La Moldavie et la Géorgie, ce sont deux ex-républiques soviétiques, dans lesquelles vont se dérouler des élections ces prochaines semaines. Et la question qui se pose est la suivante : la Moldavie et la Géorgie sont-elles à la croisée des chemins, comme prises en étau entre Moscou et Bruxelles ?
Ce samedi 26 octobre, des élections législatives se tiennent en Géorgie, et le week-end suivant, la Moldavie se rendra aux urnes pour le second tour de l’élection présidentielle qui s’annonce serrée entre la présidente sortante pro-européenne et des partis d’opposition pro-russes. La Moldavie vient de voter de justesse lors d’un référendum pour une adhésion à l’UE.
Ainsi, ces deux ex-républiques soviétiques sont traversées en leur sein par des tensions de plus en plus fortes entre les partisans d’un rapprochement avec la Russie et ceux qui rêvent d’une adhésion à l’Union européenne. En ce sens, elles jouent avec ces scrutins leur orientation géopolitique
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En Géorgie, l’enjeu des élections de ce samedi est décisif. Le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, adopte un ton de plus en plus proche de celui du Kremlin. Pourtant, dans les sondages, 80% des Géorgiens se prononcent pour un rapprochement avec l'Europe.
En trois ans, le gouvernement géorgien a opéré un tournant pro-Kremlin, marqué notamment par l’adoption de la loi sur les agents de l’étranger, un copié-collé de celle adoptée par Moscou quelques années auparavant. Une loi très controversée et qui a crispé les relations avec l’Union européenne. Sans compter le rôle de l’oligarque Ivanichvili, qui a été au cœur du pouvoir, et qui pèse pour un tiers du PIB du pays. Une immense richesse qui lui permet de corrompre les travailleurs pauvres ou certaines entreprises - en distribuant de l’argent contre un vote adéquat.
Un combat de valeurs sur fond de concurrence géopolitique entre Moscou et l’Occident
La Géorgie comme la Moldavie sont prises en otage, en quelque sorte, et doivent se déterminer. Ce samedi 26 octobre, si le Rêve géorgien remporte le scrutin législatif, les négociations avec Bruxelles seront gelées. Alors certes, ce parti ne peut pas dire ouvertement qu’il est contre l’Europe, mais il fait tout pour se rapprocher de Moscou.
En Moldavie, le référendum sur l’adhésion à l’UE est passé de justesse avec 50,4 % des voix. Et le second tour de la présidentielle s’annonce serré dans neuf jours pour la présidente sortante pro-européenne. Il faut dire que ce pays, à la différence de la Géorgie, est bien plus divisé entre pro-russes et pro-européens.
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La stratégie de Moscou : récupérer son glacis
Moscou cherche à éviter que les ex-républiques soviétiques ne tombent dans l’escarcelle occidentale. On sait, avec l’exemple terriblement parlant de l’Ukraine, que c’est l’obsession de Vladimir Poutine.
En ligne de mire du dirigeant russe, il y a d’abord l’Ukraine donc, mais ensuite, on trouve justement la Géorgie et la Moldavie. Pour Poutine, le fait que ces deux pays pourraient rejoindre le camp occidental, attirés par la liberté, la démocratie, mais aussi, il faut le dire, par une promesse de prospérité, ce fait est tout simplement inacceptable. Mais, au-delà de la propagande russe, il joue aussi sur les places fortes russes dans ces deux pays : l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud en Géorgie, la Transnistrie pour la Moldavie. Des territoires autonomes auto-proclamés aux mains des Russes et qui sont une menace permanente. En particulier en Moldavie, un pays qui n’a pas d’armée, alors que 2 000 soldats russes sont basés en Transnistrie.
Pour toutes ces raisons, il faut suivre de très près le résultat des élections ce samedi 26 octobre en Géorgie et, le 3 novembre, du 2ᵉ tour de l’élection présidentielle en Moldavie.
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