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Au Congo-Brazzaville, la mode revient à une peau sans éclaircissant. Il y a plusieurs années, les jeunes étaient tentés de se faire blanchir l'épiderme à l'aide de produits. La pratique a largement reculé ces derniers temps, à cause, notamment, des conséquences de ces produits, mais aussi parce que la tendance est à la beauté naturelle aujourd'hui.
Reportage de notre correspondant à Brazzaville,
Il est midi. Nous sommes devant l’école des beaux-arts de Moukoundzi Ngouaka, dans le premier arrondissement de Brazzaville. Son sac accroché au dos, Alioty, la quarantaine révolue, marche, en pensant à ce phénomène de blanchiment de la peau. Il se rappelle de ses origines. « Ce phénomène, on le constatait davantage avec les gens de la diaspora. C’est surtout ceux de la diaspora, quand ils revenaient, ils se blanchissaient la peau », témoigne-t-il.
Les jeunes filles et les garçons restés au pays, à Brazzaville et dans l'intérieur du pays, ont pris le relais, en enduisant leurs visages de différents produits. Pour le sociologue Éric Aimé Kouizoulou, la pratique d’éclaircissement de la peau vient de loin : « Ce sont les effets psychologiques qu’a eus la colonisation sur les colonisés que nous sommes. On nous a poussés à penser que la peau blanche était la meilleure », affirme-t-il.
Au fil du temps, les produits et autres pommades utilisés ont pourtant eu des effets néfastes : certains hommes ou certaines femmes ont déclenché des cancers de la peau ou ont vu apparaître des taches indélébiles sur leur visage. Jadis habitué de ces produits, Didier Clotaire, fonctionnaire, a préféré renoncer par précaution : « Parce que j’ai vu les conséquences. Tu peux être malade facilement. Tu peux attraper une sale maladie de la peau. Ça détruit la peau et ça pousse quelqu’un à vieillir, avec le soleil. Il y a beaucoup de conséquences. Ça n'est pas bien de faire cela. On doit rester tel qu’on est », argumente-t-il.
Chimène, 25 ans, prodigue conseils et met en garde les uns et les autres : « Je leur conseille de ne pas se décaper [la peau]. Mais, s’ils se décapent, quand ils vont devenir "bizarres", ça leur regarde » lance-t-elle. Du bio pur, du mixa ou du coco pur sont autant de laits mis par les jeunes congolais, pour maintenir leur teint.
Observateur de l’évolution de la beauté congolaise, Bazin Mboungou parle d’un retour à l’authenticité : « Cette fois-ci, nous remarquons que les jeunes filles et les jeunes garçons reviennent à leur peau d’origine, de naissance. La peau de leur race. C’est encourageant, le retour à l’originalité. Il n’y a pas de race au-dessus d’une autre », analyse-t-il. Cela fait au moins une dizaine d'années que l'usage des produits éclaircissants a diminué à Brazzaville.
À lire aussiDépigmentation volontaire, une mode dangereuse
By RFI5
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Au Congo-Brazzaville, la mode revient à une peau sans éclaircissant. Il y a plusieurs années, les jeunes étaient tentés de se faire blanchir l'épiderme à l'aide de produits. La pratique a largement reculé ces derniers temps, à cause, notamment, des conséquences de ces produits, mais aussi parce que la tendance est à la beauté naturelle aujourd'hui.
Reportage de notre correspondant à Brazzaville,
Il est midi. Nous sommes devant l’école des beaux-arts de Moukoundzi Ngouaka, dans le premier arrondissement de Brazzaville. Son sac accroché au dos, Alioty, la quarantaine révolue, marche, en pensant à ce phénomène de blanchiment de la peau. Il se rappelle de ses origines. « Ce phénomène, on le constatait davantage avec les gens de la diaspora. C’est surtout ceux de la diaspora, quand ils revenaient, ils se blanchissaient la peau », témoigne-t-il.
Les jeunes filles et les garçons restés au pays, à Brazzaville et dans l'intérieur du pays, ont pris le relais, en enduisant leurs visages de différents produits. Pour le sociologue Éric Aimé Kouizoulou, la pratique d’éclaircissement de la peau vient de loin : « Ce sont les effets psychologiques qu’a eus la colonisation sur les colonisés que nous sommes. On nous a poussés à penser que la peau blanche était la meilleure », affirme-t-il.
Au fil du temps, les produits et autres pommades utilisés ont pourtant eu des effets néfastes : certains hommes ou certaines femmes ont déclenché des cancers de la peau ou ont vu apparaître des taches indélébiles sur leur visage. Jadis habitué de ces produits, Didier Clotaire, fonctionnaire, a préféré renoncer par précaution : « Parce que j’ai vu les conséquences. Tu peux être malade facilement. Tu peux attraper une sale maladie de la peau. Ça détruit la peau et ça pousse quelqu’un à vieillir, avec le soleil. Il y a beaucoup de conséquences. Ça n'est pas bien de faire cela. On doit rester tel qu’on est », argumente-t-il.
Chimène, 25 ans, prodigue conseils et met en garde les uns et les autres : « Je leur conseille de ne pas se décaper [la peau]. Mais, s’ils se décapent, quand ils vont devenir "bizarres", ça leur regarde » lance-t-elle. Du bio pur, du mixa ou du coco pur sont autant de laits mis par les jeunes congolais, pour maintenir leur teint.
Observateur de l’évolution de la beauté congolaise, Bazin Mboungou parle d’un retour à l’authenticité : « Cette fois-ci, nous remarquons que les jeunes filles et les jeunes garçons reviennent à leur peau d’origine, de naissance. La peau de leur race. C’est encourageant, le retour à l’originalité. Il n’y a pas de race au-dessus d’une autre », analyse-t-il. Cela fait au moins une dizaine d'années que l'usage des produits éclaircissants a diminué à Brazzaville.
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