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Exprimer le lointain, le bout du monde, c’est souvent une affaire d’imagination que l’on retrouve dans beaucoup de langues. En français, on parle de Pétaouchnok ou de Perpète-Les-Olivettes. Au Québec, ce sera Saint-Glinglin-Meuh-Meuh, aux USA Kalamazoo ou Foufnie-Les-Berdouilles côté belge. Parfois on invente ces lieux, on les rêve ou on les méprise. Parfois, ils existent vraiment sur la planète et valent plus que le détour.
Pétaouchnok, c’est un nom qui sonne comme une lointaine ville russe. Une expression, un nom pour dire en français le coin paumé, perdu, presque arriéré. Plutôt péjoratif, ce nom, comme d’autres, a le mérite, à sa seule évocation, de vous envoyer loin, ailleurs. Pétaouchnok, c’est un peu le « schmilblick » appliqué à la géographie : un machin, un truc un peu indéterminé qui ne sert absolument à rien et qui donc peut servir à tout ! Les pétaouchnoks c’est pareil : c’est nulle part et partout à la fois…
Entre curiosité linguistique, réflexions politiques et poétiques sur les représentations des ailleurs et le pouvoir des marges, l’anthropologue, chercheur au CNRS Riccardo Ciavolella s’est donc penché sur cette affaire de pétaouchnoks à travers le monde. Et dans son atlas « imparfait » et très personnel des bouts du monde, il en recense 81, cherchant à étayer, documenter la réalité de ces lieux, en puisant dans l’étymologie, l’histoire, la littérature, le cinéma et tout un tas d’expressions idiomatiques populaires collectées sur tous les continents.
Au gré de ces escales au bout du monde, l’auteur déconstruit la chose et nous invite au décentrement. Il interroge ainsi le centralisme dans un rapport ville-campagne manifestement archaïque, nous rappelle comment les stéréotypes et préjugés coloniaux ont façonné des perceptions entrées dans le langage courant qui, aujourd’hui encore, ont la peau dure. Par exemple, Tombouctou, Tataouine, Bab-El-Oued sont usités en français pour exprimer ce qui est loin, de manière souvent stigmatisante.
De la pampa argentine à la brousse africaine ou le bush australien, voyage entre imaginaire et réalité dans des bouts du monde qui en sont aussi le centre, notamment pour ceux qui les habitent.
En savoir plus :
- Sur le livre « Pétaouchnok(s). Du bout du monde au milieu de nulle part », de Riccardo Ciavolella. Éditions La Découverte.
- Sur le mini-site créé par Riccardo Ciavolella truffé de liens et de ressources vidéo, audio et documentaire.
- Sur « Une histoire des lointains », notre rencontre avec Georges Vigarello disponible en podcast.
By RFIExprimer le lointain, le bout du monde, c’est souvent une affaire d’imagination que l’on retrouve dans beaucoup de langues. En français, on parle de Pétaouchnok ou de Perpète-Les-Olivettes. Au Québec, ce sera Saint-Glinglin-Meuh-Meuh, aux USA Kalamazoo ou Foufnie-Les-Berdouilles côté belge. Parfois on invente ces lieux, on les rêve ou on les méprise. Parfois, ils existent vraiment sur la planète et valent plus que le détour.
Pétaouchnok, c’est un nom qui sonne comme une lointaine ville russe. Une expression, un nom pour dire en français le coin paumé, perdu, presque arriéré. Plutôt péjoratif, ce nom, comme d’autres, a le mérite, à sa seule évocation, de vous envoyer loin, ailleurs. Pétaouchnok, c’est un peu le « schmilblick » appliqué à la géographie : un machin, un truc un peu indéterminé qui ne sert absolument à rien et qui donc peut servir à tout ! Les pétaouchnoks c’est pareil : c’est nulle part et partout à la fois…
Entre curiosité linguistique, réflexions politiques et poétiques sur les représentations des ailleurs et le pouvoir des marges, l’anthropologue, chercheur au CNRS Riccardo Ciavolella s’est donc penché sur cette affaire de pétaouchnoks à travers le monde. Et dans son atlas « imparfait » et très personnel des bouts du monde, il en recense 81, cherchant à étayer, documenter la réalité de ces lieux, en puisant dans l’étymologie, l’histoire, la littérature, le cinéma et tout un tas d’expressions idiomatiques populaires collectées sur tous les continents.
Au gré de ces escales au bout du monde, l’auteur déconstruit la chose et nous invite au décentrement. Il interroge ainsi le centralisme dans un rapport ville-campagne manifestement archaïque, nous rappelle comment les stéréotypes et préjugés coloniaux ont façonné des perceptions entrées dans le langage courant qui, aujourd’hui encore, ont la peau dure. Par exemple, Tombouctou, Tataouine, Bab-El-Oued sont usités en français pour exprimer ce qui est loin, de manière souvent stigmatisante.
De la pampa argentine à la brousse africaine ou le bush australien, voyage entre imaginaire et réalité dans des bouts du monde qui en sont aussi le centre, notamment pour ceux qui les habitent.
En savoir plus :
- Sur le livre « Pétaouchnok(s). Du bout du monde au milieu de nulle part », de Riccardo Ciavolella. Éditions La Découverte.
- Sur le mini-site créé par Riccardo Ciavolella truffé de liens et de ressources vidéo, audio et documentaire.
- Sur « Une histoire des lointains », notre rencontre avec Georges Vigarello disponible en podcast.

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