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C’était l’une des grandes figures de la vie politique malienne. Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères, est décédé hier à Paris. Il avait 70 ans. La presse malienne lui rend hommage ce matin.
« Le Mali perd un soldat de la démocratie », s’exclame le site d’information Maliweb. « Ancien leader estudiantin, il fut l’un des artisans de la chute du régime de Moussa Traoré (en 1991). Journaliste et promoteur de médias, Tiébilé Dramé a occupé plusieurs postes ministériels, notamment celui de ministre des Affaires étrangères en 2019, sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta. Au-delà de ses fonctions gouvernementales, il s’est toujours illustré comme un ardent défenseur du dialogue politique et de la réconciliation nationale. Fondateur du Parti pour la renaissance nationale (le PARENA), il a constamment milité pour des élections transparentes et une alternance pacifique au Mali. Son engagement dans les négociations de paix, ainsi que ses prises de position critiques lors des différents coups d’État, ont renforcé son image d’homme intègre et courageux, même face à l’adversité. »
À lire aussiMali: l'ancien ministre des Affaires étrangères Tiébilé Dramé est décédé
Homme politique, homme de presse, homme de dialogue« Le Mali pleure la disparition de Tiébilé Dramé », renchérit Malijet. « La nouvelle a provoqué une grande émotion dans tout le pays. (…) Tiébilé Dramé a laissé sa marque sur le Mali grâce à son implication en politique et son rôle dans les médias. Après la transition démocratique de 1992, il a créé l’hebdomadaire Le Républicain. Ce journal est rapidement devenu un titre incontournable, participant activement à l’essor de la presse malienne. Aujourd’hui, Le Républicain est un des principaux journaux du pays, preuve de l’influence durable de son fondateur qui s’est toujours fait remarquer par sa capacité à dialoguer et son rôle de conciliateur dans de nombreuses situations de crise. »
« Le Mali orphelin de son vieux lion politique », soupire Sahel Tribune qui le qualifie à la fois de « démocrate » et de « pragmatique » : « Tiébilé Dramé n’a jamais cessé de dénoncer les coups d’État, tout en négociant avec les pouvoirs en place lorsque l’intérêt national le commandait. Au fil des décennies, il est devenu un artisan des pourparlers de paix. En coulisses, il parlait à tout le monde, y compris à ceux qu’il critiquait publiquement. (…) Dans un pays où la politique se joue aussi dans l’ombre, il avait compris que la fermeté pouvait s’accommoder de compromis. (…) Avec sa disparition, pointe encore Sahel Tribune, le Mali perd l’un des derniers visages de la génération 91, celle qui a abattu une dictature à mains nues. Mais aussi un “intranquille“ qui refusait aussi bien la résignation que les certitudes faciles ».
Période trouble…Tiébilé Dramé tire sa révérence alors que son pays, le Mali, traverse une période trouble : junte militaire au pouvoir, menace djihadiste toujours présente, partis politiques dissous, emprisonnement d’opposants, dont récemment l’ancien premier ministre Moussa Mara, et ces derniers jours - on en parlait hier dans cette même revue de presse -, une vague d’arrestations au sein de l’armée.
Dernière info en date : la garde à vue hier de l’ancien Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.
« Début d’une enquête sensible à Bamako », s’exclame le site d’information Bamada. « Choguel Kokalla Maïga a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête portant sur des allégations d’atteinte aux biens publics. Cette décision intervient après une première audition effectuée vendredi dernier. Plusieurs de ses anciens collaborateurs ont également été placés en garde à vue. »
« Choguel Kokalla Maïga, rappelle Ledjely en Guinée, a été un acteur clé de la transition malienne, défendant farouchement la junte devant les institutions internationales. Ce fut, à l’époque, une alliance quasi parfaite. Mais depuis son départ de la Primature, la lune de miel semble bel et bien terminée. »
Enfin, on revient à Sahel Tribune qui résume ainsi la situation : « en quelques jours, la scène politique malienne a perdu un vétéran respecté, vu deux anciens Premiers ministres confrontés à la justice, et confirmé que l’heure est à la discipline et à la redevabilité. Les règles du jeu changent : désormais l’immunité politique ne protège plus contre les rigueurs de la loi ».
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C’était l’une des grandes figures de la vie politique malienne. Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères, est décédé hier à Paris. Il avait 70 ans. La presse malienne lui rend hommage ce matin.
« Le Mali perd un soldat de la démocratie », s’exclame le site d’information Maliweb. « Ancien leader estudiantin, il fut l’un des artisans de la chute du régime de Moussa Traoré (en 1991). Journaliste et promoteur de médias, Tiébilé Dramé a occupé plusieurs postes ministériels, notamment celui de ministre des Affaires étrangères en 2019, sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta. Au-delà de ses fonctions gouvernementales, il s’est toujours illustré comme un ardent défenseur du dialogue politique et de la réconciliation nationale. Fondateur du Parti pour la renaissance nationale (le PARENA), il a constamment milité pour des élections transparentes et une alternance pacifique au Mali. Son engagement dans les négociations de paix, ainsi que ses prises de position critiques lors des différents coups d’État, ont renforcé son image d’homme intègre et courageux, même face à l’adversité. »
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Homme politique, homme de presse, homme de dialogue« Le Mali pleure la disparition de Tiébilé Dramé », renchérit Malijet. « La nouvelle a provoqué une grande émotion dans tout le pays. (…) Tiébilé Dramé a laissé sa marque sur le Mali grâce à son implication en politique et son rôle dans les médias. Après la transition démocratique de 1992, il a créé l’hebdomadaire Le Républicain. Ce journal est rapidement devenu un titre incontournable, participant activement à l’essor de la presse malienne. Aujourd’hui, Le Républicain est un des principaux journaux du pays, preuve de l’influence durable de son fondateur qui s’est toujours fait remarquer par sa capacité à dialoguer et son rôle de conciliateur dans de nombreuses situations de crise. »
« Le Mali orphelin de son vieux lion politique », soupire Sahel Tribune qui le qualifie à la fois de « démocrate » et de « pragmatique » : « Tiébilé Dramé n’a jamais cessé de dénoncer les coups d’État, tout en négociant avec les pouvoirs en place lorsque l’intérêt national le commandait. Au fil des décennies, il est devenu un artisan des pourparlers de paix. En coulisses, il parlait à tout le monde, y compris à ceux qu’il critiquait publiquement. (…) Dans un pays où la politique se joue aussi dans l’ombre, il avait compris que la fermeté pouvait s’accommoder de compromis. (…) Avec sa disparition, pointe encore Sahel Tribune, le Mali perd l’un des derniers visages de la génération 91, celle qui a abattu une dictature à mains nues. Mais aussi un “intranquille“ qui refusait aussi bien la résignation que les certitudes faciles ».
Période trouble…Tiébilé Dramé tire sa révérence alors que son pays, le Mali, traverse une période trouble : junte militaire au pouvoir, menace djihadiste toujours présente, partis politiques dissous, emprisonnement d’opposants, dont récemment l’ancien premier ministre Moussa Mara, et ces derniers jours - on en parlait hier dans cette même revue de presse -, une vague d’arrestations au sein de l’armée.
Dernière info en date : la garde à vue hier de l’ancien Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.
« Début d’une enquête sensible à Bamako », s’exclame le site d’information Bamada. « Choguel Kokalla Maïga a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête portant sur des allégations d’atteinte aux biens publics. Cette décision intervient après une première audition effectuée vendredi dernier. Plusieurs de ses anciens collaborateurs ont également été placés en garde à vue. »
« Choguel Kokalla Maïga, rappelle Ledjely en Guinée, a été un acteur clé de la transition malienne, défendant farouchement la junte devant les institutions internationales. Ce fut, à l’époque, une alliance quasi parfaite. Mais depuis son départ de la Primature, la lune de miel semble bel et bien terminée. »
Enfin, on revient à Sahel Tribune qui résume ainsi la situation : « en quelques jours, la scène politique malienne a perdu un vétéran respecté, vu deux anciens Premiers ministres confrontés à la justice, et confirmé que l’heure est à la discipline et à la redevabilité. Les règles du jeu changent : désormais l’immunité politique ne protège plus contre les rigueurs de la loi ».
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