experts militaires occidentaux.
La rupture nette de la doctrine Pax Americana ou gendarme du monde, en cas de retour aux affaires de l’isolationniste populiste Donald Trump en novembre prochain, signifierait le retrait du « second front » en Ukraine incarné par le formidable soutien militaire américain sous l’impulsion du président Biden. Et cette perspective effrayante pour la sécurité mondiale a largement dépassé le stade de la politique fiction… D’autant que le maître du Kremlin, galvanisé par sa probable reconduite au pouvoir, pourrait continuer et aller même encore plus loin dans sa fuite en avant guerrière. L’Ukraine et l’Europe, donc, se retrouveraient bien seuls.
Le pari de cette nouvelle donne stratégique française est-il gagnable ?Sur le terrain, l’enlisement du front en Ukraine ne signifie pas pour autant effondrement. Loin de là. « L’opération spéciale militaire » russe censée durer trois jours avec la prise de la capitale et la chute du gouvernement ukrainien entre dans sa troisième année et le président Zelensky est bien vivant et en place.
Les forces russes ne contrôlent que 18% du territoire, exactement comme en 2022. Le défi de Paris est de tordre le cou à l’idée que le temps long serait nécessairement favorable à Moscou, alors que son économie de guerre a provoqué une surchauffe inflationniste et une profonde dépendance à des partenaires comme la Chine. Seule certitude, l’année 2024 va être déterminante. Pour le meilleur ou pour le pire.
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