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C’est une photo qui a fait le tour du monde des médias. Celle du petit Yazan, deux ans. Une photo prise il y a une semaine, dans le camp de réfugiés d’al-Shati à Gaza. Le petit Yazan est photographié de dos : il est tellement maigre qu’on peut lui compter les vertèbres…
Une photo, parmi d’autres, qui a inspiré le titre de cette tribune de l’écrivain libanais d’origine juive Selim Nassib publiée dans Libération : « Gaza : le virage de l’enfant affamé ».
En effet, écrit Selim Nassib, « un nouvel acteur est apparu sur la scène de Gaza : l’enfant mort-vivant. Squelettique, ventre gonflé, yeux exorbités qui vous fixent pour l’éternité, son corps est éminemment politique. C’est lui qui a déclenché la reconnaissance trop longtemps retardée de l’État de Palestine par le président Macron, lui qui a dicté le communiqué commun de Londres, Paris et Berlin adressé à Israël – “La catastrophe humanitaire doit cesser immédiatement“ −, lui qui a contraint les autorités israéliennes à allumer en catastrophe un contre-feu “humanitaire“. » Est-ce « un premier pas vers la fin de l’impunité d’Israël ? », s’interroge l’écrivain libanais. « En réalité, répond-il, rien n’aboutira vraiment sans que la société israélienne elle-même ne sorte de l’état d’hypnose et de déni dans lequel elle se trouve, sans qu’elle n’ouvre les yeux sur les malheurs insensés qu’elle provoque autour d’elle – sans, enfin, qu’elle ne renoue avec ce sens moral enraciné dans le meilleur de la pensée juive avec lequel, à d’importantes exceptions près, elle semble aujourd’hui avoir rompu. »
L’indéfendableLe Temps à Genève fait écho à cette tribune : « la famine, qui vient s’ajouter aux destructions et aux déplacements de population, n’empêche pas Israël de continuer à défendre l’indéfendable. Aujourd’hui, constate le quotidien suisse, même les tueries – abondamment corroborées – de centaines de Palestiniens affamés se rendant aux points de distribution israéliens ne font pas vaciller l’aplomb des responsables de l’État hébreu. Ni le sort des otages israéliens, ni la mainmise du Hamas, et encore moins le prétendu “antisémitisme“ de l’ONU ne sont aujourd’hui des arguments recevables, s’exclame Le Temps, tant les mensonges israéliens s’écroulent d’eux-mêmes, souvent à peine énoncés. »
Des pressions contre-productives ?Alors, les pressions s’intensifient sur Israël. Après la France qui tente de raviver la solution à deux États, le Royaume-Uni annonce qu’il reconnaitra l’État de Palestine en septembre, à moins qu’Israël ne respecte un cessez-le-feu.
Une décision vivement critiquée par le Times à Londres. « Le Premier ministre a engagé la Grande-Bretagne sur une voie qui ne contribuera guère à apaiser les souffrances de la population de Gaza », affirme le quotidien conservateur. Cette menace, poursuit le Times, « consterne les familles des victimes du 7-Octobre et conforte le Hamas en s’aliénant Israël, un allié clé. (…) Le fait qu’une part importante de l’État palestinien, tel que proposé, soit toujours sous l’emprise d’une organisation terroriste meurtrière qui continue de recruter des combattants tout en appelant sans cesse à la destruction de l'État juif semble avoir échappé à Keir Starmer et aux quelque sept ministres qui l’ont poussé à prendre cette décision imprudente. »
Trump va-t-il hausser le ton ?Voilà pour la position du Times. Reste que les photos, les images, les témoignages de la guerre et de la famine à Gaza bouleversent les opinions. Que peut-il se passer maintenant ? Trois chroniqueurs du Washington Post tentent de répondre.
« Il n’y a pas beaucoup de raisons d’être optimiste, affirment-ils, à moins que les États-Unis ne décident d’exercer une réelle pression sur Israël pour qu’il change de cap. Cette reprise de l’aide est trop faible et trop tardive. La famine est en marche. L'espoir est que le président Donald Trump change d’avis ; avant-hier, il a commenté les photos d’enfants palestiniens affamés, en exhortant Israël à veiller à ce que la nourriture parvienne aux habitants de la région. (…) Mais Trump est imprévisible… (…) Et de son côté, Netanyahu continue de poursuivre l’objectif probablement chimérique d’éradiquer complètement le Hamas, sans proposer de plan d’après-guerre pour maintenir la sécurité à Gaza. »
By RFI4.2
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C’est une photo qui a fait le tour du monde des médias. Celle du petit Yazan, deux ans. Une photo prise il y a une semaine, dans le camp de réfugiés d’al-Shati à Gaza. Le petit Yazan est photographié de dos : il est tellement maigre qu’on peut lui compter les vertèbres…
Une photo, parmi d’autres, qui a inspiré le titre de cette tribune de l’écrivain libanais d’origine juive Selim Nassib publiée dans Libération : « Gaza : le virage de l’enfant affamé ».
En effet, écrit Selim Nassib, « un nouvel acteur est apparu sur la scène de Gaza : l’enfant mort-vivant. Squelettique, ventre gonflé, yeux exorbités qui vous fixent pour l’éternité, son corps est éminemment politique. C’est lui qui a déclenché la reconnaissance trop longtemps retardée de l’État de Palestine par le président Macron, lui qui a dicté le communiqué commun de Londres, Paris et Berlin adressé à Israël – “La catastrophe humanitaire doit cesser immédiatement“ −, lui qui a contraint les autorités israéliennes à allumer en catastrophe un contre-feu “humanitaire“. » Est-ce « un premier pas vers la fin de l’impunité d’Israël ? », s’interroge l’écrivain libanais. « En réalité, répond-il, rien n’aboutira vraiment sans que la société israélienne elle-même ne sorte de l’état d’hypnose et de déni dans lequel elle se trouve, sans qu’elle n’ouvre les yeux sur les malheurs insensés qu’elle provoque autour d’elle – sans, enfin, qu’elle ne renoue avec ce sens moral enraciné dans le meilleur de la pensée juive avec lequel, à d’importantes exceptions près, elle semble aujourd’hui avoir rompu. »
L’indéfendableLe Temps à Genève fait écho à cette tribune : « la famine, qui vient s’ajouter aux destructions et aux déplacements de population, n’empêche pas Israël de continuer à défendre l’indéfendable. Aujourd’hui, constate le quotidien suisse, même les tueries – abondamment corroborées – de centaines de Palestiniens affamés se rendant aux points de distribution israéliens ne font pas vaciller l’aplomb des responsables de l’État hébreu. Ni le sort des otages israéliens, ni la mainmise du Hamas, et encore moins le prétendu “antisémitisme“ de l’ONU ne sont aujourd’hui des arguments recevables, s’exclame Le Temps, tant les mensonges israéliens s’écroulent d’eux-mêmes, souvent à peine énoncés. »
Des pressions contre-productives ?Alors, les pressions s’intensifient sur Israël. Après la France qui tente de raviver la solution à deux États, le Royaume-Uni annonce qu’il reconnaitra l’État de Palestine en septembre, à moins qu’Israël ne respecte un cessez-le-feu.
Une décision vivement critiquée par le Times à Londres. « Le Premier ministre a engagé la Grande-Bretagne sur une voie qui ne contribuera guère à apaiser les souffrances de la population de Gaza », affirme le quotidien conservateur. Cette menace, poursuit le Times, « consterne les familles des victimes du 7-Octobre et conforte le Hamas en s’aliénant Israël, un allié clé. (…) Le fait qu’une part importante de l’État palestinien, tel que proposé, soit toujours sous l’emprise d’une organisation terroriste meurtrière qui continue de recruter des combattants tout en appelant sans cesse à la destruction de l'État juif semble avoir échappé à Keir Starmer et aux quelque sept ministres qui l’ont poussé à prendre cette décision imprudente. »
Trump va-t-il hausser le ton ?Voilà pour la position du Times. Reste que les photos, les images, les témoignages de la guerre et de la famine à Gaza bouleversent les opinions. Que peut-il se passer maintenant ? Trois chroniqueurs du Washington Post tentent de répondre.
« Il n’y a pas beaucoup de raisons d’être optimiste, affirment-ils, à moins que les États-Unis ne décident d’exercer une réelle pression sur Israël pour qu’il change de cap. Cette reprise de l’aide est trop faible et trop tardive. La famine est en marche. L'espoir est que le président Donald Trump change d’avis ; avant-hier, il a commenté les photos d’enfants palestiniens affamés, en exhortant Israël à veiller à ce que la nourriture parvienne aux habitants de la région. (…) Mais Trump est imprévisible… (…) Et de son côté, Netanyahu continue de poursuivre l’objectif probablement chimérique d’éradiquer complètement le Hamas, sans proposer de plan d’après-guerre pour maintenir la sécurité à Gaza. »

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