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La chute de la récolte de blé en France, premier producteur et premier exportateur de blé de l'Union européenne, est pour le moment compensée par de bonnes perspectives de récolte ailleurs dans le monde. Les prix, au plus bas depuis quatre ans, attestent de la « sérénité » qui prévaut, pour l'instant, sur le marché.
Avec une production au plus bas depuis 40 ans, la France exportera cette année - hors UE - 60 % de blé en moins, soit à peine plus de 4 millions de tonnes. Mais les nouvelles sont bonnes ailleurs.
En Europe, la casse est limitée grâce aux excellentes récoltes de la Roumanie et de la Bulgarie. Elle l'est aussi grâce à d’autres bons volumes obtenus en Espagne, en Italie et dans les pays baltes, selon Argus Media - ex-Agritel - cabinet d’analyse et de conseil spécialisé notamment sur les marchés agricoles.
Les inquiétudes sur la production russe sont désormais dissipées : malgré les aléas climatiques, le pays pourrait retrouver des niveaux d’exportation proches de ceux de ces deux dernières années.
On annonce aussi de bonnes, voire très bonnes récoltes aux États-Unis, au Canada, au Kazakhstan, en Australie et en Argentine, de grands exportateurs qui permettent avec ces perspectives de rééquilibrer la balance.
À lire aussiLe blé russe, point «d’attention» des marchés céréaliers
Incertitude sur la demandeCe qui pourrait bousculer le marché, ce n’est donc pas tant l’offre, rassurante pour l’instant, même si elle pourrait reculer de 3 millions de tonnes au niveau mondial, selon Argus Media, mais la demande mondiale. D’un point de vue structurel, elle est en hausse, mais d’une campagne à l’autre, elle peut être très fluctuante dans les pays acheteurs.
Cette année, les besoins de la Chine sont par exemple évalués à 11 millions de tonnes de blé - soit 2,5 millions de moins que l’année dernière. Mais le pays achète pour l’instant si peu que certains s’interrogent sur ses réelles intentions. Idem pour l’Inde, qui n’est pas très présente sur le marché.
La demande de trois grands acheteurs habituels de blé russe pourrait cette année reculer de 5 millions de tonnes, selon Maxence Devillers, analyste marché chez Argus Media. Il s’agit du Pakistan — en raison d’une bonne récolte —, du Bangladesh — pour cause de difficultés économiques — et de la Turquie, qui a interdit les exportations de blé.
Des prix peu enclins à grimperEn parallèle, il faudra compter dans les prochains mois avec une demande très forte d’Afrique du Nord, essentiellement du Maroc. En plus d’avoir perdu la moitié de sa récolte à cause de la sècheresse, le pays a des stocks très limités, après trois campagnes difficiles. Selon Gautier le Molgat, PDG d’Argus Media France, le Maghreb pourrait importer un record de 19 millions de tonnes, soit une hausse de 2,4 millions de tonnes sur un an.
Ce tableau plaide pour un marché qui pourrait s’équilibrer, et pour un prix qui devrait rester au niveau de celui observé ces dernières semaines, soit au plus bas depuis quatre ans.
À ce jour, pas d'inquiétude concernant l'approvisionnement des pays maghrébins, gros consommateurs de pain, et des autres importateurs africains. Le principal changement viendra de l'origine, avec sur la table des consommateurs moins de blé français, et probablement plus de blé russe, américain ou argentin.
À écouterFrance: «La récolte de blé en cours est la plus basse depuis 1983»
By RFI5
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La chute de la récolte de blé en France, premier producteur et premier exportateur de blé de l'Union européenne, est pour le moment compensée par de bonnes perspectives de récolte ailleurs dans le monde. Les prix, au plus bas depuis quatre ans, attestent de la « sérénité » qui prévaut, pour l'instant, sur le marché.
Avec une production au plus bas depuis 40 ans, la France exportera cette année - hors UE - 60 % de blé en moins, soit à peine plus de 4 millions de tonnes. Mais les nouvelles sont bonnes ailleurs.
En Europe, la casse est limitée grâce aux excellentes récoltes de la Roumanie et de la Bulgarie. Elle l'est aussi grâce à d’autres bons volumes obtenus en Espagne, en Italie et dans les pays baltes, selon Argus Media - ex-Agritel - cabinet d’analyse et de conseil spécialisé notamment sur les marchés agricoles.
Les inquiétudes sur la production russe sont désormais dissipées : malgré les aléas climatiques, le pays pourrait retrouver des niveaux d’exportation proches de ceux de ces deux dernières années.
On annonce aussi de bonnes, voire très bonnes récoltes aux États-Unis, au Canada, au Kazakhstan, en Australie et en Argentine, de grands exportateurs qui permettent avec ces perspectives de rééquilibrer la balance.
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Incertitude sur la demandeCe qui pourrait bousculer le marché, ce n’est donc pas tant l’offre, rassurante pour l’instant, même si elle pourrait reculer de 3 millions de tonnes au niveau mondial, selon Argus Media, mais la demande mondiale. D’un point de vue structurel, elle est en hausse, mais d’une campagne à l’autre, elle peut être très fluctuante dans les pays acheteurs.
Cette année, les besoins de la Chine sont par exemple évalués à 11 millions de tonnes de blé - soit 2,5 millions de moins que l’année dernière. Mais le pays achète pour l’instant si peu que certains s’interrogent sur ses réelles intentions. Idem pour l’Inde, qui n’est pas très présente sur le marché.
La demande de trois grands acheteurs habituels de blé russe pourrait cette année reculer de 5 millions de tonnes, selon Maxence Devillers, analyste marché chez Argus Media. Il s’agit du Pakistan — en raison d’une bonne récolte —, du Bangladesh — pour cause de difficultés économiques — et de la Turquie, qui a interdit les exportations de blé.
Des prix peu enclins à grimperEn parallèle, il faudra compter dans les prochains mois avec une demande très forte d’Afrique du Nord, essentiellement du Maroc. En plus d’avoir perdu la moitié de sa récolte à cause de la sècheresse, le pays a des stocks très limités, après trois campagnes difficiles. Selon Gautier le Molgat, PDG d’Argus Media France, le Maghreb pourrait importer un record de 19 millions de tonnes, soit une hausse de 2,4 millions de tonnes sur un an.
Ce tableau plaide pour un marché qui pourrait s’équilibrer, et pour un prix qui devrait rester au niveau de celui observé ces dernières semaines, soit au plus bas depuis quatre ans.
À ce jour, pas d'inquiétude concernant l'approvisionnement des pays maghrébins, gros consommateurs de pain, et des autres importateurs africains. Le principal changement viendra de l'origine, avec sur la table des consommateurs moins de blé français, et probablement plus de blé russe, américain ou argentin.
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