A priori, les termes "peine de mort" et "humanisme" semblent être antagoniques.
Pourtant, un certain Joseph Ignace Guillotin nous a prouvé le contraire.
Sa célèbre invention – la guillotine – était même vouée à abréger les souffrances d'un condamné à mort.
Tous égaux devant la mort
Ordinairement, la mort foudroie ses victimes avec une faucheuse.
Joseph Guillotin se voulait réformiste : c'est pour cela qu'il a inventé la guillotine.
Plus sérieusement, au XVIIIe siècle, la justice française recourait encore à un large panel de mises à mort pour sanctionner les personnes condamnées à la peine capitale.
Un processus de modernisation judiciaire (entamé, dès 1780, par le roi Louis XVI) amenait toutefois les juges à reconsidérer l'ensemble de la méthodologie qu'ils employaient, dans l'instruction d'une enquête jusqu'à l'exécution de son verdict.
Pour mener à bien ces grandes réformes, le monarque s'inspirait en fait du code pénal adopté par le grand-duc de Toscane Pierre Léopold Ier (qui était, par ailleurs, son beau-frère).
Dans ce corpus juridique, la peine était proportionnée au délit et l'échelle de tortures était, quant à elle, "savamment graduée".
Ironie du sort, l'Assemblée constituante - qui supplantera le roi en 1789 - ira encore plus loin, en supprimant tout exercice de la torture dans l'instruction d'une affaire.
Mais un homme allait pousser ce processus de modernisation à son terme, en imposant un mode d'exécution uniforme pour tous les condamnés à mort (quelle que soit leur condition sociale).
Exécutions expéditives
Député et secrétaire de la nouvelle Assemblée nationale constituante, le docteur Joseph Ignace Guillotin défendait un principe (a priori humaniste et équitable) : celui selon lequel "la loi doit être égale pour tous", aussi bien "quand elle punit que lorsqu'elle protège".
Lu le 10 octobre 1789, ce plaidoyer est justement un projet de loi du droit pénal.
Parmi les députés, l'idée d'une peine unique pour tout le monde fait donc son chemin et – finalement – en décembre de la même année, c'est la décapitation qui est choisie comme seul mode d'exécution pour les condamnés à mort.
Innovation majeure, cependant : c'est bien un appareil mécanique (la fameuse guillotine) qui est adopté pour exécuter le coupable.
En plus d'être en apparence équitable et impersonnel, ce mode de mise à mort apparaissait - en fait – comme étant expéditif (et donc moins violent pour le condamné).
En ligne de mire, Joseph Guillotin avait même un objectif : celui d'ouvrir la voie à une justice où la peine de mort serait abolie.
Mission réussie.
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