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À Gaza, cela fait maintenant plus de deux mois que l’aide internationale est bloquée par les israéliens… Rita Baroud, journaliste indépendante, qui vit sur place, témoigne dans les colonnes de La Repubblica à Rome : « À Gaza, rien ne ressemble à la vie, affirme-t-elle. Ici, la faim n’est pas une sensation temporaire, mais un état permanent. La soif n’est pas un inconfort passager, mais une douleur enracinée dans la gorge et dans l’âme. Une soif réelle et profonde qui vide le corps et consume l’esprit. (…) Gaza aujourd’hui n’est pas seulement une ville assiégée, poursuit la journaliste gazaouie : c’est ce qui reste d’une ville sous les cendres, respirant difficilement, sous un ciel contaminé par la mort. Plus de deux millions de personnes sont entassées sur une petite bande de terre sans nourriture, sans eau, sans carburant, sans médicaments et sans aucun sentiment de sécurité. (…) Ce qui se passe actuellement n’est pas seulement une catastrophe humanitaire, mais aussi une tache sur la conscience de l’humanité », s’exclame encore Rita Baroud. Et « le silence international tue plus que les bombes. Gaza survit… elle ne mange pas, elle ne boit pas, mais elle ne meurt pas. Aujourd’hui, Gaza n’est pas seulement sans nourriture ni eau, mais sans espoir. Elle meurt lentement sous les yeux d’un monde qui la regarde… et qui se tait ».
« Rien ne peut justifier… »Des voix s’élèvent pourtant dans la presse. À la Une du site du quotidien israélien d’opposition Haaretz, cette photo d’un enfant de Gaza au corps décharné par la faim. Et ce titre en forme de constat : « deux mois après le début du blocus israélien, les habitants de Gaza n’ont presque plus rien à manger. »
« Alors que le blocus se poursuit, les enfants de Gaza souffrent de la faim et les malades meurent », constate également le New York Times.
Le Monde à Paris s’insurge : « rien ne peut justifier deux mois de blocus d’une aide humanitaire indispensable à une population en détresse. Jamais. L’arme de la faim et des produits médicaux de première nécessité discrédite celui qui en use. Qu’il faille rappeler aujourd’hui cette évidence concernant les Palestiniens de Gaza témoigne d’un affaissement moral sidérant. Les cris d’alarme venant d’experts des situations de crise ne manquent pourtant pas, même si Israël maintient un autre blocus à Gaza, celui de l’information, indigne d’une démocratie ».
Le Guardian à Londres s’indigne également : « alors qu’Israël et les États-Unis attaquent les tribunaux internationaux, les autres nations, dont le Royaume-Uni, doivent tout mettre en œuvre pour défendre et soutenir le droit international. Elles doivent également insister davantage pour la reprise immédiate de l’aide. (…) Ce qui est honteux, s’exclame le quotidien britannique, c’est que près de la moitié des enfants de Gaza disent vouloir mourir. Ce qui est honteux, c’est que tant de civils aient été tués et tant d’autres poussés à la famine. Ce qui est honteux, c’est qu’on ait laissé faire cela ».
Redessiner les cartes…L’Orient-Le Jour à Beyrouth s’emporte aussi contre Israël, mais cette fois à propos de la Syrie : « Que veut Israël en Syrie ? », s’interroge le quotidien libanais. « Deux options. La première consiste à négocier un accord de paix avec le nouveau régime syrien qui a ouvert la porte à cette possibilité. La seconde est de participer au nom d’une soi-disant “alliance des minorités“ à la fragmentation de son voisin dans le double objectif de le rendre inoffensif et de faire de la région une juxtaposition de micro-États ethno-communautaires parmi lesquels Israël serait de loin le plus puissant. (…) Tout porte à croire que l’État hébreu a opté pour la seconde option. Pourquoi ? Parce qu’il craint comme la peste qu’un pouvoir islamiste – qui plus est soutenu par la Turquie – ne s’enracine à sa frontière ? Ou bien parce qu’il veut profiter de ce moment pour redessiner la région ? À ce stade, les deux lectures sont défendables, mais la seconde prend chaque jour un peu plus d’épaisseur ».
Alors, conclut L’Orient-Le Jour, « il est temps que tous ceux qui ne souhaitent pas que ce scénario advienne se réveillent et participent au renforcement du pouvoir d’Ahmad el-Chareh tout en exigeant de l’ex-jihadiste des résultats tangibles en termes de respect des minorités. Car quoi que l’on pense de ses intentions et de sa mue, conclut le quotidien libanais, le président intérimaire incarne paradoxalement le seul espoir que la Syrie n’implose pas. Et Netanyahu son plus grand fossoyeur. »
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À Gaza, cela fait maintenant plus de deux mois que l’aide internationale est bloquée par les israéliens… Rita Baroud, journaliste indépendante, qui vit sur place, témoigne dans les colonnes de La Repubblica à Rome : « À Gaza, rien ne ressemble à la vie, affirme-t-elle. Ici, la faim n’est pas une sensation temporaire, mais un état permanent. La soif n’est pas un inconfort passager, mais une douleur enracinée dans la gorge et dans l’âme. Une soif réelle et profonde qui vide le corps et consume l’esprit. (…) Gaza aujourd’hui n’est pas seulement une ville assiégée, poursuit la journaliste gazaouie : c’est ce qui reste d’une ville sous les cendres, respirant difficilement, sous un ciel contaminé par la mort. Plus de deux millions de personnes sont entassées sur une petite bande de terre sans nourriture, sans eau, sans carburant, sans médicaments et sans aucun sentiment de sécurité. (…) Ce qui se passe actuellement n’est pas seulement une catastrophe humanitaire, mais aussi une tache sur la conscience de l’humanité », s’exclame encore Rita Baroud. Et « le silence international tue plus que les bombes. Gaza survit… elle ne mange pas, elle ne boit pas, mais elle ne meurt pas. Aujourd’hui, Gaza n’est pas seulement sans nourriture ni eau, mais sans espoir. Elle meurt lentement sous les yeux d’un monde qui la regarde… et qui se tait ».
« Rien ne peut justifier… »Des voix s’élèvent pourtant dans la presse. À la Une du site du quotidien israélien d’opposition Haaretz, cette photo d’un enfant de Gaza au corps décharné par la faim. Et ce titre en forme de constat : « deux mois après le début du blocus israélien, les habitants de Gaza n’ont presque plus rien à manger. »
« Alors que le blocus se poursuit, les enfants de Gaza souffrent de la faim et les malades meurent », constate également le New York Times.
Le Monde à Paris s’insurge : « rien ne peut justifier deux mois de blocus d’une aide humanitaire indispensable à une population en détresse. Jamais. L’arme de la faim et des produits médicaux de première nécessité discrédite celui qui en use. Qu’il faille rappeler aujourd’hui cette évidence concernant les Palestiniens de Gaza témoigne d’un affaissement moral sidérant. Les cris d’alarme venant d’experts des situations de crise ne manquent pourtant pas, même si Israël maintient un autre blocus à Gaza, celui de l’information, indigne d’une démocratie ».
Le Guardian à Londres s’indigne également : « alors qu’Israël et les États-Unis attaquent les tribunaux internationaux, les autres nations, dont le Royaume-Uni, doivent tout mettre en œuvre pour défendre et soutenir le droit international. Elles doivent également insister davantage pour la reprise immédiate de l’aide. (…) Ce qui est honteux, s’exclame le quotidien britannique, c’est que près de la moitié des enfants de Gaza disent vouloir mourir. Ce qui est honteux, c’est que tant de civils aient été tués et tant d’autres poussés à la famine. Ce qui est honteux, c’est qu’on ait laissé faire cela ».
Redessiner les cartes…L’Orient-Le Jour à Beyrouth s’emporte aussi contre Israël, mais cette fois à propos de la Syrie : « Que veut Israël en Syrie ? », s’interroge le quotidien libanais. « Deux options. La première consiste à négocier un accord de paix avec le nouveau régime syrien qui a ouvert la porte à cette possibilité. La seconde est de participer au nom d’une soi-disant “alliance des minorités“ à la fragmentation de son voisin dans le double objectif de le rendre inoffensif et de faire de la région une juxtaposition de micro-États ethno-communautaires parmi lesquels Israël serait de loin le plus puissant. (…) Tout porte à croire que l’État hébreu a opté pour la seconde option. Pourquoi ? Parce qu’il craint comme la peste qu’un pouvoir islamiste – qui plus est soutenu par la Turquie – ne s’enracine à sa frontière ? Ou bien parce qu’il veut profiter de ce moment pour redessiner la région ? À ce stade, les deux lectures sont défendables, mais la seconde prend chaque jour un peu plus d’épaisseur ».
Alors, conclut L’Orient-Le Jour, « il est temps que tous ceux qui ne souhaitent pas que ce scénario advienne se réveillent et participent au renforcement du pouvoir d’Ahmad el-Chareh tout en exigeant de l’ex-jihadiste des résultats tangibles en termes de respect des minorités. Car quoi que l’on pense de ses intentions et de sa mue, conclut le quotidien libanais, le président intérimaire incarne paradoxalement le seul espoir que la Syrie n’implose pas. Et Netanyahu son plus grand fossoyeur. »
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