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« On a montré notre faiblesse face à la force brute » : commentaire désabusé d’un diplomate européen cité ce matin par Libération à Paris, après l’accord commercial conclu dimanche entre l’Union européenne et les États-Unis. « Politiquement, ce n’est pas glorieux, poursuit-il. On peut légitimement se demander à quoi sert une Union européenne incapable d’obtenir mieux que le Japon ou le Royaume-Uni, ce qui donnera des armes aux partis eurosceptiques », comme le souhaite Trump.
Et à l’instar de ce diplomate, la presse européenne fait grise mine ce matin. « Droits de douane : l’Europe limite la casse à 15 %, mais la loi du plus fort l’a emporté », soupire Le Soir à Bruxelles. « Donald Trump menaçait depuis le 11 juillet d’infliger aux Européens une taxe douanière mortifère de 30 %, d’ici vendredi prochain, le 1er août. Et plus encore, si l’Europe devait avoir l’outrecuidance de riposter. Les exportateurs européens s’en sortent avec la moitié : 15 %, sauf exceptions. Mais le deal est inégal, souligne le quotidien belge : l’Union européenne ouvre grand ses marchés (aux exportations américaines), avec 0 % de droits de douane ».
Coup dur pour les exportations européennes« Il n’y a guère lieu de se réjouir de l’accord conclu hier en Écosse entre l’Union européenne et les États-Unis, renchérit La Repubblica à Rome. Les droits de douane sont certes inférieurs aux 30 % que Trump avait menacé d’instaurer, mais le coup porté à l’économie européenne se fera sentir. (…) En fin de compte, les 530 milliards de dollars de biens européens (dont 65 milliards italiens) exportés chaque année vers les États-Unis seront soumis à une surtaxe sans précédent de 15 %. Ce sera un coup dur pour nos exportations, et il est inutile de le minimiser ».
Die Welt à Berlin grimace également : « compte tenu du niveau des droits de douane américains sur les produits européens avant la seconde présidence de Trump, l’accord paraît peu encourageant : depuis l’an 2000, le taux moyen était d’environ 2 %. 15 % représentent donc une augmentation spectaculaire. Cela devrait couter à l’Allemagne 0,13 point de croissance annuelle ».
Trop de divergences au sein de l’UEFinalement, relève Le Monde à Paris, « entre deux maux, les Vingt-Sept ont choisi celui qui leur semblait le moindre : un compromis déséquilibré au profit des États-Unis plutôt que le risque d’une guerre commerciale de grande ampleur dont nul ne pouvait prédire l’issue ».
En fait, poursuit le quotidien français, « face aux bravades de Trump, les Vingt-Sept ont divergé sur la réponse à apporter. Quelques pays, dont la France, estimaient qu’il fallait engager le rapport de force. Mais de nombreux autres voulaient éviter l’affrontement. Certains pour des raisons économiques. (…) D’autres, notamment les plus proches géographiquement de la Russie, redoutaient qu’une dégradation des relations commerciales ne s’accompagne d’une accélération du désengagement sécuritaire des États-Unis ».
Alors, « la suite ?, s’interroge Le Monde. “Si nous concluons un accord aujourd’hui, ce sera la fin, a promis Donald Trump hier. Il faudra attendre des années avant d’en rediscuter“. Mais les Européens restent sur leurs gardes. Car s’il y a un trait de caractère qu’ils croient avoir discerné chez le successeur de Joe Biden, c’est son imprévisibilité ».
À l’Europe de s’adapterEn tout cas, tempère Le Figaro, « les règles sont posées. Les entreprises vont donc s’organiser et avancer dans un paysage économique et commercial mondial qui s’éclaircit. D’un côté, une Amérique qui érige des barricades. De l’autre, une Chine qui pratique un dumping massif pour écouler ses excédents. Dans ce contexte, à l’Europe de s’adapter, de rebondir. Si elle veut rester fidèle au libre-échange, elle doit apprendre à se défendre. (…) Et, surtout, l’UE doit se libérer de ses propres blocages, s’exclame encore Le Figaro. Car, tant que ses entreprises seront freinées par une bureaucratie excessive, des normes absurdes et des lenteurs qui découragent l’initiative, elles ne pourront rivaliser. Dans un monde où les rapports de force s’assument, l’Europe n’a plus le luxe de palabrer, de promettre et de tergiverser, conclut Le Figaro. Pour ne pas s’effacer et s’appauvrir, les vieux pays d’un vieux continent doivent réapprendre les règles de la puissance pour résister aux États-Unis et à la Chine ».
By RFI4.2
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« On a montré notre faiblesse face à la force brute » : commentaire désabusé d’un diplomate européen cité ce matin par Libération à Paris, après l’accord commercial conclu dimanche entre l’Union européenne et les États-Unis. « Politiquement, ce n’est pas glorieux, poursuit-il. On peut légitimement se demander à quoi sert une Union européenne incapable d’obtenir mieux que le Japon ou le Royaume-Uni, ce qui donnera des armes aux partis eurosceptiques », comme le souhaite Trump.
Et à l’instar de ce diplomate, la presse européenne fait grise mine ce matin. « Droits de douane : l’Europe limite la casse à 15 %, mais la loi du plus fort l’a emporté », soupire Le Soir à Bruxelles. « Donald Trump menaçait depuis le 11 juillet d’infliger aux Européens une taxe douanière mortifère de 30 %, d’ici vendredi prochain, le 1er août. Et plus encore, si l’Europe devait avoir l’outrecuidance de riposter. Les exportateurs européens s’en sortent avec la moitié : 15 %, sauf exceptions. Mais le deal est inégal, souligne le quotidien belge : l’Union européenne ouvre grand ses marchés (aux exportations américaines), avec 0 % de droits de douane ».
Coup dur pour les exportations européennes« Il n’y a guère lieu de se réjouir de l’accord conclu hier en Écosse entre l’Union européenne et les États-Unis, renchérit La Repubblica à Rome. Les droits de douane sont certes inférieurs aux 30 % que Trump avait menacé d’instaurer, mais le coup porté à l’économie européenne se fera sentir. (…) En fin de compte, les 530 milliards de dollars de biens européens (dont 65 milliards italiens) exportés chaque année vers les États-Unis seront soumis à une surtaxe sans précédent de 15 %. Ce sera un coup dur pour nos exportations, et il est inutile de le minimiser ».
Die Welt à Berlin grimace également : « compte tenu du niveau des droits de douane américains sur les produits européens avant la seconde présidence de Trump, l’accord paraît peu encourageant : depuis l’an 2000, le taux moyen était d’environ 2 %. 15 % représentent donc une augmentation spectaculaire. Cela devrait couter à l’Allemagne 0,13 point de croissance annuelle ».
Trop de divergences au sein de l’UEFinalement, relève Le Monde à Paris, « entre deux maux, les Vingt-Sept ont choisi celui qui leur semblait le moindre : un compromis déséquilibré au profit des États-Unis plutôt que le risque d’une guerre commerciale de grande ampleur dont nul ne pouvait prédire l’issue ».
En fait, poursuit le quotidien français, « face aux bravades de Trump, les Vingt-Sept ont divergé sur la réponse à apporter. Quelques pays, dont la France, estimaient qu’il fallait engager le rapport de force. Mais de nombreux autres voulaient éviter l’affrontement. Certains pour des raisons économiques. (…) D’autres, notamment les plus proches géographiquement de la Russie, redoutaient qu’une dégradation des relations commerciales ne s’accompagne d’une accélération du désengagement sécuritaire des États-Unis ».
Alors, « la suite ?, s’interroge Le Monde. “Si nous concluons un accord aujourd’hui, ce sera la fin, a promis Donald Trump hier. Il faudra attendre des années avant d’en rediscuter“. Mais les Européens restent sur leurs gardes. Car s’il y a un trait de caractère qu’ils croient avoir discerné chez le successeur de Joe Biden, c’est son imprévisibilité ».
À l’Europe de s’adapterEn tout cas, tempère Le Figaro, « les règles sont posées. Les entreprises vont donc s’organiser et avancer dans un paysage économique et commercial mondial qui s’éclaircit. D’un côté, une Amérique qui érige des barricades. De l’autre, une Chine qui pratique un dumping massif pour écouler ses excédents. Dans ce contexte, à l’Europe de s’adapter, de rebondir. Si elle veut rester fidèle au libre-échange, elle doit apprendre à se défendre. (…) Et, surtout, l’UE doit se libérer de ses propres blocages, s’exclame encore Le Figaro. Car, tant que ses entreprises seront freinées par une bureaucratie excessive, des normes absurdes et des lenteurs qui découragent l’initiative, elles ne pourront rivaliser. Dans un monde où les rapports de force s’assument, l’Europe n’a plus le luxe de palabrer, de promettre et de tergiverser, conclut Le Figaro. Pour ne pas s’effacer et s’appauvrir, les vieux pays d’un vieux continent doivent réapprendre les règles de la puissance pour résister aux États-Unis et à la Chine ».

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