Pour cette trêve des fêtes de fin d’année, la rédaction de GeneveMonde.ch met à l'honneur une figure marquante de l'histoire de la santé publique : le Dr Daniel Tarantola. Ancien directeur du Département Vaccination de l'OMS, il a joué un rôle clé dans la campagne mondiale d'éradication de la variole, notamment en Afrique et au Bangladesh.
La variole humaine, redoutée pour sa gravité, était une candidate idéale à l’éradication. Transmissible uniquement entre humains, elle était facilement identifiable grâce à ses symptômes visibles et ses séquelles durables. De plus, elle pouvait être prévenue par un vaccin efficace, peu coûteux, et facile à administrer par des membres des communautés affectées après une formation sommaire.
Cette campagne mondiale a mobilisé des centaines de milliers d'agents locaux pour surveiller et endiguer la maladie, dans un contexte de coopération internationale inédit, réunissant les blocs opposés de la guerre froide dans la seconde moitié du XXe siècle.
Daniel Tarantola revient également sur ses débuts en tant que jeune médecin. Refusant de s’installer en région parisienne, où il vivait avec sa famille, il a rejoint les équipes de la Croix-Rouge pendant la guerre du Biafra pour une mission initialement prévue pour trois mois.
Il a ensuite poursuivi son engagement au Pérou, auprès des habitants d'une région affectée par la fonte des glaciers. Dans cet entretien, il retrace les étapes majeures ayant conduit à l’éradication de la variole au sein de l’Organisation mondiale de la santé, jusqu’à son départ pour relever de nouveaux défis, notamment à Harvard ou en appui à l’ONUSIDA dans la lutte contre le VIH/Sida.
Aujourd’hui, Daniel Tarantola est professeur invité à l’Université de Californie du Sud (USC) à Los Angeles. Il continue d’assumer divers mandats liés à la transmission des savoirs en santé publique, à l’utilisation des nouvelles technologies, au droit à la santé et à leurs implications pour le progrès de la santé mondiale.
Dans cet épisode, nous plongeons dans la réalité des médecins de l’OMS, accompagnés par un militaire affaibli lors de leurs voyages en train, ou encore lors de leurs interventions pour tenter de soigner Robibar (dimanche en bengali), un célèbre bandit de l’époque, entouré de six à dix hommes armés. Ce récit spectaculaire illustre le danger réel auquel ces médecins s’exposaient en allant à la rencontre de criminels de grand chemin.
Photo prise au Bangladesh pendant la campagne d'éradication de la variole majeure, copyright OMS
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