GESTIONNAIRES EN ACTION. La saison des résultats financiers des grandes entreprises technologiques américaines a réservé de belles surprises aux investisseurs cette semaine.
Meta Platforms (META, 572,21$US), qui possède entre autres les réseaux sociaux Facebook, Instagram et WhatsApp, a notamment dévoilé le 30 avril des résultats largement supérieurs aux prévisions pour les trois premiers mois de 2025.
Le 1er mai, le titre a bien réagi en terminant la séance en hausse de plus de 4%.
François Rochon, président et gestionnaire de portefeuille chez Giverny Capital, et actionnaire de Meta Platforms, confirme que les résultats étaient très bons. «Les revenus ont augmenté de 16% sur un an. Les marges bénéficiaires ont été mieux que prévu», dit-il, soulignant que les résultats de la période correspondante l’an dernier avaient été «extraordinaires», et qu’il était difficile de penser qu’elle allait pouvoir maintenir une telle rentabilité.
«Mais elle y est parvenue», résume-t-il.
Les prévisions pour le second trimestre ont aussi excédé les attentes. Meta Platforms s’attend à ce que ses revenus se situent entre 42,5 et 45,5 milliards de dollars américains durant la période.
«La société pense pouvoir offrir de bons résultats durant le trimestre. La partie que j'ai trouvée bien intéressante, c'est le temps passé sur Facebook, qui a augmenté de 7% au cours des six derniers mois. Alors que beaucoup de gens pensent que Facebook, c'est un peu démodé et que c’est Instagram qui est plus à la mode. Pour Instagram, l’augmentation a été de 6 %. Donc, ça a été encore mieux sur Facebook qu'Instagram», explique-t-il.
L’augmentation sur Threads (lancé par Meta en 2023 pour rivaliser avec X) a même atteint 35%.
«Je pense que s'il y a une entreprise qui a bénéficié de ses investissements en intelligence artificielle depuis trois ans, c'est Meta. Ça lui a permis de mieux cibler les publicités et donc de pouvoir demander des prix plus élevés aux publicitaires», affirme-t-il.
L’erreur Microsoft
Microsoft (MSFT, 425,40$US) a aussi dévoilé des résultats financiers trimestriels supérieurs aux prévisions après la fermeture des marchés boursiers le 30 avril. Le titre a encore mieux réagi que celui de Meta Platforms le lendemain, terminant la séance sur un gain de 7,6%.
Les services Azure et d’infonuagique de Microsoft ont excédé les prévisions.
François Rochon souligne la croissance de 33% sur un an des revenus de la plateforme Azure.
«Et toute la partie ‘Intelligent Cloud’ a vu ses revenus progresser de 21% sur un an. C’est vraiment impressionnant pour une société de cette taille. Les revenus pour le trimestre ont été de 70 milliards de dollars américains, en hausse de 13% sur un an. C'est phénoménal», dit-il.
Ces dernières années, François Rochon a déjà qualifié Microsoft de l’une de ses pires erreurs à la Bourse. Il soutient que le titre n’est pas une aubaine en ce moment, sans qu’il soit surévalué.
«Je l'avais en portefeuille pendant quelques années, puis je l'ai vendu avant la belle envolée. Je dirais que ça demeure une société extraordinaire, dominante, qui a des avantages compétitifs vraiment très, très forts. Je trouve que l'évaluation de 30 fois les profits estimés pour l'année en cours n'est pas astronomique, mais est quand même assez élevée», dit-il.
Booking Holdings se tire bien d’affaire
Une autre entreprise qui passe un peu plus sous le radar, mais que Giverny Capital détient en portefeuille est Booking Holdings (BKNG, 5101,43$US).
L'entreprise qui permet entre autres aux vacanciers de réserver des chalets ou des chambres d'hôtel, a aussi très bien fait en ce début d’année.
«Au premier trimestre, les revenus ont monté de 8% sur un an, donc ça a été vraiment excellent. La société a aussi été très agressive à racheter de ses actions durant la période, ce qui fait que son bénéfice par action a progressé de 22%. C'est une des choses que j'aime beaucoup dans Booking. Je pense que c'est une belle entreprise dans une belle niche, mais aussi on a une équipe de direction pro-investisseurs qui alloue presque toutes les liquidités générées à des rachats d'actions», explique-t-il.
À 24 fois les profits prévus des 12 prochains mois, le titre n’est pas une aubaine, mais François Rochon estime que c’est tout de même très raisonnable pour une entreprise avec d’aussi bonnes caractéristiques fondamentales.
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